Université de Strasbourg M1 MF S1 Année 2016-2017 feuille n◦ 8 Analyse Fonctionnelle Opérateurs intégraux. Exercice 1. Avec −∞ < a < b < +∞ et un noyau K vérifiant kKkL∞ = M < ∞ et K(x, y) = 0 si x < y. Rb Si g ∈ L2 ([a, b]; C) alors, avec A = a |g(t)|dt, pour tout x dans [a, b], |Kg(x)| ≤ AM , |K 2 g(x)| ≤ P n AM 2 (x − a), . . ., |K n+1 g(x)| ≤ AM n+1 (x − a)n /n!. En déduire que la série K g converge uniformément (et même “normalement”). Exercice 2. Si F et G sont deux noyaux, alors les opérateurs λF et F + G sont aussi des opérateurs intégraux (quels sont leur noyaux ?). L’adjoint de F est encore un opérateur à noyau. Quel est son noyau ? Le noyau de l’opérateur F G est donné par la formule, pour presque tout x et presque tout z : Z H(x, z) = F (x, y)G(y, z)dy. (H est bien de carré intégrable). Quel est le noyau de l’opérateur K n ? La résolvante Kλ est-elle un opérateur à noyau si λ < 1/kKkL2 (un tel λ est toujours une valeur régulière) ? Exercice 3. (Résolvante des opérateurs à noyau) On propose ici une approche un peu différente pour démontrer le théorème du cours sur la résolvante des opérateurs de Hilbert-Schmidt. Pour un sous-espace vectoriel M ⊂ L2 (I; C) on note CM ⊂ L2 (I × I; C) l’espace engendré par les fonctions de la forme (x, y) 7→ ϕ(x)ψ̄(y) avec ϕ, ψ ∈ M . (1) CM est un sous-espace vectoriel de L2 (I × I; C), quel est sa dimension lorsque M est de dimension finie ? (2) Soit (Mn )n∈N une suite croissante de sous-espaces de dimension finie de L2 (I; C) et (Cn )n∈N la suite Cn = CMn . Alors l’espace ∪n∈N Mn est dense dans L2 (I; C) si et seulement si ∪n∈N Cn est dense dans L2 (I × I; C). (Ou encore, si (ek )k∈N est une base hilbertienne de L2 (I; C) alors la famille (fk,` )k,`∈N définie par fk,` (x, y) = ek (x)ē` (y) est une base hilbertienne de L2 (I × I; C)). (3) Soient M ⊂ L2 (I; C) un sous-espace de dimension finie, C = CM et K ∈ L2 (I × I; C). Posons S = prC (K) et T = K − S, alors T ♥S = S♥T = 0. (4) Soit K ∈ L2 (I ×I; C). En appliquant les questions précédentes trouver, pour tout ε > 0, une décomposition K = S + T avec kT k < ε et T ♥S = S♥T = 0. Conclure le théorème en utilisant une méthode similaire à celle présentée dans le cours. Opérateurs compacts : propriétés. Exercice 4. Soient H un espace de Hilbert et A : H → H un opérateur linéaire continu. Les conditions suivantes sont équivalentes : (a) pour tous (xn )n∈N convergeant faiblement vers x et (yn )n∈N convergeant faiblement vers y, la suite (hAxn , yn i)n∈N converge vers hAx, yi ; (b) pour toute suite (xn )n∈N convergeant faiblement vers x, la suite (Axn ) converge vers x ; (c) l’image par A de la boule unité fermée est relativement compact. Exercice 5. Soient H un espace de Hilbert, A : H → H un opérateur compact et M ⊂ H un sous-ensemble borné, fermé et convexe. (a) L’image de M est fermée dans H ; (b) pour tout y dans H, il existe x0 ∈ M tel que kAx0 − yk = inf x∈M kAx − yk. Exercice 6. Soient H un espace de Hilbert et A : H → H compact. Il existe alors dans H x 6= 0 tel que kAxk = kAkkxk. 1 2 Exercice 7. Soit A un opérateur continu d’un espace de Banach X. S’il existe c > 0 tel que kAxk ≥ ckxk pour tout x dans X, se peut-il que A soit compact ? Exercice 8. L’opérateur identité n’est jamais compact en dimension infinie. Exercice 9. Un opérateur compact (toujours en dimension infinie) n’est jamais inversible. Exercice 10. Se peut-il qu’un opérateur compact A satisfasse à une équation polynomiale Pn k c A = 0 (A0 = I) ? k=0 k Opérateurs de Hilbert-Schmidt. Exercice 11. Soient H un espace de Hilbert et {en }n∈N une base orthonormée de H. Si une suite (λn )n∈N tend vers 0, l’opérateur A donné par la formule, pour x ∈ H : ∞ X Ax = λn hx, en ien n=0 est défini sur H tout entier et est compact. Exercice 12. Soient H un espace de Hilbert, (en )n∈N une base orthonormée, Y un espace de P 2 Banach et A : H → Y une application linéaire continue. Si la série ∞ kAe k est convergente, n n=0 alors A est compact. Exercice 13. Soient (en )n∈N une base orthonormée d’un espace de Hilbert H. On dit qu’un opérateur linéaire continu A : H → H est un opérateur de Hilbert-Schmidt si la quantité ∞ X kAen k2 kAk22 = n=0 est finie. (a) La quantité kAk2 est indépendante du choix de la base orthonormée ; (b) kAk2 = kA∗ k2 ; (c) la quantité kAk2 définie sur la classe des opérateurs de Hilbert-Schmidt est une norme ; (d) l’ensemble des opérateurs de Hilbert-Schmidt est un sous-espace vectoriel dans l’ensemble des opérateurs continus ; (e) l’égalité ∞ X hA, Bi2 = hAen , Ben iH n=0 (f) (g) (h) (i) (j) (k) munit la classe des opérateurs de Hilbert-Schmidt d’un produit scalaire ; l’ensemble des opérateurs de Hilbert-Schmidt a une structure d’espace de Banach par rapport à k · k2 ; tout operateur de Hilbert-Schmidt est compact ; Un opérateur à noyau K est un opérateur de Hilbert-Schmidt si K ∈ L2 ; Si A est un opérateur de Hilbert-Schmidt et B est un opérateur linéaire continu, alors AB et BA sont de Hilbert-Schmidt et kABk2 ≤ kAk2 kBk, kBAk2 ≤ kAk2 kBk. Pour quelles suites (λn )n∈N l’opérateur `2 (N) → `2 (N)/(x0 , x1 , . . . ) 7→ (λ0 x0 , λ1 x1 , . . . ) est-il un opérateur de Hilbert-Schmidt ? Trouver un opérateur compact qui ne soit pas de Hilbert-Schmidt.