LE PLURILINGUISME DANS LA SOCIETE DE L’INFORMATION SYNTHESE COLLOQUE INTERNATIONAL organisé par la Commission nationale française pour l’UNESCO en coopération avec l’UNESCO et l’Agence intergouvernementale de la Francophonie et avec le soutien du Ministère des Affaires étrangères et du Ministère de la Culture et de la Communication 9 et 10 mars 2001 Paris, UNESCO PRESENTATION DU COLLOQUE Les outils électroniques de communication occupent désormais une place essentielle dans la circulation de l’information et dans l’accès au savoir. Ils permettent sans aucun doute le dialogue de personnes de cultures fort diverses. Ils représentent aussi, grâce à Internet, l’accès à un savoir toujours plus riche dans un nombre quasiment infini de domaines. Ces multiples interconnexions ne sont cependant pas sans poser un certain nombre de problèmes. La barrière langagière et les risques de prédominance d’une seule langue de communication représentent ainsi un des défis majeurs pour le développement des réseaux électroniques. L’Unesco est consciente que l’extension de l’usage des nouveaux moyens de communication aux pays en voie de développement est le principal enjeu de l’évolution de la société de l’information dans les décennies à venir. C’est ainsi que de nombreuses initiatives ont été lancées par l’Organisation. La plus emblématique est sans aucun doute le programme «Initiative B@bel », dont un des principaux objectifs est de promouvoir l’usage du multilinguisme sur Internet. De même, le programme entend soutenir toutes les actions visant à faire entrer dans le cyberespace le plus grand nombre d’informations culturelles, à éviter toute ségrégation linguistique ou encore à protéger les langues minoritaires. C’est dans ce contexte que la Commission française pour l’Unesco a mis sur pied un colloque intitulé " Le plurilinguisme dans la société de l’information". Cette manifestation entendait faire le point sur les différents problèmes que rencontrera le plurilinguisme pour se développer sur les réseaux dans les temps à venir. Tout d’abord, la traduction et l’interopérabilité plurilingue sur Internet sont des impératifs techniques qui conditionneront l’avenir du plurilinguisme sur les réseaux électroniques. En effet, sans évaluation précise des moyens actuels en matière d’outils de traduction et sans réflexion prospective sur leurs nécessaires évolutions tout débat sur leur utilisation sera improductif. Cependant, on ne saurait se limiter à d’uniques considérations techniques. Ainsi, sans développement de l’usage de langues plus nombreuses parmi les utilisateurs d’Internet, le développement voulu du pluralisme linguistique sur Internet risque fort de rester lettre morte. Ce sont là les politiques éducatives et la formation continue dans le domaine de l’apprentissage linguistique qui sont en question. Le débat n’est en effet pas uniquement technique et informatique, mais le plurilinguisme ne deviendra réalité sur Internet que si ses utilisateurs se meuvent avec aisance d’une langue à l’autre. Enfin, le plurilinguisme est garant de diversité, mais il ne pourra exister que par l’exercice de la coopération internationale en ce domaine. Là encore, les enjeux sont nombreux et ils concernent tout aussi bien la diffusion des logiciels produits par les pays en développement, encore largement confidentiels, qu’une véritable coopération économique sur les termes d’un échange équitable en matière de commerce électronique. 2 Plusieurs perspectives se dessinent : - dans le domaine technique, il est nécessaire de définir les mécanismes d’interopérabilité plurilingue à mettre en place. Il s’agit là d’un large champ qui englobe tout aussi bien les techniques de l’accès plurilingue à des sources d’information que le développement desannuaires plurilingues. - dans le domaine éducatif, il convient de s’interroger sur la stratégie d’apprentissage des langues que chaque pays doit développer au sein de ses programmes éducatifs. - en ce qui concerne la coopération internationale, ce sont les normes juridiques dont la définition doit être trouvée dans les domaines de l’interconnexion notamment. Il faudra alors veiller à insérer ces normes dans des accords de dimension internationale. Tels sont les principaux thèmes, ayant vocation à s’intégrer dans la réflexion que mène l’Unesco, depuis plusieurs années, sur le thème du plurilinguisme, qui ont été explorés au cours de ces deux journées. Les interventions des participants sont disponibles sur le site internet de la Commission française de l’UNESCO à l’adresse suivante : www.unesco.org/comnat/france Les actes du colloque ont été publiés et sont disponibles sur demande. 