Incontinence Urinaire du Sujet Agé

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Incontinence Urinaire
du Sujet Agé
Sondage urinaire
Dr Christine LAFONT
Service de Gériatrie
C.H.U. TOULOUSE
Définition
L’incontinence urinaire est définie par
l’ International Continence Society
comme :
« toute perte involontaire d’urine dont se
plaint le patient »
A.N.A.E.S. 2003
Plan

EPIDEMIOLOGIE

BASES ANATOMIQUES et PHYSIO-
PATHOLOGIQUES

BILAN et DIAGNOSTIC

PRISE en CHARGE MEDICALE
Épidémiologie

Prévalence difficile à évaluer


Augmente avec l’âge



13% à 48%
10% entre 70 et 75 ans
25% chez les + de 80 ans
Favorisée par l’hospitalisation
14% avant l’hospitalisation
33,5% pendant l’hospitalisation
Épidémiologie

Touche préférentiellement





les
les
les
les
femmes
sujets en institution (50-70%)
patients dépendants
déments (90% des déments sévères)
Pathologie sous-évaluée
60% non diagnostiquée

Majore le risque d’institutionnalisation
POURTANT …
Épidémiologie
Médicaments
Rééducation
50%
Bons résultats
Anatomo-physiologie
LES ELEMENTS ANATOMIQUES DE LA CONTINENCE
Détrusor
Sphincter strié
Trigone
Col vésical
Urètre
Anatomo-physiologie
Anatomo-physiologie
1 - muqueuse et sous muqueuse de la
vessie et de l’urètre
2 - couche muscul. longitudinale interne
de la vessie
3 - couche muscul. circulaire moyenne de
la vessie
4 - couche muscul. longitudinale interne
de la vessie
5 - couche muscul. longitudinale interne
de l’urètre
6 - couche muscul. longitudinale externe
de l’urètre
7 - plexus vasculaire sous-muqueux
8 – tissus collagéno-élastique
Anatomo-physiologie
Sphincter strié
Anatomo-physiologie
Centres orthosympathiques
D11- L2. N. Hypogastrique
Centres parasympathiques
S2- S4. N. pelviens
Centre somatique S2-S4.
N. Pudendal
Anatomo-physiologie
Anatomo-physiologie
Anatomo-physiologie
Rôle du vieillissement

Modifications anatomiques

Perturbations hormonales

Anomalie fonctionnelles

…/…
Rôle du vieillissement (1)

Modifications anatomiques vésicales


Inflammation chronique de la muqueuse
Diminution des fibres d’élastine
=> la vessie se remplit moins bien et se vide mal

Perturbations hormonales/ plancher pelvien




Favorise les altérations musculo-aponévrotiques
Perte d’élasticité (urètre, sphincter …)
Diminution des P sphinctériennes
Raccourcissement de l’urètre fonctionnel
Rôle du vieillissement (2)
3 Théories
Défaut de transmission (Th.
De Enhorning)

Th. de Lancey : hamac
musculo-aponévrotique et
hypermobilité de l’urètre

Th. de Beck plicature
écrasement de l’urètre

Rôle du vieillissement (3)

Anomalie fonctionnelles


Prédominance du para-sympathique
« évacuateur »
Diminution du rôle inhibiteur des centres
supérieurs
 Contractions lors de la phase de remplissage


Besoin précoce + fuites
Capacité vésicale fonctionnelle diminuée
Rôle du vieillissement (4)
 MAIS AUSSI




Augmentation des urines émises pendant
la nuit
Poly-pathologie
Iatrogénie
Ralentissement psychomoteur +
environnement
Diagnostic clinique

Repose sur la clinique

Interrogatoire

Caractériser l’incontinence



ancienneté,
horaire, facteurs déclenchants
besoin, abondance …
Signes associés
 Liste des médicaments

Diagnostic clinique

Analyse du catalogue mictionnel
Diagnostic clinique

Examen général
Statique rachidienne
 Obésité
 Sangle abdomino-pelvienne


Examen uro-gynécologique
Trophicité
 Prolapsus
 TV + Examen au spéculum

Diagnostic clinique

Manœuvre de Bonney

Double manœuvre périnéale
Diagnostic clinique

Examen uro-neurologique
Sensibilité
 TR + Testing des releveurs,

anticipation contraction abdominale …

Réflexes anal, bulbo-caverneux et clitoridoanal
Mais aussi


Déficiences physiques et cognitives
« Sévérité ressentie »
Diagnostic clinique

Résidu post mictionnel



R ≥ 100-150 ml
R ≥ 20% du volume mictionnel
Test de remplissage vésical
Diagnostic biologique

Bilan biologique

Bandelette urinaire

Glycémie

Calcémie (polyurie)
Diagnostic urodynamique

Bilan urodynamique seulement si …
1. Échec du traitement empirique
2. Nécessité d’utiliser des médicaments avec
effets 2aires
3. Avant chirurgie pour incontinence d’effort
Diagnostic urodynamique

Débimétrie (D > 15 ml / s)
Cystomanométrie
Sphinctérométrie (P > 80 cm d’eau)

