Maladies Infectieuses et Tropicales Hôtel

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Dr David Boutoille
Maladies Infectieuses et Tropicales
Hôtel-Dieu Nantes
Plan
Définitions
2. Reconnaître une infection sévère
3. Conduite à tenir en urgence
4. Patients à risque d’évolution sévère
1.
1- Définitions
Définition : sepsis
 Sepsis = réponse inflammatoire systémique à une
infection.
 Comprend au
suivantes :
moins
deux
des
anomalies
- température > 38°C ou < 36°C
- fréquence cardiaque > 90 / min
- fréquence respiratoire > 20 / min
- leucocytose > 12 000 / mm3 ou < 4 000 / mm3 ou > 10
% de cellules immatures.
Définition (2) : sepsis sévère
 Sepsis + dysfonction d’au moins un organe :
- hypotension (tension artérielle systolique < 90 mm
Hg ou réduction d’au moins 40 mm Hg des chiffres
habituels)
- oligurie (diurèse < 500 cc / 24 h).
- encéphalopathie aiguë (troubles de conscience)
- hypoxémie
- coagulopathie (consommation des facteurs sanguins
de coagulation avec baisse du TP, des plaquettes, du
fibrinogène…)
Définitions (3) : choc septique
 Sepsis sévère et hypotension persistante
malgré un remplissage vasculaire adéquat
(macromolécules) et/ou nécessité de drogues
vaso-actives
(dopamine,
adrénaline,
noradrénaline).
Définitions
infection
sepsis
Sepsis sévère
Choc septique
mort
Dépister très tôt les
signes de gravité
pour empêcher cette
évolution.
Dépistage par prise
des constantes
vitales
Cause habituelle
 Le sepsis sévère et l’état de choc sont liés au
débordement du système immunitaire par
l’infection : la réaction de l’organisme humain n’est
plus adaptée, devient disproportionnée et délétère.
 Exemple le plus fréquent : les infections
bactériémiques (septicémiques).
2- Reconnaître une infection sévère
C’est la surveillance des constantes vitales qui va
permettre de dépister très tôt une infection qui
risque d’évoluer vers l’état de choc.
Constantes vitales
 Pouls
 Tension artérielle
 Fréquence respiratoire
 Diurèse
 État de conscience
Pouls (1)
 Suit physiologiquement l’élévation de la température
corporelle : l’élévation d’1 °C de la température
corporelle accélère la fréquence cardiaque de 15
pulsations / min.
 P. ex. : quelqu’un qui a une fièvre à 40°C aura une
fréquence cardiaque autour de 110 / min.
 Une fréquence cardiaque > 120 / min est un signe
de gravité, signant une défaillance cardiovasculaire : la fréquence est trop rapide pour
permettre un remplissage ventriculaire correct.
Pouls (2) : pièges
 Il existe des cas où la fréquence cardiaque ne
s’accélère pas :
- patients sous médicaments ralentisseurs du rythme
cardiaque.
 Et des situations où le rythme cardiaque est
accéléré en l’absence de gravité : patient
souffrant d’un trouble du rythme cardiaque
(fibrillation auriculaire).
Tension artérielle (1)
 L’hypotension
se définit comme une tension
artérielle systolique < 90 mm Hg,
 ou chez le sujet habituellement hypertendu par une
réduction d’au moins 40 mm Hg par rapport aux
chiffres habituels de systolique.
 Signe de gravité, traduisant la défaillance du
système cardio-vasculaire : une tension
artérielle trop basse ne permet plus la perfusion
correcte des organes vitaux.
Tension artérielle (2)
 Une hypotension aboutit rapidement à la défaillance
de différents organes vitaux par chute de la
perfusion vasculaire de ceux-ci :
- reins : oligo-anurie, insuffisance rénale aiguë
- cerveau : troubles de conscience
- foie : insuffisance hépatique.
Tension artérielle (3)
 On doit tenter de corriger rapidement cette
hypotension :
- test de remplissage vasculaire : perfusion rapide de
macromolécules.
- si échec, on parle de choc et nécessité d’utiliser des
amines vaso-actives (dopamine, noradrénaline), en
milieu de réanimation.
Fréquence respiratoire
 Fréquence respiratoire > 30 / min = signe de
gravité (ne permet plus un remplissage
alvéolaire correct, et donc l’oxygénation du
sang et l’élimination du CO2).