3 RAPPORT L’internet devient-il plurilingue ou multilingue ? Les interventions au cours de ce colloque ont permis tout d’abord de reformuler la question du plurilinguisme sur les réseaux : en effet, l’irruption du plurilinguisme sur l’internet a été constatée par tous les intervenants, s’appuyant sur les résultats de différentes enquêtes (Global Reach, Funredes, etc.). Les langues se sont multipliées, les craintes d’un monolinguisme de l’internet ont cédé devant son extension à un grand nombre de communautés linguistiques, même si nous sommes loin d’une représentation équitable des langues. Le constat effectué lors de ces travaux indique en effet que pour l’heure les réseaux trahissent un déséquilibre flagrant entre le poids démographique des communautés linguistiques (en termes de nombre de locuteurs) et le poids de la présence de ces langues sur les réseaux. Des tableaux statistiques éloquents ont été présentés. Il est clair que le taux d’équipement informatique et les disparités de l’accès à l’internet entre les différentes régions du globe sont largement responsables de ce déséquilibre. Un effort doit être consenti sur les infrastructures et sur les transferts de technologies et de savoir faire (Nord-Sud et Sud-Sud) afin de compenser ce déséquilibre par la création de contenus dans un grand nombre de langues. La réflexion sur les usages, doit replacer les utilisateurs au centre des initiatives ; motiver les utilisateurs est un moyen de les aider à produire des contenus dans les langues minoritaires ou quasi-absentes des réseaux. En formant des utilisateurs, on forme des producteurs de contenus dans les différentes langues. I/ Les nécessités techniques pour l’interopérabilité et la présence des langues Une question primordiale est celle de l’interopérabilité : comment faire communiquer les langues entre elles, éviter la création de mondes de connaissances et de contenus multiples et étanches, sans possibilité de communication entre eux. Une distinction a été proposée au cours de ces travaux entre plurilinguisme (la présence d’une grande quantité de langues sur les réseaux, rendue possible par l’évolution des techniques et des normes) et multilinguisme (qui serait la possibilité d’échanger des contenus d’une langue à l’autre, de construire des passerelles entre les langues pour assurer la communication et l’intercompréhension). Au vu des débats et des exposés, cette distinction paraît opérationnelle et la tâche des prochaines années sera d’éviter la création de niches linguistiques et culturelles isolées. Dans cette perspective, certains acteurs semblent incontournables : l’Unesco, les acteurs historiques de la régulation de l’internet -IETF, W3C, ICANN- et les États. La question des standards a été jugée cruciale par plusieurs intervenants, et il n’y a rien d’étonnant à cela, puisque l’internet est avant tout une question de standards et de normes. L’exemple indien a montré combien la question des jeux de caractères et d’écritures pouvait être décisive avant même, hélas, de s’interroger sur l’efficacité des systèmes de traduction. La description des efforts de normalisation et d’harmonisation des jeux de caractères menés par le Japon et des autres pays asiatiques l’a également prouvé. L’expansion des réseaux sur les continents et sous-continents en développement se heurte à cette double difficulté : des points d’accès à la toile en nombre limité et l’existence d’un grand nombre de langues vernaculaires qui sont souvent connues des seules populations locales. Une question se pose alors : faut-il tenter d’adapter ces langues à Internet ? Internet ne deviendra dans ces pays un outil usuel que si un travail approfondi est effectué sur ces langues et pour ces langues. 