Journal Identification = IPE Article Identification = 1176 Date: March 20, 2014 Time: 1:47 pm
M. Koleck, et al.
comment les facteurs environnementaux peuvent entrer en
jeu en étant soit des obstacles, soit des facilitateurs de la
participation. Par exemple, je suis tout à fait capable d’aller
au cinéma (activité) mais, dans les faits, je n’y vais pas
(restriction de la participation) pour diverses raisons (fac-
teurs environnementaux) : le cinéma est trop éloigné de
mon domicile, il n’y a pas de transports en commun, les
horaires ne me conviennent pas, les tarifs sont trop éle-
vés, j’ai peur des regards des autres dans la file d’attente,
personne dans mon entourage ne peut m’accompagner au
cinéma... À partir de là, notre objectif était de développer
un outil permettant de décrire les restrictions de participa-
tion rencontrées dans le handicap psychique ou cognitif, en
tenant compte des facteurs environnementaux.
Création de la G-MAP
Le groupe d’experts pluridisciplinaires de chercheurs et
de cliniciens présenté plus haut a travaillé en collaboration
avec des représentants des associations d’usagers (UNA-
FAM et UNAFTC) pour sélectionner les items de la grille,
en se référant bien sûr au modèle systémique du handicap
que représente la CIF et à partir d’une analyse critique de
la littérature internationale. La G-MAP est composée de
24 items se regroupant dans 6 catégories : soins personnels,
vie domestique, relations interpersonnelles, productivité
économique et sociale, loisirs et vie communautaire et
civique. Il nous a semblé important d’inclure dans cet outil
une évaluation des facteurs environnementaux : le soutien
social, les attitudes et les systèmes et politiques. La grille
est présentée dans le tableau 1 : les 6 catégories figurent sur
la gauche. La première et la dernière colonnes permettent
d’évaluer les limitations d’activité et les restrictions de la
participation pour chaque item. Elles sont cotées de 0 (qui
indique que la personne ne présente aucune limite ou restric-
tion) à 2 (qui indique que la personne souffre de limitation
ou de restriction totales). Entre les deux, on trouve les fac-
teurs environnementaux, c’est-à-dire le soutien social, les
attitudes et les systèmes et politiques. Le soutien social
perc¸u par le patient est évalué à la fois dans sa disponi-
bilité (SSD) : « qui peut m’aider dans la situation à laquelle
je suis confronté ? ». Si on reprend l’exemple du cinéma :
qui peut me conseiller ou m’accompagner si je veux aller
au cinéma ? On le cote en fonction du nombre de catégories
citées de 0 (aucune catégorie : la personne estime qu’elle
ne peut compter sur personne)àn(nsources de soutien
sont citées : par exemple la famille, les amis, les profes-
sionnels). On évalue également la satisfaction par rapport
au soutien social (SSS) : dans quelle mesure suis-je satis-
fait du soutien social que j’obtiens ? La cotation va de 1
pour « insatisfait»à5pour « satisfait ». La question de la
satisfaction est systématiquement posée, y compris lorsque
la personne indique qu’elle ne dispose pas de soutien. On
trouve ensuite les attitudes, plus précisément la perception
Tableau 2. Items de la G-MAP.
Catégories Items
Soins personnels
1 Alimentation
2 Hygiène
3 Prendre soin de sa santé
Vie domestique
4 Vêtements, linge
5 Entretien, ménage
6 Déplacements extérieurs
7 Gestion du budget
8 Courses, achats
Relations
interpersonnelles
9 Parents, fratrie, enfants
10 Couple, relations amoureuses
11 Sexualité
12 Amis
13 Connaissances
14 Inconnus
Productivité
et sociale
15A École, formation, études
15B Travail
16 Bénévolat
17 Ressources financières
Loisirs
18 D’intérieur (TV, cartes)
19 D’extérieur (sports, promenades)
20 De groupe (restaurants, pétanque)
Vie
communautaire
et civique
21 Vie associative
22 Spiritualité
23 Démarches administratives
24 Vote
qu’a la personne des attitudes des autres : est-ce que les
attitudes des autres facilitent ou non la participation ? Ce
facteur est coté 1 pour facilitateur, 2 pour obstacle, 3 pour
les deux (tantôt facilitateur, tantôt obstacle) et 4 pour indif-
férent. De la même fac¸on, la perception des systèmes et
politiques est aussi cotée dans leur aspect facilitateur ou
obstacle : par exemple, si le cinéma est trop loin de chez
moi, y a-t-il suffisamment de transports en commun pour
que je puisse y aller ? Existe-t-il des aides, comme des
tarifs réduits, pour me permettre d’aller au cinéma quand
je le souhaite ?
200 L’INFORMATION PSYCHIATRIQUE VOL. 90, N◦3 - MARS 2014
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