Géométrie du plan et de l`espace LE PLAN ET L`ESPACE AFFINES

G´eom´etrie du plan et de l’espace
LE PLAN ET L’ESPACE AFFINES
A. ESPACES ET APPLICATIONS AFFINES
1. D´efinitions et premi`eres propri´et´es
La th´eorie peut ˆetre d´evelopp´ee pour un corps Kquelconque mais nous sup-
poserons ici que Kest le corps des nombres r´eels R. A moins d’indication contraire,
espace vectoriel veut dire espace vectoriel sur Rde dimension finie.
D´efinition. Un espace ane dirig´e par un espace vectoriel ~
Eest un ensemble E
sur lequel le groupe additif (~
E,+) agit (`a droite) librement et transitivement. On
note l’action
E~
E!E
(P,~a)7! P+~a
On a donc
(i) P+~a=P)~a=~
0;
(ii) pour tout couple (P, Q)2EE, il existe ~a2~
Etel que Q=P+~a.De
plus, d’apr`es (i), ~aest unique. On le note ~a=!
PQ.
Les ´el´ements de Esont appel´es points et ceux de ~
Esont appel´es vecteurs.
Exemple.
Quand on oublie son origine O, un espace vectoriel ~
Edevient un espace ane
E. Par exemple, un ´element de R2peut ˆetre vu comme un point P=(x, y) ou
comme un vecteur !
OP =x
y. Etant donn´e un point Pet un vecteur ~a, on d´efinit
Q=P+~apar !
OQ =!
OP +~a. Cette d´efinition ne d´epend pas de l’origine : pour
un point O0quelconque, on a encore !
O0Q=!
O0P+~a.
Proposition. L’application qui `a un couple de points (P, Q)2EEassocie le
vecteur !
PQ tel que Q=P+!
PQ erie :
(i) Relation de Chasles : !
AB +!
BC =!
AC.
(ii) !
AB =~
0,A=B.
(iii) !
AB =!
BA.
(iv) !
AB =!
DC ,!
AD =!
BC.
D´efinition. Un rep`ere ane d’un espace ane (E, ~
E)est un couple R=(O;B)
o`u Oest un point de Eet B=(e1,...,e
n)est une base de ~
E.
Tout point Pde Epeut ˆetre ´ecrit de mani`ere unique
P=O+
n
X
i=1
xi~ei.
On dit que (x1,...,x
n) sont les coordonn´ees de Pdans le rep`ere Ret on ´ecrit
P=(x1,...,x
n)R.
2. Sous-espaces anes.
D´efinition. Soit (E, ~
E)un espace ane, Fun sous-ensemble de Eet ~
Fun sous-
espace vectoriel de ~
E. On dit que (F, ~
F)est un sous-espace ane si
(i) P2Fand ~a2~
F)P+~a2F;
(ii) (P, Q)2FF)!
PQ 2F.
Un sous-espace ane (F, ~
F) satisfait la d´efinition d’un espace ane. Sa dimension
est la dimension de ~
F. Une droite ane est sous-espace ane de dimension un.
Un plan ane est un sous-espace ane de dimension deux.
Proposition. Soit (E, ~
E)un espace ane.
(i) Soit (F, ~
F)un sous-espace ane ; alors pour tout P2F, on a F=P+~
F;
(ii) R´eciproquement, ´etant donn´e un point Pde Eet un sous-espace vectoriel
~
Fde ~
E,F=P+~
Fest un sous-espace ane dirig´e par ~
F.
On dit que P+~
Fest le sous-espace ane passant par Pet dirig´e par ~
F.
Le choix d’une base (~a1,...,~ap)de ~
Fdonne une ´equation param´etrique du sous-
espace ane P+~
F: tout point de ce sous-espace ane peut ˆetre ´ecrit
Q=P+
p
X
i=1
i~aiavec (1,...,p)2Rp.
Par exemple, l’´equation param´etrique de la droite passant par le point P0et dirig´ee
par le vecteur ~aest
P=P0+~a, 2R.
Dans un rep`ere ane R=(O, B)deE, cela donne avec P=(x1,...,x
n)R,
P0=(x(0)
1,...,x
(0)
n)Ret ~a=(ai)B
xi=x(0)
i+ai.
Les sous-espaces anes peuvent ˆetre ´egalement d´efinis par des ´equations cart´e-
siennes, c’est-`a-dire une ´equation lin´eaire ou un syst`eme d’´equations lin´eaires. Cela
suppose qu’on a choisi un rep`ere ane Rde E.
2
Par exemple, l’´equation cart´esienne d’une droite ane dans un plan ane muni
d’un rep`ere ane Rest de la forme
ax +by +c=0 o`u (a, b)6=(0,0).
L’´equation cart´esienne d’un plan ane dans un espace ane de dimension 3 muni
d’un rep`ere ane Rest de la forme
ax +by +cz +d=0 o`u (a, b, c)6=(0,0,0).
Les d´eterminants sont utiles pour obtenir de telles ´equations.
Exemple 1.
Droite du plan passant par le point P0et dirig´ee par le vecteur ~a.
Avec P0=(x0,y
0)et~a=a
b, cette droite est donn´ee par l’´equation cart´esienne :
xx0a
yy0b
=0
Exemple 2.
