ISBN : 978-2-35833-034-3
EAN : 9782358330343
Editée avecle soutien de
Réf.:8159 - 03/10Bialec-Nancy
Commission Nutrition
Fiche de
recommandations
alimentaires
Nutrition
parentérale
Jean-Claude Desport,FrançoisCessot,Jean-Christophe Létard,
Vianna Costil, Anne-LaureTarrerias, DenisSautereau,
Jean-Marc Canard,etGuillaume Bonnaud, ChristianBoustre,
DenisConstantini, PierreCoulom,FranckDevulder,
ThierryHelbert, Philippe Houcke, JeanLapuelle,PatrickLévy,
Arsène Papazian, Marie-PierrePingannaud,
Bruno Richard-Molard, Jean-Michel Rouillon.
Mars 2010
Liens utiles:www.afd.asso.fr-www.sante.gouv.fr
Fuites
Observéesauniveaude la connexion (rampe oucatter) ou
de lapompe :il faut refaire lesbranchements et,si nécessaire,
remplacerlatubulure.
Dysfonctionnementde lapompe
La surveillance dumatériel permetde dépisterd’éventuelles
pannes:ssuresde l’embout,fuitesducatter.
Vérifierla bonne installation de laligne etde son déclampage,
ainsi que l’absencedecoudure ducatter.
Migration externe ducatter
Neconcerne que lescatters àxation externe.
Siunallongementde lapartie externe ducatterest observé et
laxation défectueuse:
ne pasperfuser,
faire effectuer uncontrôle radiologique,
etprévoir un éventuel remplacement.
Formation de croûtessur l’orifice externe de sortie nécessiteun
nettoyage soigneux.
Obstruction ducatter
sibrutale :elle est le plus souventdueàun défaut de rinçage,
rendantimpossible toute perfusion. Injection prudente de sérum
hépariné dansle catter.Ne pasessayerde forceren casde
résistance importante;
si progressive:elle vasetraduire par une difficultéàinjecter
le sérum physiologique (oul’héparine) oudesproblèmesde
fonctionnementde pompe. Elle nécessiteun éventuel traitement
thrombolytique en milieu scialisé.
Catteravecdispositif implantable
Déplacementde l’aiguille.
Le déplacementde l’aiguille en sous-cutané entraîne douleur et
gonflementpardiffusion,voire nécrosetissulaireadjacent.
2.Complicationsmédicales
Infectionsliéesaucatter
Le plus souvent,elle setraduitpar une hyperthermie avecsigne
de sepsis:frissons, altération de l’étatgénéral lors de laperfusion
comme àdistance. Deshémocultures sontàfaire,le plus vite
possible. Une hospitalisation en milieu scialisés’impose pour
prélèvements,etbuter une antibiotrapie adaptée.
Encours de perfusion,toute fièvre est suspecte de bactériémie
liée aucatter.Elle peut être liée àune faute d’asepsie sur le
catterou sur laligne nutritive.
La présence de pus en l’absence de signesinfectieux généraux
doitfaire interrompre la NP etenvisagerl’ablation ducatter.
Fvre en dehors d’une perfusion
Lecatterdoitêtresoupçonné,l’orifice d’entrée doitêtre exa-
miné,deshémoculturesprélevées.
Rechercher une infection locale aupointde sortie ducatter
(rougeurs,écoulement).
Éliminer une autrecause d’infection.
Hypoglycémie
Liée àl’arrêtouau ralentissementbrutal de laperfusion ;elle est
inconstante etdoitêtre évitée en respectantdespaliers crois-
sants àlafin de laperfusion.
Embolie gazeuse
Accident rare lié aupassage d’airdansla circulation sanguine.
Prévenue par une position rigoureuse en décubitus dorsal lors de
lapause,et une purge soigneuse de laligne avantla connexion
aucatter.
Elle setraduitpar une toux sèche et répétitive. Si laquantité d’air
est importante,une syncope avecperte de connaissanceasso-
ciée àune criseconvulsive peut être observée.
Thrombose de laveine sous-clavre
Facteurs favorisants : catterinadapté;mauvaise position du
catter;remontée ducatterdanslaveine jugulaire interne.
Leretraitducatter s’imposealors.
