Le point de vue du chef économiste de Raiffeisen
11.08.2015
Raiffeisen Economic Research
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Le point de vue du chef économiste de Raiffeisen
Suisse: moral en berne ou mauvaise humeur ?
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«L'indice du climat de consomma-
tion suisse a baissé entre avril et
juillet 2015, passant de -6 à -19
points », selon la teneur de la décla-
ration d'entrée du Secrétariat d'Etat
à l'économie (SECO) dans le com-
muniqué de presse récemment paru
sur l'évolution du climat de con-
sommation en Suisse, relevé trimes-
triellement. Dans sa sobriété et son
objectivité habituelles, le SECO
complète son rapport par des indices de recensement, cons-
tatant que les consommateurs s'attendaient à des baisses de
prix, comme cela fut le cas auparavant, bien que cette at-
tente fût moins importante que lors des deux recensements
précédents ou que l'estimation de la sécurité de l'emploi
n'eût pas reculé significativement. Comparée aux recense-
ments effectués en avril ou janvier cette année, l'opinion des
ménages suisses a bien empiré concernant la récente évolu-
tion de la (propre) situation financière. Or, le communiqué
du SECO ne mentionne nulle part la revalorisation du franc.
Recul du climat de la consommation suisse
Sources: SECO, Raiffeisen Research
Le communiqué de la SECO a été au cœur de l'attention des
médias au cours du weekend passé. Il fallait certes s'at-
tendre à la teneur principale des annonces, selon laquelle la
force du franc finirait par impacter l'humeur des consomma-
teurs. Afin de mieux illustrer le choc du franc, les médias ont,
par ailleurs, mentionné les chiffres du chômage récemment
publiés. Enfin, semble-t-il, avait-on trouvé ce que l'on re-
cherchait. Il serait impensable de dire que le 15 janvier 2015,
date à laquelle la Banque nationale suisse a abruptement
abandonné le taux plancher de l'euro, provoquant ainsi un
peu partout des craintes de récession, n'ait laissé aucune
trace en Suisse.
Au pays des spéculations
Le verdict, supposé clair d’un effondrement profond de
l’économie suisse, reste flou, même six mois après la sup-
pression de l’arrimage du franc à la monnaie unique. Certes,
l'économie suisse a perdu un peu de sa croissance, au pre-
mier trimestre 2015. Mais soyons honnêtes: qui aurait tablé
sur un seul recul de 0,2%? Qui, si ce n'est quelqu'un sur le
point de perdre son emploi, ressent réellement un recul aussi
minime de la performance économique, par rapport au tri-
mestre précédent? Le seul point spectaculaire de ce chiffre
est le signe négatif qui justifierait de parler de récession
(technique), si la situation devait se reproduire. Manifeste-
ment, plus d'un rapporteur l'attend presque avec impa-
tience. La publication, début septembre, des chiffres du PIB
pour le deuxième trimestre pourrait raviver cette crainte,
galvaudant à nouveau le terme de récession, même si le
recul ne devait être que de moins 0,1%. Les estimations
provisoires du SECO, tout comme les signes, étant souvent
sujets à révision, nous ne serons en mesure de présenter des
faits concrets qu'à la fin de l'année. Il ne sera possible d'éva-
luer qu'à ce moment-là si l'abandon du taux plancher a
exercé un choc sur la Suisse et, le cas échéant, son ampleur.
Le reste n'est que pure spéculation, or les affaires risquent
de souffrir du fait de devoir attendre aussi longtemps. En
effet, les gros titres négatifs font augmenter le tirage.
Les bonnes nouvelles sont indésirables
Pourtant, les bonnes nouvelles ne sont pas rares, or elles ne
s'expliquent guère aussi facilement et ne s'insèrent nulle-
ment dans le concept des pessimistes notoires, notamment,
que la branche, dont on avait justement prédit la chute, n'y
avait guère laissé de plumes à ce jour: En l'occurrence, il
s'agit tant de l'hôtellerie, qui a ussi à compenser presque
entièrement le fort recul attendu du nombre de nuitées des
Européens, et qui n'affiche, dans l'année en cours, qu'un
léger recul, grâce aux affaires avec l'Asie, que des exporta-
tions de l'industrie, qui certes affichent une légère tendance
négative, mais aucunement aussi prononcée qu'il ne l'a été
craint au début. La situation actuelle de la Suisse présentant
des similitudes avec la deuxième moitié des années nonante,
au cours desquelles cette dernière risquait d'être contaminée
par la faiblesse de croissance européenne, et était déclarée
mourante, la Suisse réussit, de tout évidence, à compenser
une partie des affaires traditionnelles perdues, en partant à
la conquête de nouveaux marchés. Il était probablement
prématuré de mettre la Suisse à l'écart en raison du choc
causé par le taux de change. Suite aux années 1992, 2008 et
2011, notre pays a, une fois de plus, fait preuve de sa très
grande flexibilité et capacité de s'adapter. C'est du moins ce
scénario qui semble bien plus plausible que celui d'un véri-
table effondrement économique avec licenciements en
masse, etc., tel que nous l'avions déjà entendu cette année.
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SECO Climat de la consommation
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Certes, notre pronostic d'un peu moins d'un pour cent sur
l'ensemble de l'année 2015 pour la croissance économique
suisse peut paraître un peu trop optimiste. Or, nous restons
confiants que le taux de croissance se rapprochera davan-
tage du 1 que du 0. C'est aux sceptiques de nous prouver le
contraire. C'est la raison du «mais» dans la plupart des
commentaires des indicateurs économiques actuels. Con-
naissant la force de notre économie nationale, nous sommes
plus enclins d'omettre le «mais», et de parier davantage sur
un «d'autant plus».
Martin Neff, chef économiste de Raiffeisen
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