Nutrition artificielle
Quelquefois, la nutrition artificielle s’avère néces-
saire, quand il s’agit de mettre au repos le tube di-
gestif ou de court-circuiter la cavité buccale, ou en-
core lorsque, pour la personne trop dénutrie,
l’alimentation par la bouche est insuffisante, voire
impossible. La nutrition artificielle est très efficace,
mais elle sert surtout à passer un cap en attente
d’une reprise d’alimentation normale.
D’une part, la nutrition entérale passe par une
sonde gastrique par la narine jusqu’à l’estomac. La
gastrostomie relie, grâce à un cathéter, l’estomac à
la paroi extérieure du ventre. Indiquée principale-
ment lors des cancers de la tête et du cou ou des
cancers digestifs, elle présente peu d’inconvé-
nients, sauf pour l’esthétique. Elle est parfois insuf-
fisante en cas de diarrhées et de vomissements.
D’autre part, la nutrition parentérale s’exerce au
niveau de la veine de l’avant-bras pour une durée
limitée ou par un cathéter veineux central si la du-
rée est supérieure à 120 jours. Elle est indiquée
quand il y a impossibilité de réaliser la nutrition
entérale. L’aide de l’infirmière est obligatoire dans
la grande majorité des cas, car apprendre les gestes
est long et difficile. La surveillance est nécessaire
(prise de sang fréquente) et le risque est celui de
l’infection, en particulier du cathéter.
A.-L.P.
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Libérale
C
hez une personne atteinte de cancer, les
troubles de l’alimentation surviennent fré-
quemment. Ils sont dus à la maladie elle-même,
mais également aux traitements. Il en est ainsi
de la chirurgie, surtout si elle touche l’appareil
digestif, de la chimiothérapie, qui peut altérer le
goût, entraîner des nausées et des vomisse-
ments ; de même de la radiothérapie qui, en
outre, peut entraîner des irritations. La perte de
poids est la première conséquence. Lorsqu’elle
représente 10 % du poids initial, la personne est
considérée comme sévèrement dénutrie, d’où
fatigue, diminution des défenses immunitaires,
et le pronostic se trouve hypothéqué.
Observer et rassurer
Prendre en charge un malade atteint de cancer,
c’est aussi prendre en charge ses troubles alimen-
taires dès leur apparition. En effet, contrairement
aux idées reçues, il n’est pas normal de maigrir et
de ne pas manger. Il faut donc toujours expliquer
au patient qu’il faut lutter contre le manque d’ap-
pétit tout en le rassurant : il n’est pas un cas
unique. Dès les premiers troubles, il faut lui
conseiller de manger, en l’encourageant d’abord à
goûter tout ce qui lui fait plaisir. Le poids perdu
sera toujours difficile à rattraper pendant le traite-
ment. Il faut expliquer que les nausées et les vo-
missements sont fréquents, secondaires à la chi-
miothérapie, à l’irradiation. Ils peuvent être traités
efficacement, avec des médicaments antiémé-
tiques. Des substituts de salive peuvent être pres-
crits et les menus diététiques sont mieux digérés.
Le malade doit être encouragé à changer ses habi-
tudes alimentaires, quitte à surprendre l’entourage
par de nouveaux mets plus appétissants pour lui.
Le patient s’inquiète souvent de sa maigreur. Il
faut le persuader qu’il a la solution en se nour-
rissant le mieux possible. Il faut lui dire que la
perte de poids est réversible, ainsi que le goût.
Si le malade ne l’a pas fait, le soignant doit sen-
sibiliser le médecin, lui parler du régime pres-
crit antérieurement et de certains médicaments
qu’il faut peut-être suspendre.
Il est de plus en plus admis que l’alimentation joue un rôle
important en matière de santé, a fortiori chez les personnes
atteintes de maladie cancéreuse. Un adulte malade a souvent
besoin de plus de calories quotidiennes qu’un adulte sain pour
maintenir un équilibre nutritionnel.
Oncologie
Aider le patient à s’alimenter
Professions Santé Infirmier Infirmière - No51 - décembre 2003
Comment stimuler l’appétit
Le repas doit être un moment de plaisir, autant que possible
partagé, en variant les menus et en soignant la présentation.
Éviter les aliments désagréables à l’odeur ou au goût pour le
patient.
Boire de préférence entre les repas.
Éviter les lieux enfumés.
Mettre à disposition permanente les aliments préférés.
Enrichir les aliments par des compléments hypercaloriques.
Préférer plusieurs petits plats variés.
Prendre un petit-déjeuner plus riche en laitages et en fruits
parce que mieux accepté.
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