4 Il est d’abord nécessaire d’effectuer un classement de ces idiomes, pour déterminer quelles sont les langues transnationales susceptibles de devenir des langages véhiculaires, utilisables sur la toile par un nombre d’utilisateurs relativement important. Il faudra alors certainement envisager un travail de modernisation et d’adaptation de ces langues aux nouveaux outils technologiques : la codification des orthographes et la standardisation des écritures sont des tâches incontournables. Il sera également nécessaire d’enrichir la terminologie de ces langues, pour doter des cultures anciennes de voies d’accès immédiates aux nouvelles technologies. Mais il ne pourra être uniquement question de tenter de donner à ces langues un format adapté aux exigences des nouvelles technologies de l’information. Il faut également envisager la création d’outils de traitement informatique des langues autres que ceux qui existent actuellement et qui sont avant tout des logiciels créés dans les pays développés à destination des idiomes de ces pays. Les standards les plus récents et les plus accueillants à la diversité linguistique (Unicode, ISO 10 646) ne suffiront pas cependant à résoudre tous les problèmes de communication : les obstacles risquent de se déplacer vers d’autres niveaux de la chaîne technologique et des appareils, par exemple au niveau des claviers. La présentation des aspects techniques a ouvert de nombreuses pistes qui peuvent avoir valeur de propositions : - les moteurs de recherche multilingues, ainsi que les moteurs de traduction automatique sont une des clés du plurilinguisme : c’est là un point d’accord illustré aussi bien par l’exemple indien diversité linguistique et culturelle phénoménale- que par l’analyse des rapports entre langues de grande diffusion et langues de diffusion plus faible. - une stratégie pour garantir l’existence des langues de faible diffusion dans la société de l’information consisterait à produire systématiquement des liens entre les langues de grande diffusion et les langues de diffusion plus faible : il faut pour cela multiplier les dictionnaires bilingues et les ontologies (systèmes de descripteurs) multilingues prenant en compte les langues de faible diffusion, pour lesquelles les ressources linguistiques (les corpus numérisés par exemple) sont encore très rares. - des bases de données en ligne, des portails pour la traduction accessibles gratuitement -ou à des coûts forfaitaires- pourraient offrir une solution adaptée à la logique des réseaux fondée sur une mutualisation des ressources. Différentes approches méthodologiques ont été également énumérées sur le plan technique : - les systèmes de traduction automatique fondés sur les interlangues et les langues pivot (par exemple le projet UNL) - les bibliothèques de corpus très spécifiques, faciles à développer dans différentes langues (consortium C-Star) - essayer de proposer des modèles communs de description et de représentation des langues : grammaire, métalangage, lexique, afin de simplifier le travail de développement informatique des outils -améliorer encore la diffusion des bonnes pratiques (au moyen des agences et réseaux francophones, des recommandations de l’Unesco, etc.) II/ L’enjeu éducatif et humain Si les exposés ont manifesté une expertise technique de très haut niveau, ils n’ont pas pour autant manqué de mentionner le rôle du sujet humain dans plusieurs de ses dimensions : - le sujet parlant reste l’expert par excellence du sens et son intervention est requise dès lors qu’il s’agit de faire fonctionner ou d’améliorer les outils de traduction : lui seul peut en définitive lever les ambiguïtés du message ; 5 - à une autre échelle, l’enjeu culturel de la mondialisation ne doit pas être sous-estimé : qu’il s’agisse de l’adaptation (ou de la résistance) des individus et des populations aux performances de la technologie, ou encore de la rencontre via les technologies de l’information entre les cultures : cette rencontre peut prendre la forme d’une invasion (colonisation des esprits par un modèle dominant) ou d’une confrontation résultant d’un manque de préparation ou d’une incompréhension. Il y a là une série de conséquences à tirer pour la formation aux technologies (et à l’aide de celles-ci) sur lesquelles les interventions consacrées aux enjeux éducatifs et culturels n’ont pas manqué de mettre l’accent : - il faut ainsi éduquer les élèves aux nouveaux médias, afin d’en faire un instrument de formation et d’aider à la construction de la connaissance. La formule de Hume a été rappelée, selon laquelle « la connaissance est une certitude qui naît d’une comparaison d’idées ». On peut se demander dans quelle mesure le système éducatif a suffisamment pris en compte par le passé cette formation particulière à l’analyse et à la compréhension des nouveaux médias, bien avant l’apparition de l’internet. En tout état de cause, il convient d’y consacrer un important effort. - dans cette mesure, les TIC sont de nature à motiver les élèves à l’apprentissage et au commerce des langues et leur intégration précoce dans l’apprentissage est un moyen de renforcer l’habitude du plurilinguisme. - plus largement, la