Ainsi définira-t-on la notion de nouvel entrant. Un pays qui exporte des produits dans un pays ou sur
une zone de marchés alors qu’il en était auparavant absent.
Le Canada s’est mis à produire des « vins de glace ». Les vendanges se font en plein hiver, dans 40
cm de neige. Ces vins ont reçu l’autorisation d’être importés en Europe. Leurs prix les positionnent
comme des vins haut de gamme et viennent nouvellement concurrencer les vins « vendanges
tardives » de la région Alsace, de Loire, du Bordelais et les mêmes vins hongrois.
En France et en Hongrie, les vins canadiens sont des nouveaux entrants.
Dans un autre secteur d’activité, celui de l’automobile, la Chine commence à exporter ses automobiles
dans le monde entier, ainsi que sa pharmacie. Dans les pays africains, chaque nouvelle entreprise
chinoise pénétrant le marché pharmaceutique africain est un nouvel entrant. Au mondial de
l’automobile, les marques automobiles chinoises sont des nouveaux entrants.
Question n° 5 : Expliquez le processus de l’internationalisation de la concurrence à travers la
mondialisation
Réponse :
Les éléments de réponse fournis dans les exemples cités à la question n° 4 invitent le lecteur à mieux
appréhender l’adage « l’élève dépasse le maître ».
Les transferts de technologies liés aux I.D.E (investissements directs étrangers) permettent aux pays
émergents de former la main-d’œuvre locale aux technologies modernes de production. Ainsi, un
ouvrier chinois qui travaille dans une usine Volkswagen, Citroën, Audi, General Motors ou Honda,
apprendra à travailler en cadence, à piloter des robots d’emboutissage, de soudure, de peinture, etc.
Formé par les ingénieurs allemands, français, américains, japonais, il sera à même de travailler dans
une usine dotée des mêmes outillages et des mêmes robots qui produira des automobiles pour une
nouvelle marque nationale.
L’exemple de l’automobile vaut pour la bière, les cosmétiques, l’électro-ménager, l’armement
conventionnel. Ce principe accroît le nombre de marques concurrentes toutes fermement disposées à
convaincre le consommateur qu’elles sont les meilleures dans leur catégorie.
Texte d’illustration
Le vêtement est devenu « made in monde »
Savez-vous d’où vient cette chemise que vous portez ce matin ? A cette question simple, la réponse
peut se révéler plus complexe qu’on ne le pense. La toile peut avoir été tissée au Pakistan, teinte en
Chine, puis assemblée au Bangladesh, avant d’être expédiée au Sri Lanka pour y coudre les boutons.
Une étiquette fabriquée en Tunisie, mais arborant la mention « made in France » peut lui être
ajoutée dans le cadre de finitions réalisées dans un atelier français. La mondialisation a touché le
textile-habillement bien avant le reste de l’économie, aux dépens d’usines occidentales soumises à
une succession de faillites en cascades et de suppression d’emplois.
Aujourd’hui, les professionnels français, et plus largement européens, se réorganisent après
l’explosion des importations chinoises. Le retour des quotas a permis d’endiguer l’invasion, mais le
made in France a dû céder au « made in monde ». Les industriels européens gèrent l’après quotas
réintroduits il y a un peu plus d’un an.
Avant cette décision, les limitations des importations de vêtements fabriqués en Chine en vigueur
depuis dix ans ont été subitement levées. Les acheteurs de la grande distribution européenne en ont
profité pour passer des contrats importants avec des industriels chinois. Les importations chinoises
progressent de 47 %, mettant en péril des zones de production comme le Maroc (- 7 %) la Tunisie (-
6 %), l’Egypte, le Bangladesh, la Roumanie, etc. Face à cette situation de crise sectorielle mondiale,
de nouveaux quotas sont mis en place dans l’urgence en juin 2005 par l’Union européenne, et ce,