Cours 6 - Structure electronique des molecules

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SDM – Module Ph13
Marie Girardot
IPSA 2012/13
Plan du cours
Cours 1 : La lumière, onde ou corpuscule ?
Cours 2 : Les limites de la mécanique classique
Cours 3 : Les bases de la mécanique quantique
Cours 4 : Les atomes polyélectroniques
Cours 5 : La classification périodique des éléments
Cours 6 : La structure électronique des molécules
SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°6
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Sommaire
1 – Représentation de Lewis
a) Conventions d’écriture
b) Règle du duet et de l’octet
c) Charges formelles
d) Ecriture d’une formule de Lewis
2 – Géométrie des molécules
a) Introduction
b) Méthode VSEPR
c) Géométrie réelle des molécules
d) Position des doublets non liants
3 – Théorie de l’hybridation
a) Principe
b) Hybridation du carbone
c) Extension de la règle de l’octet
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Sommaire
1 – Représentation de Lewis
a) Conventions d’écriture
b) Règle du duet et de l’octet
c) Charges formelles
d) Ecriture d’une formule de Lewis
2 – Géométrie des molécules
a) Introduction
b) Méthode VSEPR
c) Géométrie réelle des molécules
d) Position des doublets non liants
3 – Théorie de l’hybridation
a) Principe
b) Hybridation du carbone
c) Extension de la règle de l’octet
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1 – Représentation de Lewis
a) Conventions d’écriture
Représentation de Lewis d’un atome : permet de schématiser
la configuration de valence d’un atome
Electron célibataire : symbolisé par un point
Paire d’électrons : symbolisée par un tiret
Exemple : atome d’oxygène (Z = 8)
Paire d’électrons
Electron célibataire
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1 – Représentation de Lewis
a) Conventions d’écriture
Liaison covalente : partage d’un doublet d’électrons entre deux
atomes (Lewis, 1916) au sein d’un édifice moléculaire
éléments du bloc p + hydrogène (électronégativités voisines)
Représentation de Lewis d’une molécule :
Doublet liant (liaison covalente) : partagé entre 2 atomes, résulte de la
mise en commun de 2 électrons célibataires
Doublet libre ou non-liant : paire d’électrons appartenant en propre à
l’atome
Exemple : molécule d’eau
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1 – Représentation de Lewis
b) Règle du duet et de l’octet
Règle de l’octet (Lewis, 1904) : les atomes d’une molécule
mettent en commun leurs électrons afin d’acquérir la
structure électronique du gaz rare voisin (couche de valence
ns2np6 saturée donc très stable), soit 8 électrons (4 doublets)
Exception : l’hydrogène (1s1) cherche à acquérir la structure
de l’hélium (1s2), c’est la règle du duet
Exemple : molécule d’eau
H : 1 doublet liant (2 électrons) règle du duet respectée
O : 2 doublets non-liants + 2 doublets liants, soit 4 doublets (8
électrons) règle de l’octet respectée
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1 – Représentation de Lewis
b) Règle du duet et de l’octet
Extension de la règle de l’octet (hypervalence) : à partir de la 3ème
période de la classification, la présence d’orbitales atomiques d
vacantes permet d’augmenter la valence des éléments et d’aboutir à
une couche externe possédant un nombre d’électrons supérieur à 8
Cela n’est pas possible pour les éléments de la 2ème période : les
éléments C, N, O et F doivent impérativement respecter la règle de
l’octet
En résumé :
Hydrogène : règle du duet (1 doublet liant)
C, N, O et F : règle de l’octet (4 doublets)
Autres atomes (S, P…) : hypervalence possible
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1 – Représentation de Lewis
c) Charges formelles
Charge formelle : z f = N v − N a
Nv : nombre d’électrons de valence de l’atome neutre isolé
Na : nombre d’électrons apparents
Doublet non liant : apporte 2 électrons
Doublet liant : apporte 1 électron
La somme des charges formelles des atomes est égale à la
charge électrique globale de l’édifice chimique (nulle si
molécule)
H
-
Exemple : ion méthanolate H
C
H
O
C : Nv = Na = 4 → z = 0
H : Nv = Na = 1 → z = 0
O : Nv = 6, Na = 7 → z = -1
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1 – Représentation de Lewis
d) Ecriture d’une formule de Lewis
Compter le nombre de doublets Nd :
Nv : nombre d’électrons de valence de
l’atome neutre isolé
z : charge algébrique globale
Nd
N
∑
=
v
−z
2
Former des liaisons simples entre les atomes centraux et
chacun de leurs voisins
Compléter l’octet de chaque atome externe. Placer les
doublets restants sur les atomes centraux ou sous forme de
liaisons multiples.