Certains signes sontévocateurs :lourdeur dumembresu-
rieur ; œdème de lamain ;veloppementd’une circulation
veineusesur laparoi thoracique; voireune fièvre inexpliquée.
Un dangermajeur est celui de thrombophlébitecérébrale avec
fièvre et troublesneurologiques(aprèsavisneurologique,elle
cessiteuntraitementantibiotique etanticoagulant).
Complicationstaboliques
La surveillancedubilanhépatiqueetglycémiquedoitêtrerégulière.
Encasde cholestase etde cytolysesansaltération de la biliru-
bine,on peut poursuivre la NP sous surveillancerégulière.
Si la bilirubine augmente,il faut réduire lesapports lipidiques
(changementdu type de poche,moinschargée en lipideset/
ouavecdes triglycéridesà chaînesmoyennes,puis réduire les
apports énertiques(pochesapportantmoinsde calories). En
casde persistance de l’hyperbilirubinémie,lesapports doivent
être fractionnésde fon discontinuesur lasemaine (alimentation
tous les4 jours/7 voire moins).
Carences
Si la NP ne saccompagne pasde laprescription d’électrolytes,
vitamine etoligoéléments,descarencespeuvent survenir rapide-
ment(exemple : Vitamine B1 en 15 jours).
Produitw
Voie
d’adminis-
tration
Volume
(ml)
Énergie
totale
(kcal)
Azote
(g) Électrolytes
Pour voie périphérique en priorité,en assistance nutritionnelle
PERIKABIVEN 900®riphérique
oucentrale
1 4401000 5,42oui
PERIKABIVEN 1200®riphérique
oucentrale
1 920 1 400 7,22oui
Pour voie centrale en assistance nutritionnelle
KABIVEN 800®centrale 1 026 1900 5,42oui
Pour voie centrale nutrition parentérale standard
OLICLINOMEL
N7-1000E®
centrale 1 500 1 800 9,92oui
OLICLINOMEL
N7-1000E®
centrale 2 000 2 400 13,2oui
Pour voie centrale Réanimation Néphrologie etDialyse
SMOF 1100®centrale 19861 100 8 ,2sans
SMOF 1600®centrale 1 477 1600 12,2sans
Exemplesde produits actuellementdisponibles:
Exemple possible : Oliclinomel®
2. par voie périphérique
Possible pour desduréescomprisesentre 10et15 jours.
si osmolarité est <à800 mosm/l. Si > 800 mosm/l:risque de
phlébite. Si le capitalveineux le permet.
Exemple possible :Perikabiven®
Pharmaconutriments,électrolytes,
vitaminesetoligoéléments
Pharmaconutrimentazoté
Produits chers réservésàlaréanimation etl’hémodialyse.
• Dipeptiven®:solution d’acidesaminés(alanine,glutamine),
acon de 100 ml. Encomplémentde lanutrition parentérale totale
(NPT), chezlespatients de réanimation nécessitant unapport
en glutamine (effetfavorable sur lesentérocytesetlescellules
immunitaires).
Posologie :1,5à2ml/kg/jour,en voie veineusecentrale, après
dilution dans une solution d’acidesaminésoude glucoseà5%.
Pharmaconutrimentlipidique
• Omegaven®:huile de poisson hautement raffinée,riche en
acidesgrasoméga3-polyinsaturés(effetanti-inflammatoire),
acon de 100 ml. Encomplémentde lanutrition parentérale
totale,en casde situation d’agression sévère oude syndrome
inflammatoire de l’intestin (pendant4semainesaumaximum).
Posologie :1à2ml/kg/jour en voie veineusecentrale ouriphé-
rique.
Vitesse maximale de perfusion :0,5 ml/kg/h.
Électrolytes
Lesapports en électrolytes sontà adapteren fonction :
desbilans sanguins;
desbilans urinaires;
de l’étatclinique dupatient:
KCl: ampoule 10ml à10% (1 g) ou10ml à20 % (selon
ionogramme sanguin),
NaCl: ampoule 10ml à10ou 20 % (1 ou 2 g) ou 20 ml à
20 % (selon ionogramme sanguin),
gluconate de calcium: ampoule 10ml à10% (1 g),
éviterle CaC12,
Phocytan®:1ampoule 20 ml avec0,2g de phosphore ou
0,63 g de phosphate,
Sulfate de magnésium:2ampoules10ml à15 % (1,5 g).