+ EMG


Diagnostic urodynamique
Diagnostic urodynamique
Diagnostic urodynamique
Éliminer les I.U. transitoires

Infections urinaires

Fécalome

Confusion

Causes Iatrogènes

Favorisent les fuites

Favorisent la rétention avec mictions par regorgement
Principales forme d’incontinence

Instabilité vésicale

Insuffisance sphinctérienne

Incontinence mixte

Incontinence par regorgement
Instabilité vésicale

Contract° vésicales en phase de remplissage

Caractérisée par :




Un besoin impérieux
Des fuites abondantes
Survenant nuit et jour
Causes


Urologiques : inflam. Chronique de la vessie, infect°,
tumeurs, lithiases, fécalome …
Neurologiques : s. frontal, démence, parkinson…
Normal
Instabilité vésicale
Insuffisance sphinctérienne


F. de retenues sont < au F. évacuatrice
Caractérisée par :




Des fuites peu abondantes
Survenant à l’effort
Rarement nocturne
Causes



Troubles de la statique pelvienne
Lésions sphinctériennes
Lésions radiculo-médullaires …
Incontinences mixtes
Instabilité vésicale
Insuffisance sphinctérienne
Mictions par regorgement


F. évacuatrice sont < au F. de retenues
Caractérisée par :




Dysurie ou absence de besoin
Survenant à l’effort
Diurne et nocturne
Causes


Obstacle urétral
Atonie du détrusor
Mictions par regorgement
Normal
Fausses incontinence
Incontinences « situationnelles »




Incapacités locomotrices
Tr. Visuels
Barrières architecturales
Iatrogènes
Aide au Diagnostic
INCONTINENCE
oui
évacuation
TR
fécalome
négatif
traitement
Labstix
globe
positif
négatif
pas de suspicion
suspicion
interrogatoire
sondage
B. impérieux
Résidu > 400 ml
ECBU
Fuites à l’effort
Résidu < 400 ml
non
BUD
oui
Vessie
instable
I. par regorgement
I. fonctionnelle
Vessie
stable
Instabilité
I. mixte
I. d’effort
Traitement
Médicamenteux
Rééducatif
Chirurgical
Traitements médicamenteux
Instabilité vésicale
But : empêcher la vessie de se contracter

Anticholinergiques : Probanthine*

Antispasmodiques


Spasfon*, Spasmine*, Buscopan*, Urispas*
Anticholinergiques + Antispasmodiques
Anticholinergiques
Traitements médicamenteux
Instabilité vésicale

Anticholinergiques + Antispasmodiques
1. Oxybutinine 2,5 mg : Ditropan*, Driptane*,
Ditropan* LP, Oros* LP, transdermiques
2. Toltérodine 1 et 2 mg : Détrusitol* LI et LP +
TD
Chlorure de Trospium : Ceris* (1cp x 2 / J)
3. Darifénacine et Solifénacine : Vésicare*
Traitements médicamenteux
Instabilité vésicale

Antidépresseurs : ACH+sympathicomimétique







Amitriptiline
Doxepine (IMAO)
Imipramine
Inhibiteurs calciques ? (Vérapamil …)
AINS ?
Sérotoninergiques ?
Toxine botulique : rétention?
Traitements médicamenteux
Insuffisance sphinctérienne

Alpha-stimulants : vaso-constricteurs
Favorisent la fermeture du col vésical et augmentent le
tonus uréthral : Ephédrine
=> Efficacité discutée
 Dénoral*,Rinurel*, Rinutan*
 Gutron* …

Oestrogènes : par voie générale ou locale = > action




sur la fibre musculaire lisse
sur les alpha-récepteurs
sur la muqueuse uréthro-trigonale
IRS-Noradré. : Duloxetine*
=> Prometteur
Traitements médicamenteux
Mictions par regorgement

Alpha-bloquants (niveau de preuve ??)




Anti-spastiques




Xatral*
Uro-alpha*, Mécir*,
Non spécifiques : Sermion*, Vasobral* …
Dantrium*
Liorésal*
Toxine botulique
Sondages itératifs (auto-sondage ou hétéro-sondage)
5-6 fois/j
Traitement médicamenteux
 D’utilisation difficile chez le SA
 Traitement de l’instabilité vésicale

Anticholinergiques (effets muscariniques)


Tricycliques, inhibiteurs calciques …


Glaucome, confusions, syndrome sec, toux,
constipation…
…
Hypotensions orthostatiques
Traitement médicamenteux

Traitement de l’insuffisance sphinctérienne

Vaso-constricteurs





I. coronnarienne
Diabète
HTA
Oestrogènes
Traitement des mictions par regorgement


Vaso-dilatateurs : Hypotension orthostatiques
Anti-spastiques : somnolences, confusion …
Rééducation vésico-sphinctérienne
Techniques actives
1.

