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2003 - VOLUME 11 - NAFAS
nant beaucoup plus d’amidon que tout autre
sucre, le glucose représente généralement au
moins 80% des monosaccharides produits
par la digestion␣; les 20% restants sont repré-
sentés à parts à peu près égales par le fruc-
tose et le galactose. L’absorption des mono-
saccharides à travers l’épithélium intestinal
fait intervenir plusieurs mécanismes. Si la
concentration en glucose dans la lumière
intestinale est faible, le glucose est transporté
à travers les cellules épithéliales en parallèle
de l’absorption active du sodium. Le cou-
plage se fait au niveau d’un système de
transport (SGLT1) localisé dans la membrane
apicale des cellules qui lie en même temps
une molécule de glucose et deux ions so-
dium. Le glucose s’accumule ainsi dans les
cellules d’où il diffuse ensuite passivement
vers le sang grâce à un système de transport
spécifique (GLUT2) situé dans la membrane
basale. Le galactose, qui n’est qu’un isomère
du glucose, est transporté par les mêmes sys-
tèmes que le glucose. Par contre, le transport
du fructose se fait indépendamment du so-
dium par un système de transport spécifi-
que (GLUT5) situé dans la membrane api-
cale des cellules épithéliales. La diffusion du
fructose à travers la membrane basale uti-
lise le même système de transport que le glu-
cose et le galactose (GLUT2). A noter qu’une
partie du fructose est convertie en glucose
dans les cellules épithéliales intestinales par
la formation de fructose 6-phosphate puis
de glucose 6-phosphate. Si la concentration
de glucose dans la lumière intestinale est éle-
vée, il se surajoute à ce transport transcellu-
laire une diffusion de glucose accompagnée
d’autres solutés (y compris le galactose et le
fructose) à travers les jonctions intercellulai-
res, ce dernier mécanisme pouvant représen-
ter un flux entrant de glucose deux à trois
fois supérieur au flux transcellulaire [7]. Les
monosaccharides absorbés sont véhiculés
par la veine porte jusqu’au foie où le galac-
tose et le fructose restant sont convertis en
glucose dans les hépatocytes. Le glucose est
transformé en glycogène ou est relâché dans
la circulation générale, qui véhicule donc
presque uniquement du glucose et pratique-
ment pas de galactose et de fructose. La con-
centration de glucose dans le sang d’une per-
sonne à jeun est d’environ 0,9 g/l mais peut
s’élever normalement jusqu’à 1,4 g/l après
un repas contenant une grande quantité de
sucres.
Le glucose étant métabolisé continuellement
par les cellules pour générer de l’énergie ou
pour synthétiser du glycogène, il existe tou-
jours un gradient favorable à la captation du
glucose sanguin via les systèmes de trans-
port membranaire GLUT1-4 [8]. Ces systè-
mes ne limitent généralement pas la vitesse
de captation du glucose, qui va donc dépen-
dre pour l’essentiel de la concentration du
glucose sanguin et de l’intensité du méta-
bolisme cellulaire. Une exception concerne
les muscles squelettique et cardiaque et le
tissu adipeux, où le transport trans-
membranaire constitue l’étape limitant la
captation du glucose par les cellules. Dans
ce cas, c’est l’insuline sécrétée par les cellu-
les β du pancréas lorsque la concentration
plasmatique de glucose s’élève qui permet
de stimuler la captation du glucose sanguin
en activant le système de transport GLUT4
d’un facteur 10 ou plus [9]. La concentration
d’insuline dans le sang est donc le facteur
limitant l’entrée de glucose dans les cellules
musculaires et les adipocytes. La quantité
totale de glucose présente dans le sang est
faible, environ 11␣g, ce qui représente à peu
près la quantité sécrétée par le foie en une
heure ou la quantité consommée par le cer-
veau en deux heures. Si l’organisme en
éprouve le besoin, le glycogène stocké dans
les cellules peut être clivé en molécules de
glucose. Par exemple, le clivage du glyco-
gène est rapidement stimulé dans les
hépatocytes et les cellules musculaires par
l’adrénaline lors d’un effort musculaire. Le
glucagon, qui est synthétisé par les cellules
α du pancréas lorsque la concentration plas-
matique de glucose baisse, stimule égale-
ment le clivage du glycogène dans les
hépatocytes. Néanmoins, la quantité totale