Desapports conjugués(solutionspolyioniques) peuventêtre
parfois utilisés,etcertainespochesde nutrition parentérale (NP)
industriellesconditionnentdesélectrolytes(vérifierle contenu).
Vitaminesetoligoéléments
Lesapports en vitaminesetoligoéléments sontobligatoires,s
le 1 erjour,pour toute nutrition parentérale totale :
Tracitrans ®: association complète d’oligoéléments, ampoule
de 10ml (exemples: Decan ® ,Tracutil® );
Cernevit®:solution de vitamines,formule complètesaufvita-
mine K, acon de 5 ml.
Posologie :1ampoule parjour,de chaque, à injecteren dérivation
despoches.
Le plus souvent,il est cessaire de compléterlesapports vitami-
niquesen vitaminesB1, B6, B12,K, C, folates, B12.
Conseilsavantlaperfusion despoches
de nutrition parentérale
Vérifierl’intégrité despoches tri-compartimentéesavantla
reconstitution de celles-ci.
Ne pas utiliser une poche dontles soudures sontdéfectueuses
maislaretourneràla Pharmacie.
Ne jamaisfaire d’ajout danslespoches: administreren déri-
vation de lapoche de nutrition parentérale carle risque infectieux
lié aux manipulationsest élevé,etcertainsnutriments sontdes
éléments chimiques:
fragiles(vitamines),
incompatiblesdanscertainesproportions(phosphateset
calcium,lipidesetcalcium, bicarbonate etcalcium).
Conservation despoches
tricompartimentées
Avant reconstitution : à températureambiante.
Après reconstitution : à utiliserdansles 24h:
homogénéiseravantadministration,
vérifierladate de péremption sur lapoche.
Ne pas utiliser une poche plus de 24 heures.
La nutrition parentérale àdomicile
La prise en charge peut être faite pardiverses structures:
lescentresagréésde nutrition parentérale àdomicile. Ce
sontles structuresde prisesen charge lesplus anciennes,qui
restent une garantie de qualité. Cescentres,peunombreux en
France,sontintégrésàdeshôpitaux publics,maisfournissent
lesnutriments etle matériel aux patients àdomicile. Ilspeuvent
utiliser touteslespochesdisponiblesen secteur public, ainsi que
cellesdu secteur privé;
l’hospitalisation àdomicile (HAD). La NP à domicile peut
être effectuée pardes secteurs d’HAD publicsquisontdes sec-
teurs hospitaliers àpart entre,maisinterviennentàdomicile,ou
parles secteurs d’HAD privés.Cesderniers n’ontaccèsquaux
pochesde NP industrielles;
les structuresconventionnées.Sur des zones régionales
scifiques, certaines structuresconventionnéespeuvent réaliser
desprisesen charge,grâceàdesprestationsde service privées.
Seules,lespochesde NP industrielles sont utilisablesdansces
cadres;
le médecin praticien. Celui-ci peut faireune prescription de
NP à domicile de manièreautonome. Néanmoins,il faut préciser
que laprise en charge de l’ensemble desproduits cessaires
àune NP suppose larédaction de plusieurs ordonnances,etla
vérification que l’ensemble desproduits prescrits serontprisen
charge, ce qui est loin de lapratique quotidienne. Une formation
desinfirmièresàdomicile aux protocolesde soinsde la NP est
fondamentale. Le médecin généraliste fait,le plus souvent, appel
àune équipe d’uncentre prescripteur ouàunsecteur d’HAD.
Modalitésde prescription etde commande
pour buter une nutrition parentérale :
faireune ordonnance nominativescifique de Nutrition
Parentérale (NP).
pour continuerlanutrition parentérale :
il n’est pascessaire de refaireune prescription,sauf en
casde modification de laformule oude transfert dupatient
dans unautreservice,ouàdomicile si ladurée dépasse
2mois.
lors de l’arrêtde lanutrition parentérale :
prévenirl’unité de dispensation et,pour le domicile,le
personnel de santé qui prend en charge le patient,
retourneraussitôtlespoches restantesàl’unité de dispen-
sation.
Recommandationsen nutrition parentérale
La NP est perfusée sur une durée variantde 12à24 h selon la
tolérance.
Le débitde perfusion peut être progressivement réduiten fin de
perfusion afin d’éliminerle risque d’hypoglycémie.