question posée est de réussir à concilier le temps court des évolutions techniques avec le temps -nécessairement long- des apprentissages. Il y a là peut être une des origines de la crise ressentie en bien des endroits du système éducatif et de la profession enseignante. Ces questions méritaient d’être posées à l’heure où l’éducation devient un marché lucratif, créé et donc gouverné selon les règles des grandes universités (souvent privées) et des opérateurs privés, qui risque rapidement d’affaiblir, voire de marginaliser le secteur public de l’éducation en le dépossédant d’une partie de ses missions. Le monde des réseaux n’échappe pas aux contraintes qui pèsent sur le monde réel et les orateurs n’ont pas cédé à cette tentation intellectuelle : ainsi la rentabilité économique supposée de certaines langues conditionne lourdement les choix d’apprentissage opérés par les élèves, c’est-à-dire en fait par leurs familles ; de même la fracture numérique n’est-elle qu’un paravent qui dissimule mal une fracture économique et sociale préexistante : le problème du développement de l’internet dans les pays en développement est indissociable de celui du développement global de ces nations. 6 III/ La nécessité d’une volonté et d’une action politiques L’ensemble de ces problèmes, mais aussi l’évocation des solutions qui pourraient être envisagées, plaident en faveur d’une action de grande envergure de la puissance publique. A ce titre, si le rôle de l’État est évident au niveau national, il faut souligner la nécessité de discussions interétatiques et de promulgation de normes internationales à l’échelle planétaire. Le rôle du forum de concertation qu’est l’Unesco apparaît ici de manière évidente. Quel est alors le devoir de la puissance publique ? Avant tout celui de créer un espace public numérique équitable. On a en effet facilement tendance à penser que l’expansion de l’internet est synonyme d’ouverture et de liberté. Elle est, bien au contraire, porteuse d’un risque d’enfermement des citoyens. Les grands distributeurs commerciaux de logiciels d’accès à l’internet et autres systèmes de portail ont évidemment tout intérêt à s’assurer de la non-interopérabilité des systèmes, à favoriser une économie de capture du consommateur. Cette volonté va à l’encontre de toute tentative de promouvoir la diversité culturelle et le plurilinguisme sur l’internet. Le devoir de la puissance publique est alors de promouvoir des normes techniques et juridiques d’ouverture. Différentes solutions sont envisageables. Il faut d’abord assurer la diffusion la plus large possible des standards ouverts. La logique de fonctionnement de l’internet est une logique de réseau et de coopération, qui privilégie la périphérie par rapport au centre, puisque chaque ordinateur peut devenir un serveur dont les fichiers sont consultables par tout internaute. Là encore, il n’est pas question de se prononcer sur la gratuité des logiciels, mais d’affirmer la nécessité de permettre au plus grand nombre possible d’utilisateurs d’accéder à leur code-source. La poursuite de ces objectifs se heurte à des obstacles économiques et politiques. Le mode de fonctionnement de l’internet a ainsi créé un véritable marché des technologies linguistiques. En effet, l’usage de la langue sur la toile n’est plus immédiat, il dépend de l’utilisation de logiciels. Or, leur nombre ne cesse d’augmenter, avec leur perfectionnement et leur adaptation à des domaines de plus en plus spécialisés (commerce, éducation). L’apparition des technologies vocales ne fera certainement que renforcer cette tendance. Une observation succincte permet de constater que quelques entreprises détiennent ces technologies et qu’elles ont le pouvoir de faire payer aux utilisateurs l’usage de leur propre langue dans le domaine numérique. La possibilité qu’ont ces quelques firmes en situation de monopole de promouvoir ou non les nouveautés technologiques et la nécessité à laquelle sont confrontés les utilisateurs de renouveler périodiquement leur équipement informatique font de ces données économiques un véritable enjeu de pouvoir et de décision. Il faut également s’interroger sur la question des contenus. Ainsi, la communication et les échanges entre individus semblent prendre une place prépondérante aux dépens de l’objet textuel figé. Le renouvellement de la réflexion sur la notion et la fonction du droit d’auteur s’impose dans ces conditions. Enfin, peut-être faudrait-il modifier le format des logiciels, pour privilégier l’utilisation de petits