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Synthèse
1. POURQUOI CE RAPPORT ?
Les politiques d’aide au développement structurées par la communauté internationale dans
l’immédiat après-guerre sont nées alors que les expressions « Nord » et « Sud » recouvraient encore
une réalité nette et convenue. C’était bien avant la crise économique et budgétaire européenne, la
montée en puissance des BRICs, le décollage de l’Afrique, et avant l’émergence des enjeux
environnementaux du développement dans la conscience collective.
A l’horizon auquel doit être pensée toute innovation, l’Aide Publique au Développement (APD) ne
représentera plus que quelques points de PIB des pays du sud, et il est d’ailleurs peu probable qu’elle
se maintienne à son niveau actuel, compte tenu des arbitrages budgétaires. Nous proposons d’en
revisiter les priorités et les modalités d’intervention pour qu’elle soit plus qualitative, « catalytique »
et durable dans ses effets.
L’APD doit innover : en privilégiant les réponses aux problèmes de développement durable fondées
sur l’équité et sur les capacités d’initiative et d’innovation locales ; en misant sur la volonté et la
capacité des acteurs publics, privés et de la société civile à travailler ensemble, selon des modalités
d’aide plus appropriées, plus efficaces et de plus grande portée que l’aide aux seuls Etats jusqu’ici
privilégiée.
2. UN OBJECTIF PARTAGÉ : CONCILIER DÉVELOPPEMENT ET CROISSANCE A INTENSITE
CARBONE DÉCROISSANTE
Ces cinquante dernières années, nous avons progressivement pris conscience que nous mettions en
danger la planète. A terme, c’est notre propre survie que nous menaçons.
A la veille de l’adoption des nouveaux objectifs de développement durable, les conditions de notre
survie collective reposent de plus en plus clairement sur la conciliation de modèles de croissance plus
équitable et à intensité carbone décroissante.
Pour être crédible dans les pays en développement, la poursuite de ce double agenda doit privilégier
l’objectif d’un développement qui soit d’abord équitable. Pour tous ceux - ils sont plus de 400 millions
en Afrique- qui vivent dans l’extrême pauvreté et qui ne parviennent pas à accéder aux biens de
première nécessité, le développement durable est un concept lointain. Il ne prendra de réelle
signification que s'il contribue à transformer concrètement leurs conditions de vie présentes.
C’est donc de leurs espaces de vie qu’il faut repartir pour comprendre avec eux comment l’évolution
de leurs conditions de vie pourrait renforcer le caractère durable du développement.