En fonction de l’intervalle temporel entre SN / SC et SI, on peut distinguer différents types de conditionnement (MAIS LE SN PRECEDE TOUJOURS LE SI) : • Le conditionnement différé : il n’y a pas d’intervalle temporel entre la fin du SN et le début du SI : le SC est présenté de façon continue, au moins jusqu’au début ou jusqu’à la fin du SI. Conditionnement différé. • • Le conditionnement de trace : Il y a un intervalle temporel entre SC et SI (généralement de qqs secondes). Le conditionnement temporel : Il n’y a pas de SC externe explicite : seul le SI est présenté à intervalles réguliers et fixes. C’est l’intervalle temporel régulier qui prend la valeur de SC. Exemple : On envoie toutes les 30 secondes un rayon lumineux dans l’œil d’un sujet (SI). Sa pupille se rétracte (RI). Au bout d’un certain nombre d’essais, sa pupille se rétractera, toutes les 30 secondes, sans la présence du rayon lumineux (RC). Quelles sont les réactions conditionnables ? Les réflexes. La thermorégulation. Etude réalisée sur des chauffeurs de train (sic !) qui subissaient des variations de température au cours de leur voyage. On a mis ces mêmes conducteurs dans un compartiment isotherme. Ils présentaient des échanges respiratoires qui variaient de la même façon que quand ils subissaient les variations de température. SC = le temps ? Les scènes visuelles ? La peur. Expérience réalisée par Watson en 1920. Il a montré que certaines conduites émotionnelles de l’adulte peuvent dépendre des expériences émotionnelles de l’enfant. Le but était de montrer que l’on naît vierge de toute connaissance. Que TOUT est appris. C’est la position (extrême) behavioriste. Expérience sur un enfant de 11 mois (Little Albert). Il le fait jouer avec un rat blanc. Pendant le jeu, Watson associe des sons violents, déclenchant des RI de peur et de fuite. Il répète l’expérience plusieurs fois. A la fin du conditionnement, seule la présence du rat suffit à déclencher une réaction de peur. De plus, le SC se généralise : le comportement de peur va aussi être déclenché par des objets qui produisent des sensations ou des perceptions analogues (chat blanc, peluche). Conditions d’établissement de la RC. • Il faut qu’il existe une RI avant le conditionnement. Cette RI est empruntée au répertoire comportemental du sujet. • Il faut que le SN soit suivi assez vite du SI. Intervalle temporel faible entre SN et SI (de l’ordre de quelques secondes). • Généralement (lorsque le contenu émotionnel n’est pas trop intense) il faut que la présentation conjointe de SN et SI soit répétée plusieurs fois. • L’intensité de la RC est fonction de l’intensité du SC. Son intensité doit donc être suffisante. • On s’est aperçu que l’acquisition de la RC est meilleure si l’on espace les essais dans le temps. Un apprentissage massé est moins efficace qu’un apprentissage distribué (Cf. TD). Evolution d’une réponse conditionnée. Si, sans changer la nature du SC, on cesse de présenter le SI, il y a progressivement extinction du conditionnement. Toutefois, le SC n’est pas redevenu SN, même après extinction. Si on présente à nouveau le SI, il y a réapparition très rapide de la RC. La RC peut également revenir sans renforcement. Lorsque la RC se restaure seule après un certain temps pendant lequel les expériences étaient interrompues, on appelle cela la récupération spontanée ou le recouvrement spontané. Acquisition, extinction et récupération spontanée d’une RC. L’extinction est différente de l’oubli. Ce n’est pas une disparition mais l’installation d’un processus inhibiteur actif bloquant le conditionnement. Ce processus est appelé inhibition interne. Au cours de l’acquisition, on peut présenter le renforcement (le SI) à chaque essai ou bien de manière aléatoire ou une fois sur deux. Si c’est de façon aléatoire, on dit que l’apprentissage est partiel et il rend l’acquisition plus difficile mais l’extinction est plus lente. Dans ce type d’apprentissage, on crée des attentes de natures différentes. Puisque dans l’apprentissage partiel, le renforcement est intermittent, l’organisme va rester vigilant. Il y a renforcement intermittent quand le SC est associé au SI seulement au cours de quelques essais (et non à tous). La procédure de renforcement