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« Dans la vie, on ne fait pas ce que l’ont veut mais on est responsable de ce que l’on est. »
Jean-Paul SARTRE
Artiste, écrivain, philosophe, romancier
INTRODUCTION
J’ai souhaité m’inscrire à la formation éducation thérapeutique (ETP) à la suite d’un appel à projet
de l’Inca visant à organiser sur le plan régional un programme d’ETP lié aux chimiothérapies per-
os. Mon implication au réseau de cancérologie bas normand en tant que représentante des infirmiers
a naturellement motivé ma demande auprès du centre François Baclesse dans le cadre du
programme PRETORA.
Dans ma pratique libérale, je croise de plus en plus de patients qui sont aujourd’hui livrés à eux
même, face à des traitements anticancéreux oraux et qui spontanément s’adressent aux
professionnels de santé libéraux de proximité. De plus, l’un de mes collègues, titulaire d’un DU
ETP m’incitait régulièrement à faire cette formation. C’est dans ce contexte que je me suis tournée
vers l’ERET.
Ma pratique infirmière libérale m’a permis d’appréhender l’évolution du statut du patient dans la
prise en charge de la maladie cancéreuse et d’en apprécier les modifications opérées depuis une
trentaine d’années. Les évolutions de l’industrie des produits de santé (médicaments et dispositifs
médicaux) ont permis de passer d’une pathologie gravissime avec une espérance de vie limitée, à
une maladie chronique avec laquelle le patient peut vivre de nombreuses années.
Au quotidien le suivi des patients recevant des chimiothérapies orales ou thérapies ciblées n’existe
pas ou peu. Bien que des outils émergent pour un lien ville-hôpital la prise en charge d’un patient
par un professionnel de santé de ville relève, dans la majorité des cas, du hasard. Le patient au cœur
du dispositif ambulatoire se retrouve en difficultés quant au suivi de ses traitements et de la gestion
de redoutables effets indésirables. La communication entre les professionnels de santé qui gravitent
autour du patient n’existe pas, ou peu, quand bien même échanger permet de faciliter le retour du
patient à son domicile, favoriser la continuité des soins et éviter les retards de prise en charge, voir
les ré-hospitalisations.
Aujourd’hui il est urgent que les professionnels de santé s’organisent autour du patient pour
l’informer des traitements et des conduites à tenir autour des effets indésirables des traitements per
os, mais également former des équipes pluri professionnelles pour répondre au mieux aux besoins
des patients. S’organiser pour permettre au patient de connaitre sa maladie, connaitre ses
traitements, gérer les signes d’alerte ou les situations à risque.