34
LES QUATRE SAISONS
DU JARDINAGE
NOV./DÉC. 2000
N
0
125
JARDIN
En été, raccourcissez les rameaux fructifères, à
quatre ou cinq feuilles au-delà du dernier fruit, et
n’hésitez pas à supprimer complètement près de
la moitié des nouvelles pousses, entre fin juin et
début juillet. La taille d’hiver en sera grandement
simplifiée.
Éclaircissez l’enchevêtrement de la couronne en
hiver, en supprimant les rameaux les plus âgés au
ras de leur empattement. C’est un travail assez
délicat, car il faut souvent détortiller la branche
pour l’extraire du fouillis des ramifications.
Surtout ne vous amusez pas à raccourcir toutes les
pousses à trois ou quatre yeux, comme il est dit
parfois. Vous seriez vite en face d’une masse inex-
tricable.
UNE PLANTE JAMAIS MALADE.
De l’eau et
de l’humus, voilà les besoins de l’actinidia.
Chaque hiver apportez quatre ou cinq pelletées
de compost au pied de l’arbre, et incorporez-les
par griffage sur un rayon de deux à trois mètres
autour du tronc. Couvrez en été avec de la paille
ou du broyat végétal, ou des paillettes de lin. Et
surtout ne négligez pas les arrosages en été,
quand le temps devient chaud.
Difficile de faire plus naturellement bio que l’ac-
tinidia. Avec lui l’objectif zéro traitement est des
plus facile à atteindre. Ni les pucerons, ni les che-
nilles, ni les limaces ne trouvent à leur goût ses
pousses hérissées de poils raides, ses feuilles
coriaces et rêches. Seule la cochenille du mûrier
s’en accommode, fort heureusement une petite
guêpe prédatrice, Prospaltella berlosa, intervient
naturellement pour limiter les pullulations.
Le pseudomonas siringea, provoqué par une bac-
térie, (taches rondes sur les feuilles et dessèche-
ment des fleurs) n’apparaît que dans les sols mal
drainés : il faut de l’eau au kiwi, mais pas d’humi-
dité stagnante en hiver.
LE TEMPS DE LA RÉCOLTE.
Un sujet adulte
produit plus de cinquante kilos de fruits, que l’on
cueille d’octobre à novembre quand ils commen-
cent à devenir moins durs. Dans les régions
froides les feuilles peuvent être déjà tombées au
moment de la récolte, c’est sans incidence sur la
qualité des fruits. En revanche il faut impérative-
ment les cueillir avant les gelées. Les kiwis conti-
nuent d’évoluer plusieurs semaines après récolte,
avant d’atteindre leur pleine maturité. Ils se
conservent environ trois mois dans un local frais,
à condition de ne pas être mis en présence de
pommes. Le gaz éthylène, dégagé par les
pommes en train de mûrir, accélère la maturation
des kiwis et réduit leur durée de conservation.
Les kiwis font partie des fruits les plus riches en
vitamine C, ils sont délicieux crus, simplement
épluchés, dans les salades de fruits, les sorbets, ou
les tartes. Ma recette fétiche ? Peler quatre kiwis,
mettre dans un grand verre avec de l’eau et un
peu de jus de pomme, et passer au mixer. Pour le
petit déjeuner, ça vaut largement tous les jus
d’orange du commerce.
Alain Pontoppidan
Technicien arboricole, Alain Pontoppidan est spécialisé dans
la vulgarisation et la formation. Il est l’auteur de deux livres
sur la taille aux éditions terre vivante.