Attribuer à chaque atome sa charge formelle
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1 – Représentation de Lewis
d) Ecriture d’une formule de Lewis
1
C
O
Exemple : phosgène COCl2
Nv(C) = 4, Nv(O) = 6, Nv(Cl) = 7
O Nombre de doublets :
Cl
O
2
3
C
Cl
Cl
O
4
C
Cl
O
Non-respect de la
règle de l’octet
C
C
Cl
4 + 6 + 7×2
Nd =
= 12
Cl
2
Cl
Cl
Cl
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Sommaire
1 – Représentation de Lewis
a) Conventions d’écriture
b) Règle du duet et de l’octet
c) Charges formelles
d) Ecriture d’une formule de Lewis
2 – Géométrie des molécules
a) Introduction
b) Méthode VSEPR
c) Géométrie réelle des molécules
d) Position des doublets non liants
3 – Théorie de l’hybridation
a) Principe
b) Hybridation du carbone
c) Extension de la règle de l’octet
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2 – Géométrie des molécules
a) Introduction
Les
propriétés macroscopiques de la matière
dépendent de la structure microscopique, il est donc
important de connaître la géométrie des molécules
Exemple : dioxyde de carbone CO2 beaucoup moins
soluble dans l’eau que le dioxyde de soufre SO2
CO2 : molécule linéaire, non polaire
SO2 : molécule coudée, polaire
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2 – Géométrie des molécules
b) Méthode VSEPR
Modèle de Lewis : schéma bidimensionnel, ne prévoit pas
l’arrangement spatial des atomes
Théorie VSEPR (Gillepsie, 1957) : amélioration du modèle
de Lewis permettant de déterminer de façon satisfaisante la
géométrie des molécules ou des ions polyatomiques
VSEPR = Valence Shell Electron Pair Repulsion (répulsion
des paires électroniques de la couche de valence) : toute
entité chimique adopte la structure qui la rend la plus
stable, c’est-à-dire la géométrie minimisant les interactions
répulsives entre les électrons de valence (doublets liants L
et non-liants NL)
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2 – Géométrie des molécules
b) Méthode VSEPR
La formulation VSEPR d’un composé s’exprime par une
expression du type : AXmEn
A : atome central de la molécule étudiée
m : nombre d’atomes X auxquels est lié l’atome central
n : nombre d’entités non liantes E (doublets libres ou
électrons célibataires) liées à A
La somme (m + n) définit la géométrie de base de la
molécule, appelée figure de répulsion
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2 – Géométrie des molécules
b) Méthode VSEPR
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2 – Géométrie des molécules
c) Géométrie réelle des molécules
Distinction entre figure de répulsion et forme réelle de la
molécule :
Figure de répulsion : disposition spatiale des électrons (liants
et non liants)
Forme réelle de la molécule : position des atomes
Pour une même figure de répulsion, il existe plusieurs
formulations VSEPR conduisant à des géométries réelles
différentes
m + n = 2 (linéaire) :
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2 – Géométrie des molécules
c) Géométrie réelle des molécules
m + n = 3 (trigonale) :
m + n = 4 (tétraèdre) :
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2 – Géométrie des molécules
c) Géométrie réelle des molécules
m + n = 5 (pentagonale) :
m + n = 6 (octaèdre) :
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2 – Géométrie des molécules
d) Position des doublets non liants
Les doublets non liants (NL) sont plus répulsifs que les
doublets liants (L)
Ordre d’importance des répulsions : NL/NL > NL/L > L/L
Lorsque plusieurs structures sont possibles, la plus probable
est celle permettant de minimiser les répulsions entre les
doublets électroniques.