Kinésithérapie périnéale



Méthode de Kegel
« pipi-stop »
Biofeedback
Possible et efficace
avec quelques adaptations
2.
Techniques passives
3.
Méthodes comportementales
Biofeedback
Capteur manométrique :
peu sensible
Biofeedback
Capteur myoélectrique :
peu sensible
Capteur manométrique :
peu sensible
Rééducation vésico-sphinctérienne
1.
Techniques actives
2.
Techniques passives

Electrostimulation fonctionnelle

10 Hertz « instabilité »

50 - 200 Hertz incontinence d’effort
Associations des 2 techniques A/P
Électrostimulation
Électrostimulation
Électrostimulation
Rééducation
3.
Rééducation comportementale


Catalogue
mictionnel
Mictions programmées
Surtout si instabilité …
Une bonne hygiène de vie





Boire suffisamment mais
 Diminuer café, thé…
 Éviter l’alcool et le tabac
 Réduire les boissons en fin d’après-midi,
 Supprimer la tisane du soir
Lutter contre la constipation
Traiter les infections
urinaires
Supprimer les mictions abusives
Faire de l’exercice : marche,
gymnastique …
96 ECR + 3 Σ
Efficacité de la Rééducation
 Résultats parfois supérieurs à ceux des médicaments


- Behavioral vs drug treatment for urgent urinary incontinence in older
women. Burgio et al. JAMA,1998
- Effect of behavioral training with and without pelvic floor electrical
stimulation on stress incontinence in women. Goode et al. JAMA, 2003
 Pour le patient : temps, énergie, disponibilité,
motivation
 Nécessité d’un matériel précis et de qualité
 Choix d’un praticien entraîné et motivé
Efficacité de la Rééducation

Le renforcement des muscles est le traitement de
référence :





La stimulation est moins efficace que le renforcement
musculaire
Le biofeedback isolé est moins efficace que le
renforcement musculaire
Débuter la rééducation avec un kiné est + efficace
L’auto rééducation à domicile joue un rôle important
L’association de plusieurs techniques améliore les
résultats
Proposition de prise en charge

Dans la communauté
Rééducation vésico-sphinctérienne
+ médicaments
 Rééducation comportementale
 Hygiène de vie

Proposition de prise en charge

En maison de retraite (EHPAD)
Rééducation comportementale
 Programmes ciblés
« incitation
à se rendre aux toilettes »
 Réautonomisation pour
les nouveaux résidents
 Adaptation de l’environnement

Stratégies de prise en charge
INCONTINENCE
Instabilité
vésicale
Médicaments :
Anti-cholinergiques
Rééducation
ESF : 10 hertz
Méthode KEGEL
Biofeedback
Méth. Comportement.
Incontinence
D’effort
Incontinence
mixte
Mictions par
regorgement
Rééducation
ESF : 50-200 hertz
Méthode KEGEL
Biofeedback
Méth. comportement.
Médicaments :
Anti-cholinergiques
Médicaments :
Alpha-bloquants
+ Chirurgie
Médicaments
Alpha-stimulants
Chirurgie
+ Rééducation
Chirurgie
ou
Sondages
intermittents
Moyens palliatifs et IU

Couches

Choix selon





Morphotype
Sévérité de l’incontinence
Niveau de dépendance
Tenir compte de la nycturie
Étuis péniens


4 changes / jours
Risque d’infections urinaires
Sondes urinaires ???
Sonde urinaire : indications
Sonde urinaire : risque


C’est le traitement de la rétention non de
l’incontinence
Elle est à l’origine d’une colonisation bactérienne
biofilm


Pas de signes cliniques
Bactériurie <103 germes, leucocyturie sans valeur
à respecter

Elle peut être à l’origine d’une infection urinaire
à traiter + changement de sonde après 48H d’AB
Sonde urinaire : précautions
Matériel
PVC ou Latex < 1 sem, Latex silicone ou
Latex hydrogel< à 3 sem, Silicone et
Silicone hydrogel = 5 sem.
Système de drainage
Système clos ; petit diamètre de sonde ;
sonde courte chez les femmes
Sac de récolte toujours en dessous du
niveau de la vessie.
Sondage
Vidange du sac de récolte
d’urine
Soins au cathéter urinaire
Conditions de pose stériles. Gants stériles.
Utiliser des gants non stériles. Lavage des
mains après avoir enlevé les gants.
Précautions
Soins journaliers du meat (savon) ; enlever
les dépôts et incrustations ; pas de lavage
vésical.
Sonde urinaire : éviter l’infection









Enseignement des techniques d’insertion et de maintenance.
Ne pratiquer un sondage que si cela est absolument indiqué.
Pour le sondage : technique et équipements stériles.
Fixer la sonde à la cuisse.
Maintenir un drainage clos.
Vider le sac de collection d’urine sans contaminer le système.
S’assurer de l’absence d’obstruction au flux vésical.
Se laver les mains avant et après tous les soins, même si
ceux-ci n’impliquent pas directement la sonde.
Changer la sonde en respectant les délais….
Éviter le « fatalisme »




L’ âge ne suffit pas à expliquer une
incontinence
Plusieurs causes peuvent être
associées chez le sujet âgé
Le diagnostic repose essentiellement
sur la clinique
Un patient sur deux peut être
amélioré sans recours à la chirurgie
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