Journal Identification = JPC Article Identification = 0296 Date: April 7, 2015 Time: 5:36 pm
Pour citer cet article : Launay-Vacher V. Nouveau standard en traitement de première ligne du cancer du sein HER2 positif : association pertuzumab +
trastuzumab + docétaxel. J Pharm Clin 2015 ; 34(1) : 37-8 doi:10.1684/jpc.2015.0296 37
Communication courte
J Pharm Clin 2015 ; 34 (1) : 37-8
Nouveau standard en traitement
de première ligne du cancer du sein
HER2 positif : association pertuzumab
+ trastuzumab + docétaxel
New standard treatment in first line HER2 positive metastatic
breast cancer: pertuzumab + trastuzumab + docetaxel
Vincent Launay-Vacher
Service ICAR, CHU Pitié-Salpêtrière, Paris, France
L’étude Cleopatra est l’étude de phase III
d’enregistrement du pertuzumab qui comparait
l’association pertuzumab + trastuzumab + docé-
taxel vs. placebo + trastuzumab + docétaxel en première
ligne métastatique du cancer du sein HER2 positif.
Les premiers résultats avaient été publiés en 2012 [1].
Ceux-ci montraient une amélioration de la survie sans pro-
gression pour le bras pertuzumab de plus de 6 mois et
avaient conduit à l’obtention de l’AMM dans cette indi-
cation. Au congrès européen de cancérologie 2014, les
résultats matures sur la survie globale ont été présentés
en session présidentielle [2], et ceux-ci sont réellement
impressionnants, de l’avis des experts, et «on stage »par
la voie du discussant qui a pris la parole après la présenta-
tion des résultats, et a qualifié l’association pertuzumab +
trastuzumab + docétaxel de nouveau standard, et non une
option, dans le traitement de première ligne du cancer du
sein HER2 positif (sic).
La survie globale dans le bras pertuzumab + trastu-
zumab + docétaxel était de 56,5 mois, une durée jamais
atteinte jusqu’à présent, quelle que soit la thérapeutique,
et de 40,8 mois dans le bras trastuzumab + docétaxel.
L’addition du pertuzumab au trastuzumab et au docétaxel
permet donc d’allonger la survie globale des patientes de
15,7 mois, avec un hazard ratio de 0,68, statistiquement
significatif, p = 0,0002.
Aucun effet cumulatif sur la toxicité cardiaque n’a été
observé, l’incidence étant la même dans les deux bras
(dysfonction ventriculaire gauche symptomatique 1,5 %
avec le pertuzumab vs. 1,8 % avec le placebo ; diminution
de la fraction d’éjection ventriculaire gauche 6,1 % avec
le pertuzumab vs. 7,4 % avec le placebo).
C’est ici l’occasion de rappeler les caractéristiques et
mode d’action du pertuzumab.
Le pertuzumab est un anticorps monoclonal, inhibiteur
de la dimérisation du récepteur HER2 (Human epidermal
growth factor receptor 2), indiqué dans le traitement des
cancers du sein surexprimant HER2, en association avec
le trastuzumab et le docétaxel, ayant obtenu une AMM
(autorisation de mise sur le marché) le 8 juin 2012 aux
États-Unis et le 5 mars 2013 en Europe, dans le traitement
du cancer du sein HER2 positif en première ligne méta-
statique, suivies d’une nouvelle AMM aux États-Unis le 30
septembre 2013 en situation néoadjuvante.
HER2 est un récepteur membranaire appartenant à
la famille des récepteurs à l’EGF qui compte 4 sous-
types : HER1, également appelé EGFR ou EGFR-1,
HER2, HER3 et HER4. Lorsqu’ils sont activés (fixation
du ligand/dimérisation) ces récepteurs induisent une cas-
cade de réactions intracellulaires, principalement par
les voies de signalisation MAP kinase et PI3 kinase,
avec transmission d’un signal aboutissant à une stimu-
lation de la prolifération cellulaire, une stimulation de
l’angiogenèse tumorale, et une inhibition de l’apoptose.
HER2 est le seul récepteur de cette famille à ne pas
avoir de ligand connu, mais présente une capacité
d’activation «spontanée ». À l’inverse, les autres récep-
teurs requièrent la fixation de leur ligand, qui induit
un changement de conformation et une dimérisation, le
plus souvent avec un récepteur HER2, aboutissant à la
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