Impose la réalisation d’une gazométrie artérielle pour
évaluation du pH, des bicarbonates et des échanges
O2 – CO2.
Diurèse
 Les reins sont les premiers organes à souffrir en cas
d’infection sévère : la surveillance de la diurèse
s’impose en cas d’infection.
 Oligo-anurie = signe de gravité = chute de la
diurèse en-dessous de 500 mL / 24 heures (soit
25 mL / heure).
 Le patient passe alors en insuffisance rénale aiguë
(l’élimination des déchets du métabolisme nécessite
une diurèse d’au moins 500 mL / 24 heures).
Conscience (1)
 L’hypoperfusion du cerveau, dans les contextes
d’infection sévère va aboutir à des troubles de
conscience :
- d’abord modérés : désorientation temporo-spatiale
- Puis somnolence ou au contraire agitation
- Puis coma et éventuellement convulsions …
Conscience (2) : scores
 Score de Glasgow : additionner le score des 3
colonnes
Ouverture des yeux
Réponse motrice
Réponse verbale
Volontaire
4 pts
Aux ordres
6 pts
Malade orienté
5 pts
Aux ordres
3 pts
A la douleur
5 pts
Malade confus
4 pts
A la douleur
2 pts
Adaptée
4 pts
Propos délirants 3 pts
Sans réponse
1 pt
Inadaptée
3 pts
Inintelligible
2 pts
En extension
2 pts
Pas de réponse
1 pt
Pas de réponse
1 pt
Conscience (3) : scores
 Score de Glasgow d’un sujet normal = 15
 En-dessous de 9 : altération des réflexes de
déglutition et risque de pneumopathie d’inhalation
par inhalation du contenu gastrique.
 A partir de 7 et moins : coma.
 Score minimal = 3.
Autres signes de gravité
- marbrures cutanées
- purpura
Les marbrures cutanées
 Traduisent
une vasoconstriction des petits
vaisseaux de la peau pour compenser une chute du
débit sanguin traduisant une défaillance cardiovasculaire.
 La peau est livide avec des marbrures violacées.
 Apparaît d’abord le plus souvent aux genoux, puis
peut s’étendre secondairement.
 Dans un contexte infectieux : signe de gravité.
marbrures
Purpura
 Lésions cutanées érythémateuses de petites taille,
pouvant confluer en nappes, ne s’effaçant pas à la
pression.
 Correspond à l’extravasation des globules rouges
hors des petits vaisseaux.
 Un purpura dans un contexte fébrile doit faire
évoquer en premier lieu un purpura fulminans,
infection disséminée à méningocoque, souvent
avec méningite, pouvant évoluer vers la mort en
quelques heures.
purpura
purpura
purpura
purpura
3- Conduite à tenir en cas de signes
de gravité
Conduite à tenir devant de signes
de gravité (1)
 Allonger le malade les jambes surélevées.
 Oxygénothérapie au masque
 Poser une voire deux bonnes voies d’abord veineuses
 Selon les disponibilités, saturomètre, scope
 Sortir le chariot d’urgence en cas d’aggravation
rapide
Conduite à tenir devant de signes
de gravité (2)
 Prélèvements bactériologiques en urgence :
 2 hémocultures.
 ECBU (par sondage, si nécessaire).
Conduite à tenir devant de signes
de gravité (3)
 Remplissage vasculaire : macromolécules.
 Amines
vasopressives (noradrénaline, en milieu
réanimatoire) si remplissage insuffisant pour restaurer
hémodynamique correcte.
 Mise en route en urgence d’une antibiothérapie
intraveineuse probabiliste (selon les points d’appels
cliniques).
4- Patients à risque
 Certains patients peuvent évoluer plus
rapidement ou plus fréquemment vers des
sepsis graves :
- patients âgés ou nouveaux-nés
- immunodépression (cancérologie, hématologie,
SIDA…)
- diabétiques
- splénectomisés
- patients porteurs de tares viscérales (insuffisants
cardiaques, respiratoires, rénaux)
- patients dénutris…
Conclusion
 Bien connaître les signes d’alerte et les
rechercher systématiquement dans tout
contexte infectieux:
- troubles de conscience
- fréquence cardiaque > 120 / min
- fréquence respiratoire > 30 / min
- diurèse < 500 mL / 24 hres
- TA systolique < 90 mm Hg ou < d’au moins 40 mm
Hg à la TA habituelle
- marbrures cutanées
- purpura d’apparition et d’extension rapide
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