Plan dans l’espace passant par un point P0et dirig´e par le sous-espace vectoriel
engendr´e par deux vecteurs ~aet ~
b
Avec P0=(x0,y
0,z
0), ~a=0
@
a1
a2
a3
1
Aet ~
b=0
@
b1
b2
b3
1
A, l’´equation cart´esienne de ce plan
est :
xx0a1b1
yy0a2b2
zz0a3b3
=0
3. Applications anes.
D´efinition. Soit (E, ~
E)et (F, ~
F)deux espaces anes. On dit qu’une application
f:E!Fest ane s’il existe une application lin´eaire u:~
E!~
Ftelle que
8(P,~a)2E~
E, f(P+~a)=f(P)+u(~a).
On note qu’alors, l’application lin´eaire uest unique. On l’appelle partie lin´eaire
de fet on la note u=f#.
3
Exemples.
1) Les applications anes f:R!Rsont les applications de la forme f(x)=ax+b
o`u a, b 2R. On note que si g(x)=cx +d,fg(x)=acx +ad +b.
2) Quand E=~
Eet F=~
F, les applications lin´eaires u:~
E!~
Fsont anes avec
u#=u.
3) Les translations sont d’autres exemples importants d’applications anes.
D´efinition. Soit (E, ~
E)un espace ane et ~a2~
E. On appelle translation de
vecteur ~al’application ~a:E!Ed´efinie par ~a(P)=P+~a.
Proposition. Soit (E, ~
E)un espace ane.
(i) Pour tout ~a2~
E, la translation ~aest une application ane et sa partie
lin´eaire est l’application identique Id~
E.
(ii) R´eciproquement, si f:E!Eest une application ane telle que f#=Id~
E,
alors fest une translation.
Proposition. La compos´ee gfde deux applications anes fet gest une
application ane et on a (gf)#=g#f#.
Proposition. Soit (E, ~
E)et (F, ~
F)des espaces anes. Pour tout couple (A, B)2
EFet toute application lin´eaire u:~
E!~
F, il existe une application ane
f:E!Fet une seule telle que
(i) f(A)=Bet
(ii) f#=u
D´efinition. Soit (E, ~
E)un espace ane, A2Eet 2R. On appelle homoth´etie
de centre Aet de rapport l’unique application ane h:E!Etelle que
(i) h(A)=Aet
(ii) h#est l’homoth´etie vectorielle de rapport .
Proposition. Soit (E, ~
E)un espace ane. Toute application ane f:E!E
dont la partie lin´eaire f#est une homoth´etie vectorielle de rapport 6=1est une
homoth´etie.
4. Le groupe des automorphismes anes.
D´efinition. Soit G, H deux groupes et :h7! hun morphisme de Hdans le
groupe Aut(G)des automorphismes de G. La multiplication d´efinie sur GH
par :
(g1,h
1)(g2,h
2)=(g1+h1(g2),h
1h2)
4
o`u on a not´e Gadditivement et Hmultiplicativement, est une loi de groupe. Ce
groupe est appel´e produit semi-direct de Gpar Het est not´e GoH.
D´efinition. Soit (E, ~
E)un espace ane. Un automorphisme ane est une appli-
cation ane inversible de Edans E. On note GA(E)le groupe des automorphismes
anes de E(la loi de groupe est la composition). On note T(E)le sous-groupe
des translations.
Proposition. Soit (E, ~
E)un espaces ane.
(i) L’application f7! f#est un morphisme surjectif GA(E)!GL(~
E)dont le
noyau est T(E).
(ii) T(E)est un sous-groupe normal de GA(E).
(iii) Pour tout f2GA(E)et tout ~a2~
E, on a f~af1=f#(~a).
L’action canonique d’un automorphisme u2GL(~
E)surunvecteur~a2~
Edonne
un morphisme :GL(~
E)!Aut(~
E,+).
Th´eor`eme. Soit (E, ~
E)un espaces ane et A2E. L’application
A:GA(E)!~
EoGL(~
E)
d´efinie par (f)=(
  !
Af(A),f#), est un isomorphisme de groupes.
5. Projections et sym´etries.
Definition. Soit (E, ~
E)un espaces ane, Fun sous-espace ane et ~
Gun sous-
espace vectoriel suppl´ementaire de ~
F.
(i) La projection sur Fparall`element `a ~
Gest l’application ane :E!F
qui envoie M2Esur l’unique point de l’intersection F\(M+~
G).
(i) La sym´etrie par rapport `a Fparall`element `a ~
Gest l’application ane
s:E!Equi envoie M=(M)+~z,o`uz2~
Gsur s(M)=(M)~z.
B. BARYCENTRES EN G´
EOM´
ETRIE AFFINE
1. Barycentres
D´efinition. Soit (E, ~
E)un espace ane. Une famille de points pond´er´es est une
famille (Ai,i)i2Io`u pour tout i2I,Ai2Eet i2R. On supposera toujours
que Iest un ensemble fini et que Pi2Ii6=0.
Proposition. Soit (Ai,i)i2Iune famille de points pond´er´es d’un espace ane
E. Alors
(i) Il existe un unique G2Etel que PIi!
GAi=~
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