Economic Research
Zurich, 9 octobre 2015
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Economic Research
Perspectives hebdomadaires #42
Les chiffres du marché du travail américain retardent
davantage les prévisions des taux
Les faibles chiffres du secteur industriel européen ne
signalent d'aucune manière la fin de la reprise
Gros plan: la faiblesse du secteur industriel ne devrait
pas ralentir significativement l'économie américaine
Lors de sa dernière réunion de septembre, la Réserve fédérale
américaine avait décidé de maintenir sa politique de taux
d'intérêt zéro, en raison des données économiques plus faibles
et de l'incertitude quant aux effets des turbulences sur les mar-
chés financiers. Les chiffres du marché du travail, observés avec
beaucoup d'attention, ont affiché un niveau décevant en fin de
semaine dernière, et ce pour le deuxième mois consécutif. En
dépit de l'état avancé et de la trajectoire convenable de la
reprise économique aux Etats-Unis, selon nos estimations (voir
également Gros plan, p. 2), les attentes par rapport à une pre-
mière hausse des taux par la Fed se voient retardées davan-
tage. Les marchés financiers, quant à eux, ne prévoient majori-
tairement une normalisation des taux qu'à partir de mars 2016,
faisant ainsi ralentir les marchés européens des capitaux, en
conjonction avec les attentes en matière d'inflation toujours en
forte baisse. Les obligations de la Confédération à 10 ans ont à
nouveau affiché un rendement à son plus bas niveau. Suite à la
publication des données économiques américaines, la semaine
prochaine, l'image devrait rester à nouveau mitigée. Selon les
prévisions, les ventes au détail devraient afficher une légère
hausse, en contraste avec la production industrielle, qui, quant
à elle, devrait afficher une baisse. La dynamique de l'industrie
est toujours sous pression en raison de la force de l'USD et de
la faiblesse du prix du pétrole. Les faibles pressions inflation-
nistes devraient également se voir confirmées par les chiffres
des prix à la consommation aux Etats-Unis pour le mois de
septembre. L'inflation sous-jacente affiche une tendance laté-
rale inchangée.
En raison de la faible pression inflationniste à l'échelle mon-
diale, d'autres banques centrales assouplissent encore davan-
tage leur politique monétaire. Les banques centrales indienne
et norvégienne ont, en l'occurrence, baissé leurs taux d'intérêt.
Quant à la banque centrale japonaise, elle n'a pas encore
étendu son programme d'achat d'actifs cette semaine; elle
devrait toutefois assouplir sa politique monétaire dans les pro-
chains mois, suite à la reprise hésitante et la rechute de l'infla-
tion en territoire négatif.
Au cours de cette semaine, les marchés des actions, dernière-
ment très sensibles aux fluctuations, ont affiché une reprise des
cours, suivant le rapport décevant du marché de l'emploi aux
Etats-Unis, les investisseurs, enthousiasmés par la perspective
d'une normalisation différée des taux d'intérêt aux Etats-Unis,
manifestant selon toute vraisemblance, une fois de plus, leur
optimisme envers les actions. En dépit de la faiblesse inchangée
des données économiques chinoises, la situation sur les mar-
chés boursiers chinois semble également s'améliorer quelque
peu. En effet, les données du commerce chinois pour le mois
de septembre seront publiées la semaine prochaine. Les expor-
tations et importations nominales devraient afficher une nou-
velle forte baisse en glissement annuel. L'émoi quant à la dé-
préciation du yuan chinois s'est atténué, en parallèle à une
stabilisation des cours des actions, suite au nouveau méca-
nisme de fixation du taux de change officiel. Soutenu par des
interventions sur le marché des devises, de la banque centrale
chinoise, le yuan s'est même légèrement raffermi par rapport à
l'USD. Les achats de yuan au mois de septembre lui ont même
permis de diminuer nettement ses réserves de change. Cepen-
dant, la banque centrale a réduit l'ampleur de ses interventions
par rapport au mois d'août, le niveau des réserves de change
de la Chine restant très élevé avec plus de 3,5 mia USD.
Le secteur industriel européen reste menacé par la demande
plus faible des pays émergents, le secteur industriel et l'expor-
tation allemands affichant des chiffres étonnamment faibles
pour le mois d'août. Or, ce recul, qui devrait se refléter égale-
ment dans la production industrielle européenne, est largement
dû à la situation au cours des vacances d'été. Par ailleurs, les
indices PMI européens maintiennent leurs niveaux solides,
malgré une légère correction. Les données de la zone euro
pour le troisième trimestre, disponibles jusqu'à présent, suggè-
rent un rythme de reprise similaire à celui du premier trimestre,
poussé par la tendance haussière de la demande intérieure.
L'économie suisse, toujours sous pression en raison du choc du
taux de change, comme l'indiquent la baisse significative des
nuitées des hôtes européens en août, et la hausse modérée du
taux de chômage corrigé des variations saisonnières en sep-
tembre, devrait ainsi se voir soutenue et stabilisée par la reprise
de la demande de la zone euro.
alexander.koch@raiffeisen.ch
PMI maintiennent faible demande pour les exportations
Prix producteurs et à l'importation, yoy
Prix à la consommation toujours en baisse en raison de la déflation
Prix à la consommation, yoy
L'inflation modérée malgré prix élevés des denrées alimentaires
Production industrielle, mom
Statistiques nationales dénotent un net recul
Confiance des consommateurs toujours robuste
Enquête économique des relations d'affaires de la Fed
Inflation sous-jacente, yoy
Tendance stable de l'inflation
Production industrielle, mom
Fort USD et faible prix du pétrole pèsent sur dynamique industrielle