Pour chaque structure, on fait l’inventaire des différentes
répulsions en négligeant celles faisant intervenir des
angles supérieurs à 90°, puis on choisit la structure où les
répulsions sont les plus faibles.
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2 – Géométrie des molécules
d) Position des doublets non liants
Géométrie pentagonale (m + n = 5)
2 positions non équivalentes :
axiale ou équatoriale
NL axial (a) : 3 répulsions
NL équatorial (b) : 2 répulsions
Les doublets non liants
occupent préférentiellement les
positions équatoriales
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2 – Géométrie des molécules
d) Position des doublets non liants
Géométrie octaédrique (m + n = 6)
2 doublets NL : diamétralement opposés (molécule
« plan carré »)
4 doublets NL : dans le plan carré (molécule linéaire)
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Sommaire
1 – Représentation de Lewis
a) Conventions d’écriture
b) Règle du duet et de l’octet
c) Charges formelles
d) Ecriture d’une formule de Lewis
2 – Géométrie des molécules
a) Introduction
b) Méthode VSEPR
c) Géométrie réelle des molécules
d) Position des doublets non liants
3 – Théorie de l’hybridation
a) Principe
b) Hybridation du carbone
c) Extension de la règle de l’octet
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3 – Théorie de l’hybridation
a) Principe
Valence : nombre de liaisons covalentes qu’un atome peut
former dans une molécule
La valence normale d’un élément se déduit du schéma de
Lewis atomique (et donc de sa configuration électronique) :
elle est égale au nombre d’électrons célibataires
Il est parfois possible d’augmenter la valence :
Promotion de valence interne : atomes possédant
simultanément des doublets électroniques et des OA vides
sur sa couche de valence (ex : carbone)
Promotion de valence externe (hypervalence) : atomes
possédant des OA d vacantes (ex : soufre, phosphore)
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3 – Théorie de l’hybridation
a) Principe
Hybridation des orbitales atomiques (Pauling, 1939) :
réorganisation des OA d’un même atome concomitante à la
formation des liaisons. N orbitales atomiques (OA) se
mélangent pour donner N orbitales hybrides (OH) dont les
distributions spatiales sont différentes de celles des OA de
départ.
Formation d’une liaison covalente : recouvrement entre les
OA contenant les électrons célibataires
Les
orbitales hybrides contenant 1 électron célibataire
conduisent à la formation de liaisons σ (recouvrement axial)
Les orbitales p non hybridées contenant 1 électron célibataire
conduisent à la formation de liaisons π (recouvrement latéral)
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3 – Théorie de l’hybridation
b) Hybridation du carbone
Hybridation sp3 : C formant 4 liaisons simples
1 OA s + 3 OA p = 4 OH sp3, géométrie tétraédrique
1s
2s
2px 2py 2pz
1s
2s
2px 2py 2pz
Carbone à l’état fondamental
Carbone à l’état excité
Carbone hybridé sp3
4 OA
hybridées sp3
liaisons σ
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3 – Théorie de l’hybridation
b) Hybridation du carbone
Hybridation sp3 : exemple du méthane CH4
Géométrie VSEPR du carbone : AX4 tétraèdre
Recouvrement axial entre une orbitale hybride sp3 du
carbone et une orbitale atomique 1s de l’hydrogène : 4
liaisons « sigma » C-H équivalentes
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3 – Théorie de l’hybridation
b) Hybridation du carbone
Hybridation sp2 : C formant 1 double liaison
