DION CASSIUS, Histoire romaine, LXIII, 15
Organisation administrative des Provinces
53,15] Περὶ μὲν οὖν τὰ τοῦ δήμου ἔθνη ταῦθ´
οὕτω γίγνεται· πέμπονται δὲ καὶ ἐς τὰ ἕτερα, τὰ
τοῦ τε αὐτοκράτορος ὀνομαζόμενα καὶ
πολιτικὰ στρατόπεδα πλείω ἑνὸς ἔχοντα, οἱ
ὑπάρξοντές σφων, ὑπ´ αὐτοῦ ἐκείνου τὸ μὲν
πλεῖστον ἐκ τῶν ἐστρατηγηκότων ἤδη δὲ καὶ ἐκ
τῶν τεταμιευκότων ἢ καὶ ἄλλην τινὰ ἀρχὴν
τῶν διὰ μέσου ἀρξάντων αἱρούμενοι. τῶν μὲν
δὴ οὖν βουλευόντων ταῦτα ἔχεται, ἐκ δὲ δὴ
τῶν ἱππέων τούς τε χιλιάρχους, καὶ τοὺς
βουλεύσοντας καὶ τοὺς λοιπούς, ὧν περὶ τῆς
διαφορᾶς ἄνω μοι τοῦ λόγου προείρηται, αὐτὸς
ὁ αὐτοκράτωρ τοὺς μὲν ἐς τὰ πολιτικὰ τείχη
μόνα τοὺς δὲ καὶ ἐς τὰ ξενικὰ ἀποστέλλει,
ὥσπερ τότε πρὸς τοῦ αὐτοῦ Καίσαρος ἐνομίσθη·
καὶ τοὺς ἐπιτρόπους (οὕτω γὰρ τοὺς τάς τε
κοινὰς προσόδους ἐκλέγοντας καὶ τὰ
προστεταγμένα σφίσιν ἀναλίσκοντας
ὀνομάζομεν) ἐς πάντα ὁμοίως τὰ ἔθνη, τά τε
ἑαυτοῦ δὴ καὶ τὰ τοῦ δήμου, τοὺς μὲν ἐκ τῶν
ἱππέων τοὺς δὲ καὶ ἐκ τῶν ἀπελευθέρων
πέμπει, πλὴν καθ´ ὅσον τοὺς φόρους οἱ
ἀνθύπατοι παρ´ ὧν ἄρχουσιν ἐσπράσσουσιν.
Ἐντολάς τέ τινας καὶ τοῖς ἐπιτρόποις καὶ τοῖς
ἀνθυπάτοις τοῖς τε ἀντιστρατήγοις δίδωσιν,
ὅπως ἐπὶ ῥητοῖς ἐξίωσιν. Καὶ γὰρ τοῦτο καὶ τὸ
μισθοφορὰν καὶ ἐκείνοις καὶ τοῖς ἄλλοις
δίδοσθαι τότε ἐνομίσθη. Τὸ μὲν γὰρ πάλαι
ἐργολαβοῦντές τινες παρὰ τοῦ δημοσίου πάντα
σφίσι τὰ πρὸς τὴν ἀρχὴν φέροντα παρεῖχον· ἐπὶ
15] Voilà ce qui a lieu pour les
provinces du peuple. Quant aux autres,
qu'on appelle provinces de l'empereur,
et où il se trouve plus d'une légion de
citoyens, on y envoie pour les
gouverner des magistrats choisis par
lui-même, la plupart du temps
d'anciens préteurs et aussi d'anciens
questeurs, ou même des hommes
ayant exercé quelque autre
magistrature intermédiaire. Voilà pour
ce qui regarde les sénateurs ; parmi les
chevaliers, l'empereur choisit lui-
même les tribuns militaires, tant ceux
qui ont fait partie du sénat que les
autres membres de cet ordre,
différence sur laquelle je me suis
expliqué plus haut, pour les déléguer,
les uns seulement dans les villes
jouissant du droit de cité, les autres,
dans les villes étrangères, suivant les
règlements du premier César ; les
procurateurs (c'est le nom de ceux qui
reçoivent les revenus publics et font
les dépenses prescrites), les
procurateurs, tirés, les uns des
chevaliers, les autres des affranchis,
sont, eux, envoyés indifféremment par
lui dans toutes les provinces, tant dans
les siennes que dans celles du peuple, à
moins que les proconsuls ne lèvent
eux-mêmes les tributs dans les pays
qu'ils gouvernent. L'empereur donne
aussi quelques instructions aux
procurateurs, aux proconsuls et aux
propréteurs pour qu'en se rendant
dans leurs provinces, leurs fonctions
soient bien déterminées. En outre, il
fut alors décidé qu'ils auraient, eux et
les autres magistrats, un salaire. Car,
anciennement, c'étaient des
entrepreneurs qui s'obligeaient envers
le trésor public à fournir aux
gouverneurs de provinces les objets
auxquels leur charge leur donnait
droit ; mais, sous César, ces