programmes modulaires adaptables aux différentes spécificités linguistiques. L’importance de l’existence et du respect de normes juridiques dans le domaine du cyberespace est indéniable. Tout d’abord parce qu’il est essentiel qu’existent des serveurs culturels publics que les intérêts économiques ne domineraient pas et qui assureraient l’existence d’une diversité culturelle et linguistique minimale. Le rôle de la puissance publique est également de demeurer constamment vigilante face aux évolutions techniques et aux difficultés qu’elles posent. Ainsi, la question des droits d’auteur nécessite certainement une réponse différente suivant les pays et les sous-continents considérés. Alors que la gratuité est envisageable dans les pays ayant largement accès à l’internet, elle est problématique dans des pays où le marché des logiciels et produits liés au réseau des réseaux est encore balbutiant. Il faut alors prendre garde de ne pas mettre en danger la viabilité financière des agents économiques concernés. 7 Cette tâche de la puissance publique n’est pas indispensable uniquement au niveau national. Elle doit également être au cœur des efforts concertés des États pour assurer un développement équitable de l’internet sur l’ensemble du globe. Une action volontariste sera certainement nécessaire pour éviter le pillage des ressources numériques des pays les plus démunis lorsque ceux-ci produiront des logiciels destinés à permettre l’utilisation de l’internet. Ici encore, la nécessité d’accords multilatéraux est évidente. Certaines démarches concertées sont d’ores et déjà envisageables : favoriser le développement des programmes de recherche dans les organismes publics et s’assurer de l’implication, en leur sein, de spécialistes originaires des pays en développement. Mais d’autres voies sont certainement à explorer. Conclusion : la nécessaire vigilance des pouvoirs publics Il faut enfin souligner quelques paradoxes et contradictions de l’usage des nouvelles technologies de l’information. Comme il est de règle lors de l’apparition d’une technique et d’un média nouveau, le partage est difficile à faire entre les effets négatifs, accentuant les déséquilibres, et les effets positifs, porteurs de remèdes. Les exposés et les débats ont aussi signalé ces contradictions : - il a été relevé par exemple, que l’accès réputé « démocratique » aux TIC a dans les faits donné encore davantage de pouvoir à ceux qui l’avaient déjà - certains États autoritaires ne manquent pas de porter leurs efforts sur les moyens de surveiller et censurer les propos émis sur les sites : il y a là aussi un danger qu’il faut prendre en compte - enfin, si l’internet peut s’appréhender comme une machine à détruire les cultures, il n’en est pas moins un média dans lequel le contenu est peu structuré, particulièrement adapté à la communication de point à point, plus proche en cela du téléphone que d’un média tel que la télévision. Il permet la mise à disposition et le partage de contenus (images, son, courrier) à un coût très faible. Il s’avère efficace et rentable pour la création de supports à faible diffusion destinés à des communautés minoritaires ; on pourrait également citer les exemples de langues qui rassemblent sur l’internet des communautés dispersées à travers le monde. Nous ne pouvons clore cet exposé sans insister encore sur le rôle incontournable des pouvoirs publics. Alors que la technologie ne cesse d’évoluer et qu’il est bien difficile de prédire son futur, les États doivent promouvoir des normes progressives, susceptibles d’ajustements périodiques. C’est par leur seul contrôle sur l’univers en mouvement des réseaux électroniques que celui-ci peut devenir un espace intellectuel équitable et véritablement mondial. 8 ANNEXE : PROGRAMME DU COLLOQUE VENDREDI 9 MARS 08h30 Accueil et inscription des participants 09h00 Ouverture M. Koïchiro MATSUURA, Directeur général de l’Unesco. Mme Vigdis FINNBOGADOTTIR, ancienne Présidente de la République d’Islande, Ambassadrice de bonne volonté de l’Unesco pour les langues. M. Roger DEHAYBE, Administrateur intergouvernementale de la francophonie général de l’Agence M. Jean FAVIER, Membre de l’Institut, Président de la Commission française pour l’Unesco. 