1 OA s + 2 OA p = 3 OH sp2, géométrie triangulaire
1s
2s
2px 2py 2pz
1s
2s
2px 2py 2pz
Carbone à l’état fondamental
Carbone à l’état excité
Carbone hybridé sp2
3 OA
1 OA 2p
2
hybridées sp non hybridée
liaisons σ liaison π
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3 – Théorie de l’hybridation
b) Hybridation du carbone
Hybridation sp2 : exemple de l’éthène C2H4
Géométrie VSEPR du carbone : AX3 triangulaire
Recouvrement axial entre une OH sp2 du carbone et une OA 1s
de l’hydrogène, ou entre deux OH sp2 des carbones : liaisons
« sigma » C-H et C-C
Recouvrement latéral entre deux OA 2p non hybridées des
carbones : liaison « pi » C-C
Double liaison C=C :
1 liaison σ
+ 1 liaison π
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3 – Théorie de l’hybridation
b) Hybridation du carbone
Hybridation sp : C formant 1 liaison triple (ou 2 doubles)
1 OA s + 1 OA p = 2 OH sp, géométrie linéaire
1s
2s
2px 2py 2pz
1s
2s
2px 2py 2pz
Carbone à l’état fondamental
Carbone à l’état excité
Carbone hybridé sp
2 OA
hybridées sp
liaisons σ
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2 OA 2p
non hybridée
liaisons π
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3 – Théorie de l’hybridation
b) Hybridation du carbone
Hybridation sp : exemple de l’éthyne C2H2
Géométrie VSEPR du carbone : AX2 linéaire
Recouvrement axial entre une OH sp du carbone et une OA 1s
de l’hydrogène, ou entre deux OH sp des carbones : liaisons
« sigma » C-H et C-C
Recouvrement latéral entre deux OA 2p non hybridées des
carbones : liaisons « pi » C-C
Triple liaison C≡C :
1 liaison σ
+ 2 liaisons π
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3 – Théorie de l’hybridation
c) Extension de la règle de l’octet
Cas du Phosphore : [15 P ] =[10 Ne ]3s 2 3 p 3
Valence normale : 3
Hybridation : 1 OA 3s + 3 OA 3p + 1 OA 3d = 5 OH sp3d
3s
Valence étendue : 5
Molécule (ex : PCl5) : 5 liaisons sigma hypervalence
Géométrie VSEPR : AX5 (bipyramide à base triangulaire)
3px 3py 3pz
3d
P
sp3d
3d
P
Hybridation
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3 – Théorie de l’hybridation
c) Extension de la règle de l’octet
Cas du Soufre : [16 S ] =[10 Ne ]3s 2 3 p 4
Valence normale : 2
Hybridation : 1 OA 3s + 3 OA 3p + 2 OA 3d = 6 OH sp3d2
3s
Valence étendue : 6
Molécule (ex : SF4) : 6 liaisons sigma hypervalence
Géométrie VSEPR : AX6 (octaèdre)
3px 3py 3pz
3d
S
sp3d2
3d
S
Hybridation
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3 – Théorie de l’hybridation
Orbitales
atomiques
1 OA s
+ 1 OA p
1 OA s
+ 2 OA p
1 OA s
+ 3 OA p
1 OA s
+ 3 OA p
+ 1 OA d
1 OA s
+ 3 OA p
+ 2 OA d
Orbitales
hybrides
2 OH sp
3 OH sp2
4 OH sp3
5 OH sp3d
6 OH sp3d2
Géométrie
VSEPR
Linéaire
AX2
Triangulaire
AX3
Tétraèdre
AX4
Pentagonale
AX5
Octaèdre
AX6
Exemples
C portant
une liaison
triple
C portant
une double
liaison
C portant 4
liaisons
simples
P pentavalent S hexavalent
Le nombre d'orbitales hybrides est toujours égal au
nombre d'orbitales hybridées
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Conclusion : limites de la VSEPR
Prédiction correcte de l’arrangement local des doublets
d’électrons autour d’un atome
Ne permet pas de prévoir la géométrie globale des
molécules complexes (planéité des doubles liaisons,
allènes…)
Molécules en mouvement :
Molécules de géométrie pyramidale (NH3, PH3)
Echange des positions axiale et équatoriale en géométrie
pentagonale (pseudo-rotation de Berry)
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