II rencontres des réseaux ville-hôpital “Observance et VIH” Le Courrier de l’Observance thérapeutique

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Le Courrier de l’Observance thérapeutique
Brèves
IIes rencontres des réseaux ville-hôpital
“Observance et VIH” [1]
L
es 20 et 21 octobre 2000 se sont déroulées à Bordeaux les IIes Rencontres des
réseaux ville-hôpital (grâce au Laboratoire
Brystol-Myers Squibb), axées sur le thème de
l’observance. Ces deux journées se sont articulées autour d’interventions magistrales et
d’ateliers, dont la mise en commun s’est
effectuée le lendemain par quatre rapporteurs, et d’une table ronde intitulée “Place
de chacun et évolution du système de
santé”, clôturant cette rencontre.
Les deux premiers intervenants, M. Bary et
C. Tourette-Turgis, ont rappelé quelques
principes essentiels, déjà évoqués au Congrès
national sur l’observance thérapeutique à
Nantes. L’observance suppose un patient
acteur (sujet et non objet), une prise en
charge globale, une adhésion au suivi, une
faisabilité pour le patient, un entourage
capable d’écouter et d’entendre. Elle
implique un partenariat entre équipe soignante et patient, qui doit s’inscrire dans le
temps et, pour cela, garder une adaptabilité.
Ce travail d’équipe ne peut fonctionner correctement que s’il s’organise autour de
réunions périodiques. Le vécu du traitement
est indissociable du vécu et de l’histoire de la
séropositivité. Le retour à la santé somatique
nécessite souvent un travail sur la santé psychique et la santé sociale. M. Bary a souligné
la nécessité d’aller à la rencontre des populations précarisées, soit grâce à des équipes
de terrain, soit par la création de sites d’accueil sur des lieux de passage (ce qu’il a créé
au Moulin-Joly), favorisant la demande et
permettant alors d’y apporter une réponse.
Langue et culture interagissent avec l’observance par le biais des informations et
des connaissances, des croyances et des
attitudes sur la séropositivité, la maladie et
les traitements.
[1]
Bordeaux, 21-22 octobre 2000.
*Service d’infectiologie, Hôtel-Dieu, 44093
Nantes Cedex 1.
Les problèmes Nord-Sud ont
été traités par C. Beck (REVIH
Mulhouse) et J.B. GuiardSchmid (REZO 85). Ainsi que
l’ont exprimé le juge
E. Cameron et N. Mandela à
Durban, il est temps de
reconnaître l’ampleur du
désastre et d’agir. L’accès aux
soins dans les pays en développement représente un
enjeu majeur de la lutte
contre le sida : 90 % des traitements de l’infection par le VIH sont attribués
à 10 % des personnes infectées dans le monde.
Les ateliers, portant sur quatre thèmes
pourtant différents (effets secondaires, résistances, accompagnement et difficultés
psychologiques), ont débouché sur des
conclusions similaires.
La mise en route d’un traitement antirétroviral comporte deux phases : l’initialisation et
la maintenance (réévaluation et accompagnement). L’initialisation implique une
consultation préparatoire permettant d’expliquer à un patient, surinformé par les
médias, les éventuels effets secondaires de
façon non préjudiciable. L’accompagnement
par une équipe pluridisciplinaire (diététicienne, psychologue, assistante sociale, infirmière, médecin, associations de patients)
permet de gérer au mieux la survenue de ces
effets indésirables.
Les remèdes diffèrent selon les réseaux ; certains, comme le Réseau Gironde, ont créé
une commission “observance” impliquant
des pharmacies hospitalières et des associations pour réfléchir ensemble aux difficultés
rencontrées et aux solutions envisagées ;
ainsi, la possibilité d’un lien téléphonique
disponible sept jours sur sept et vingt-quatre
heures sur vingt-quatre grâce aux hôpitaux
de jour et services d’hospitalisation.
Le rôle des réseaux est de fournir aux intervenants une formation, des informations et un
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© Office de tourisme Bordeaux
● V. Reliquet*
accompagnement diversifié et cohérent
concourant à un mieux-être du patient et l’aidant dans son observance. Les difficultés inhérentes à la mise en place de réunions multidisciplinaires ont été largement discutées : surcharge de travail, horaires différents, absence
d’indemnisation des libéraux soulevée par
B. Coadou (généraliste, réseau Gironde).
Au cours de la table ronde, D. Lacoste (hospitalier, réseau Gironde) a exprimé la nécessité de faire changer les états d’esprit, le
besoin de disponibilité, d’implications volontaires, d’une requalification des acteurs hospitaliers et libéraux, d’une mobilisation des
généralistes. Les infirmières sont fortement
impliquées dans les réseaux, leur profession
représentant 28 % des intervenants : onze
d’entre elles sont coordinatrices.
Sur le fond, cette réunion différait peu du
congrès sur l’observance qui s’était déroulé à
Nantes quinze jours auparavant. Elle a pour
mérite d’avoir permis aux adhérents de se
rencontrer, de verbaliser leurs questions et
leurs attentes.
CONCLUSION
Si les pessimistes retiennent la difficulté du
travail en équipe pluridisciplinaire, les optimistes, eux, retiendront que certains arrivent
à faire du travail en réseau un véritable partenariat entre ville et hôpital, centré autour
■
du patient. Alors, pourquoi pas tous ?
Vol. 1 - nos 1-2 - janvier-juin 2001
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