10h00 L’ENJEU DE L’USAGE PLURILINGUE DES RESEAUX ELECTRONIQUES Président : M. André LARQUIÉ, ancien Président de Radio France Internationale, Président du Comité communication de la Commission française pour l’Unesco. A- Les défis de la traduction. Thème 1 : quelles sont les conditions de la mise en place des outils de traduction adéquats? M. Narayana MURTHY, Maître de conférences à l’Université de Hyderabad (Inde). M. Philippe RENAUT, Responsable du projet HARMONIC (annuaire multilingue) de l’Association Française pour le Nommage d’Internet en Coopération (France). Thème 2 : capacités et perspectives de l’interrogation multilingue Mme Maria Teresa CABRE, Directrice de l’Institut Universitaire de Linguistique appliquée de l’Université Pompeu Fabra de Barcelone (Espagne). M. Nabil ALI, Directeur de la Compagnie de l’Ingénierie du Langage du Caire (Egypte). 9 B- Vers des réseaux plurilingues. Thème 1 : la compatibilité plurilingue. Mme Maria Ines BASTOS, Membre de l’unité de coordination du Programme pour la Société de l’Information du Ministère de la Science et de la Technologie (Brésil). Mme Svetlana TER-MINASOVA, Professeur à l’Université d’Etat de Moscou (Russie). Thème 2 : situation et perspectives de l’interrogation plurilingue. M. Taik Sup AUH, Professeur au Département des Communications de Masse de l’Université de Corée (Corée). M. Denis CUNNINGHAM, Président de la Fédération Internationale des Professeurs des Langues Vivantes (Australie). 15h00 LES ENJEUX EDUCATIFS ET CULTURELS Président : M. Marcel DIKI-KIDIRI, Institut Universitaire de Linguistique Appliquée de l’Université Pompeu Fabra de Barcelone (Espagne). A- L’apprentissage des langues et l’usage des réseaux. Thème 1 : l’éducation dès l’enfance et l’apprentissage scolaire. M. Omkar N. KOUL, Professeur à l’Institut Central Indien des Langues de Mysore (Inde). M. Raymond RENARD, Directeur du Centre international de Phonétique appliquée de Mons (Belgique). Thème 2 : la formation continue. M. José SILVIO, Coordinateur du Programme IESALC/ UNESCO à Caracas (Vénézuela). M. Paul DELANY, Professeur à l’Université Simon Fraser de Burnaby (Canada). B- La diversification culturelle sur les réseaux. Thème 1 : la stratégie de l’utilisation des fonds culturels multilingues. M. Kiyoshi HARA, Professeur à l’Université Joshibi d’Asamizodai (Japon). 10 M. Daniel PIMIENTA, Directeur de la Fundacion Redes y Desarollo (République Dominicaine). Thème 2 : la promotion de la diversité culturelle. M. André DANZIN, ancien Directeur de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique, Président du Forum international des sciences humaines (France). M. Sveinn EINARSSON, Secrétaire général de la Commission islandaise pour l’Unesco (Islande). SAMEDI 10 MARS 9h00 LES ENJEUX JURIDIQUES ET GEOPOLITIQUES Président : M. Omkar N. KOUL, Professeur à l’Institut Central Indien des Langues de Mysore (Inde). A- La coopération internationale en question. Thème 1 : la situation des pays en voie de développement. M. Marcel DIKI-KIDIRI, Institut Universitaire de Linguistique Appliquée de l’Université Pompeu Fabra de Barcelone (Espagne). M. Jean-Claude GUEDON, Professeur au département de littérature comparée de l’Université de Montréal (Canada). Thème 2 : les problèmes de compatibilité technique et de coopération économique. M. Tatsuo KOBAYASHI, Membre du Unicode Technical Committee, Chef de la délégation japonaise au sein du Woking group for Han Characters (Japon). M. José Antonio MILLAN, Fondateur du Centre Virtuel Cervantes, journaliste de la section multimédia de El Païs (Espagne). B- Peut-on définir des normes juridiques? Thème 1 : la régulation par les pouvoirs publics et la production de normes multilatérales équitables. M. Rainer KUHLEN, Professeur à l’Institut de Bibliologie de l’Université Humboldt de Berlin (Allemagne). 11 M. Pierre OUDART, Conseiller technique pour le multimédia et les nouveaux services de communication au Cabinet de la ministre de la culture et de la communication (France). Thème 2 : la question des instruments juridiques et des droits de propriété intellectuelle. Mme Anita SOBOLEVA, Directeur du Programme juridique de l’Open Society Institute de Moscou (Russie). M. Andràs SZINGER, Département juridique du Bureau hongrois pour la protection du droit d’auteur de Budapest (Hongrie). 12h00 Séance de clôture Rapport général M. Daniel MALBERT, Chargé de mission pour la société de l’information à la Délégation générale à la langue française (Ministère de la Culture et de la Communication). M. Jean-Gabriel MASTRANGELO, Chargé de communication, Commission française pour l’Unesco. mission pour la Conclusions M. Philippe QUÉAU, Directeur de la Division de l’Information et de l’Informatique de l’Unesco. M. Jean-Pierre BOYER, Secrétaire général de la Commission française pour l’Unesco. 12