intermittent se décrit à l’aide d’un pourcentage (e.g. le sujet est renforcé à 50 % des essais). Les recherches ont montré qu’une RC acquise par renforcement intermittent est plus résistante à l’extinction qu’une réponse établie par renforcement continu (100 %). C’est l’Effet du Renforcement Intermittent. Les renforcements systématiques sont donc moins efficaces (extinction plus rapide) que les renforcements aléatoires. La résistance à l’extinction est mesure de la force d’une RC. Plus la résistance à l’extinction est grande, plus la force de la RC est grande, elle aussi, c’est-à-dire qu’en l’absence d’un SI, une RC forte persisterait pendant de nombreux essais où seul le SC serait présenté. Si l’on modifie progressivement la nature du SI on va pouvoir observer une généralisation ou une discrimination. Il y a généralisation du stimulus quand une RC est émise non seulement en présence du SC original mais aussi en réaction à d’autres stimuli semblables au SC original et qui n’ont pourtant jamais été associés au SI. On distingue la généralisation primaire du stimulus (fondée sur ses caractéristiques physiques) et la généralisation secondaire du stimulus (fondée sur ses caractéristiques symboliques, sémantiques ; donc plutôt chez l’humain), lorsque l’individu émet une RC non seulement en présence d’un SC original mais aussi en réaction à d’autres stimuli jugés similaires parce qu’ils ont une signification semblable à celle du SC original. Un cas particulier : la généralisation sémantique. Uniquement chez l’homme. Par exemple : SI = choc électrique RI = vitesse de coagulation du sang SC = métronome La RC se produit si l’on remplace l’audition du métronome par l’audition du mot « métronome ». Quelque fois, on observe une généralisation de la réponse. Par exemple, lorsqu’on conditionne un chien à lever une patte après une sonnerie (SI : choc électrique). De temps en temps, le chien lèvera une autre patte ! Un stimulus peut donc provoquer toute une classe de réponses équivalentes. Lorsque la force de la RC approche de sa valeur maximale, le SC provoquant cette RC peut servir de SI. Une nouvelle association peut alors être constituée en associant un nouveau SC au SC déjà bien établi. On appelle cela un conditionnement d’ordre supérieur. A chaque fois qu’un nouveau SC est associé à un SC ancien, il y a 2 situations en jeu en même temps : l’acquisition d’une nouvelle liaison SC-RC et l’extinction de l’ancienne liaison SC-RC. Si la RC originale n’est pas établie assez fortement, elle peut s’éteindre avant que la nouvelle association ne puisse être formée. Exemple : 1er stade SC1 = métronome SI = poudre de viande RI/RC = salivation 2ème stade SC2 = présentation d’un carré noir SI = métronome RI/RC = salivation Dans cette situation, on a créé un conditionnement de deuxième ordre ou secondaire. Chez le chien, il est possible d’établir un conditionnement de 3ème ordre, mais on ne va jamais au-delà. Chez l’homme, le conditionnement d’ordre supérieur, comme le conditionnement sémantique est très important. On ne retrouve jamais une parfaite identité entre 2 situations. Un sujet qui a appris une certaine réaction dans une situation donnée doit être capable de la généraliser à une situation voisine. Par contre, cette généralisation doit rester limitée, d’où la nécessité de la discrimination ou différenciation. Un sujet qui émet une RC à un SC particulier et qui ne répond pas à des stimulations semblables fait preuve de discrimination (ou différenciation). Si seul le SC original peut produire la RC, il s’agit de discrimination totale du stimulus. Si au contraire, tous les stimuli, sans discrimination, peuvent provoquer la RC, il s’agit d’une généralisation complète du stimulus. On peu susciter des discriminations extrêmement fines. On procède par étapes successives. On peut provoquer des névroses expérimentales : à certains niveaux de conditionnement, l’animal se rebelle, devient agressif. Certaines conditions sont favorables à la création de ces névroses : • Prolongation du délai entre la stimulation et le renforcement, • Usage de stimuli très voisins du seuil absolu (=minimum perçu), La névrose apparaît comme un comportement de fuite face à une situation sans solution.