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ce qui prouve que le transformé par tout R de n’importe quel vecteur de Ker(f) appartient 
aussi à Ker(f) qui est donc stable par G. Comme W est irréductible, Ker(f) est soit nul soit 
identique à tout W. 
Il n’existe donc que deux possibilités : 
• ou bien f est identiquement nulle et son image est nulle tandis que son noyau couvre 
tout W (Im(f) = 0 et Ker(f) = W), 
• ou bien f n’est pas identiquement nulle et son image couvre tout W’ tandis que son 
noyau est nul (Im(f) = W’ et Ker(f) = 0). C’est alors un isomorphisme 
Dans ce dernier cas, cet isomorphisme possède nécessairement une valeur propre non nulle 
λ et l’application (f – λ ) possède exactement les mêmes propriétés que f. Comme il existe 
un vecteur propre non nul de f vérifiant (f – λ )w = 0, le noyau de (f – λ  ) n’est pas nul et 
couvre donc tout W : (f – λ )w = 0 pour tout w ∈ W soit f ≡ λ  . 
 
A.2.2  Propriété  de  l’ensemble  des  éléments  matriciels  associés  à  deux 
représentations irréductibles 
  Soit  ΓW  et  ΓW’  deux  représentations  irréductibles  de  G  et  soit  x  une  application 
linéaire quelconque x : W → W’ dont la matrice dans les bases {bj}{b’k} a pour éléments 
[x]j
k. Considérons l’application linéaire x° définie par : 
  x° =  ΓΓ −
R
W
R
1'W
Rx)(
g
1  (A.2,2) 
Une démonstration analogue à celle déjà effectuée paragraphe A.1 (cf. eq A.1,5) permet de 
vérifier que x° possède les propriétés de l’application f du lemme de Schur. En multipliant 
(A.2,2) à droite par ΓS
W et à gauche par (ΓS
W’)–1, on obtient en effet : 
  (ΓS
W’)–1 x° ΓS
W =  ΓΓ −
R
W
RS
1'W
RS x)(
g
1= x° 
Il en résulte que x° est soit l’application identiquement nulle, soit une homothétie. 
  Si ΓW et ΓW’ ne sont pas isomorphes, x° est identiquement nulle et est représentée, 
dans les bases {bj}, {b’k}, par une matrice dont tous les éléments sont nuls : 
 ΓΓ −
Rk,j
i
j
W
R
j
k
k1'W
R][]x[])[(
g
1
= 0 
soit :  
ΓΓ
−
k,j R
ij
W
R
k1'W
R
j
k][])[(]x[ = 0  pour tout (i, ) 
Ces relations sont vraies quelle que soit l’application x choisie initialement, donc quels que 
soient  les  éléments  [x]j
k.  Il  en  résulte  que,  pour  tout  (j,  k),  le  crochet  apparaissant  dans 
chaque terme de la somme ci-dessus est nul : 
 ΓΓ −
R
i
j
W
R
k1'W
R][])[( = 0  pour tout (i, j, k, )  (A.2,3) 
  Si  au  contraire,  ΓW  et  ΓW’  sont  isomorphes,  x°  est  une  homothétie  λ    dont  le 
coefficient λ se détermine facilement en évaluant la trace de x° d’après (A.2,2) : 
  n λ =  
R)x(Tr
g
1= Tr(x) =  δ
k,j jk
j
k
]x[  
avec n = dim(W) = dim(W’). L’élément [x°]
i s’écrit donc : 
 
ΓΓ=δδ  −
k,j R
ij
W
R
k1'W
R
j
k
i
k,j jk
j
k][])[(]x[
g
1
)]x[(
n
1
   pour tout (i, ) 
Ces relations sont vraies quels que soient [x]j
k. Les coefficients de ces éléments matriciels 
sont donc les mêmes dans les sommes des deux membres soit : 
 ΓΓ −
R
ij
W
R
k1'W
R][])[(
g
n
= δi δjk  pour tout (i, j, k, )  (A.2,4) 
  Si les bases {bj}, {b’k} sont choisies orthonormées au sens du produit hermitien qui se 
conserve par tout R de G (cf. paragraphe 2.6.2), les matrices [ΓR
W] et [ΓR
W’] sont unitaires et 
les deux équations (A.2,3) et (A.2,4) s’écrivent : 
 
ΓΓ==
=ΓΓ
satisfaite pasest n' conditions 3 des unel' si0
 à isomorphe et  jk i, si
n
1
][)]([
g
1W'W
R
ij
W
R
*
k
'W
R
  (A.2,5) 
Dans  l’espace  des  fonctions  sur  G  muni  du  produit  hermitien  défini  paragraphe  2.6.3 
(eq.2.6,2), le vecteur dont les composantes sont les éléments de rangs (i, j) des g matrices 
d’une représentation irréductibles ΓW est orthogonal à tout autre vecteur défini de la même 
façon (éléments de rangs (k,l) des g matrices d’une représentation irréductible ΓW’), sauf s’il 
s’agit d’une représentation isomorphe à ΓW et des éléments matriciels de mêmes rangs (i, j). 
Dans ce cas, le produit hermitien vaut 1/n, où n est la dimension commune à W et W’. 
 
A.2.3 Orthogonalité des caractères 
  On  obtient  aisément  le  produit  hermitien  des  vecteurs  caractères  de  deux 
représentations irréductibles ΓW et ΓW’ en particularisant les équations (A.2,3) et (A.2,4) au 
cas k = , j = i, et en sommant sur i et  : 
  (χW’|χW) =  
ΓΓ
ΓΓ=δδ
isomorphes passont  ne et   si0
 à isomorphe  si1
n
1
W'W
W'W
,i ii
   (A.2,6) 
Ce  résultat  traduit  exactement  la  propriété  des  vecteurs  caractères  de  toutes  les 
représentations irréductibles d’un groupe de former un système orthonormé. 
 
A.2.4 Théorème des projections 
  En particularisant les équations (A.2,3) et (A.2,4) au cas où  = k et en sommant sur k, 
on obtient des équations valables pour tout i et tout j qui peuvent se mettre sous la forme 
matricielle suivante :