Administreren dérivation de lapoche de NP :
lesélectrolytes(Sodium,Potassium, Chlore, Phosphore,
Magnésium, Calcium) dans 250ml de glucose5%, à perfuseren
24 h maximum;
les vitaminesetlesoligoéléments dans 250ml de glucose5%,
àperfuseren 6h maximumsi possible.
Lesmanipulationsducatteretde laligne de perfusion doivent
êtreréaliséespardupersonnel infirmierinfor,qualifié,en res-
pectantlesprotocoles validés.
Encasde perfusion simultanée de médicaments en dérivation,il
est cessaire de serenseigner sur leur compatibilité ouincom-
patibilitéavecle mélange nutritif (risque d’obstruction ducatter,
oude modifierlesproprtésdes traitements),et serenseigner
auprèsd’un pharmacien d’établissementde Santé.
Lors d’une NP, il est souhaitable d’effectuer régulièrement une
surveillance médicale comportant:uncontrôle radiologique de la
position d’uncattercentralaprès sapose, avantde débuterla
nutrition parentérale,une surveillanceclinique (température,état
général quotidien) assocsàunbilanbiologiquetous les8à
15 jours (bilan hépatique,glycémie,triglycérides, cholestérol,
ionogramme, créatininémie, NFS + glycémie chezle diabétique).
Remarque:pour le bilan hépatique,les triglycéridesetle choles-
térol : arrêterlaperfusion 4 à6avant.
La nutrition séquentielle ou«cycliquest recommandée dès
que possible,le plus souventnocturne (18 h à8hparexemple).
Branchement
La «Nutrition Parentérale » par rapport àla«Nutrition Entérale »
est :
plus risquée ;
plus cre;
plus difficile àmettre en œuvre.
Définition
Il existeune hiérarchisation du type de l’assistance nutritionnelle.
Dèsque possible,il faut privilégierlavoie orale avecunrégime
adaptéavantd’envisagerla Nutrition Artificielle àdomicile (NA).
Étantplus physiologique,elle saccompagne d’une moindre
morbidité,la Nutrition Entérale (NE) doitdoncêtre privilégiée àla
Nutrition Parentérale (NP).
Indications
La NP est indiquée chaque foisque lesapports oraux etla NE
sontimpossiblesetque lesmalades:
ne peuventpasmanger: comas,néoplasie ORL, obstacle
digestif,entériteradique grave,grêle court ;
ne doiventpasmanger:aprèschirurgie digestivelourde,lors
d’une fistule digestive,d’une pancréatiteaiguë,d’une diarrhée
sévère;
ne veulentpasmanger: anorexiespsychogènes,lors de
refus de la NE.
Contre-indications
La NP n’est pasjustifiée :
si ladurée d’hospitalisation prévue ne dépasse pas une
semaine ;
en période périopératoire,notamment s’il n’existe pasde
dénutrition sévère ou si larenutrition perosdoit survenirdansla
semaine quisuitl’intervention ;
si le patientlarefuseaprèsen avoirété infor;
àlaphase initiale d’un étatd’agression (« flowphas).
La NE etla NP ontdescomplications scifiquesces-
sitant une surveillanceadaptée permettantd’éventuelles
modificationsquiserontoptimiséesparl’équipe médicale.
Casparticuliers
Levolume de la NP est àlimiteren casd’insuffisancecardiaque
ou rénale (saufsi dialysesfréquentes). Utilisation de solutions très
concentrées.
Leslipidesdoiventêtresupprimésen casd’hypertriglycéri-
démie,limitésà30 % desapports énertiqueslors d’unstress
sévère oud’une insuffisance hépatique.
Lapport azoté est àlimiterde 100 à150mg d’azote/kg/j
lors d’une insuffisance hépatique,voireàstopperen cas
d’encéphalopathie hépatique.
Schémade lanutrition parentérale
Complicationsde la NPE
1. Complicationscaniques
Aucours de lapose
Pneumothorax:lors de lapose d’une voie sous-clavre,il doit
être dépisté par une radio de thorax systématiqueaprèslapose,
etdrainé systématiquement.
Choixde lavoie d’administration
1. par voie centrale
La voie veineusecentrale est utilisée pour touteslesnutritions
parentéraleshyperosmolairesà800 mosm/l.
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