SDM – Module Ph13 Marie Girardot IPSA 2012/13 Plan du cours Cours 1 : La lumière, onde ou corpuscule ? Cours 2 : Les limites de la mécanique classique Cours 3 : Les bases de la mécanique quantique Cours 4 : Les atomes polyélectroniques Cours 5 : La classification périodique des éléments Cours 6 : La structure électronique des molécules SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 2 SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 3 Sommaire 1 – Configuration électronique a) Nombres quantiques (rappels) b) Conventions de représentation c) Règles de remplissage d) Quelques exceptions e) Configuration électronique des ions 2 – Méthode de Slater a) Approximations b) Effet d’écran et charge effective c) Rayon de Slater d) Energie d’un atome SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 4 Sommaire 1 – Configuration électronique a) Nombres quantiques (rappels) b) Conventions de représentation c) Règles de remplissage d) Quelques exceptions e) Configuration électronique des ions 2 – Méthode de Slater a) Approximations b) Effet d’écran et charge effective c) Rayon de Slater d) Energie d’un atome SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 5 1 – Configuration électronique a) Nombres quantiques (rappels) Chaque électron de l’atome est défini par 4 nombres quantiques. Les orbitales atomiques sont définies par 3 nombres quantiques n, m et l (entiers) : nombre quantique principal n ≥ 1 : définit une couche électronique ou niveau d’énergie nombre quantique secondaire (ou azimutal) 0 ≤ l ≤ n-1 : caractérise la forme de l’orbitale (l=0 : s ; l=1 : p ; l=2 : d ; …) nombre quantique magnétique –l ≤ m ≤ +l : défini l’orientation de l’orbitale Nombre quantique de spin ms : caractérise le sens de rotation de l’électron sur lui-même, 2 valeurs possibles : ms = + ½ ou ms = - ½ SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 6 1 – Configuration électronique b) Conventions de représentation Une orbitale atomique est symbolisée par une case quantique. Les cases quantiques correspondant à une même sous-couche électronique (n, l) sont collées. s : 1 case quantique p : 3 cases quantiques d : 5 cases quantiques f : 7 cases quantiques Un électron est représenté par une flèche : ms = + ½ : flèche vers le haut ↑ ms = - ½ : flèche vers le bas ↓ SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 7 1 – Configuration électronique c) Règles de remplissage Configuration électronique : arrangement des électrons dans les différentes orbitales atomiques Etat fondamental : état le plus stable (énergie minimale) Etat excité Règle de Klechkowski : Les orbitales sont remplies par ordre d’énergie croissante, ce qui correspond à (n + l) croissant (n croissant si égalité) → 1s, 2s, 2p, 3s, 3p, 4s, 3d, 4p… SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 8 1 – Configuration électronique c) Règles de remplissage Règle de Pauli : dans un atome, deux électrons ne peuvent avoir leurs 4 nombres quantiques identiques. Chaque orbitale définie par les 3 nombres quantiques n, l et m ne peut donc contenir que 2 électrons au maximum, qui diffèrent par leur nombre quantique de spin ms = ± ½ Le nombre maximum d’électrons sur une couche de rang n est donc 2n2. n 1 2 3 l 0 0 1 0 1 2 m 0 0 -1 ; 0 ; +1 0 -1 ; 0 ; +1 -2 ; -1 ; 0 ; +1 ; +2 Orbitale(s) 1s 2s 2p (3 OA) 3s 3p (3 OA) 3d (5 OA) SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 Nombre maximum d’électrons 2 2 (K) 2 8 (L) 6 2 6 18 (M) 10 9 1 – Configuration électronique c) Règles de remplissage Règle de Hund : le spin global doit être maximal → les électrons occupent un maximum d’orbitales d’une souscouche (n, l) avant de s’apparier Exemple : configuration 1 (spin global 3/2) plus stable que la configuration 2 (spin global 1/2) Il existe donc 2 types d’électrons : Electron célibataire : seul sur une orbitale, peut s’associer avec l’électron célibataire d’un autre atome pour former une liaison covalente Electrons appariés (doublet) : électrons occupant la même orbitale, de spin opposé (antiparallèles) SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 10 1 – Configuration électronique c) Règles de remplissage Exemple : configuration électronique de l’atome d’oxygène (Z = 8) dans son état fondamental [8 O] = 1s 2 2s 2 2 p 4 Electrons de valence : électrons des couches de nombre quantique principal n le plus élevé et des sous-couches (n-1)d et (n-2)f non saturées Schéma de Lewis (couche de valence) : Electron célibataire : point Doublet : tiret SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 2 électrons célibataires : oxygène divalent (forme 2 liaisons covalentes) 11 1 – Configuration électronique d) Quelques exceptions Carbone (Z = 6) : [ 6 C ] = 1s 2 2 s 2 2 p 2 D’après cette configuration, le carbone possède 2 paires d’électrons appariés (doublets libres) et 2 électrons célibataires pouvant être engagés dans des liaisons covalentes. Or le carbone est tétravalent (il peut former 4 liaisons covalentes) : il doit donc posséder 4 électrons célibataires promotion d’un électron de l’OA 2s sur l’OA 2p vacante [ 6 C ] = 1s 2 2 s1 2 p 3 SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 12 1 – Configuration électronique d) Quelques exceptions A partir du Scandium (Z = 21) : [ 21 Sc] = 1s 2 2 s 2 2 p 6 3s 2 3 p 6 4 s 2 3d 1 =[18 Ar ]4 s 2 3d 1 La règle de Klechkowski classe les orbitales « vides » par ordre d’énergie croissante mais une fois occupées, leur énergie varie → permutation des orbitales (n-1)d et ns [ 21 Sc] = 1s 2 2 s 2 2 p 6 3s 2 3 p 6 3d 1 4 s 2 =[18 Ar ]3d 1 4 s 2 En pratique : on écrit la configuration électronique dans l’ordre donné par la règle de Klechkowski, puis on regroupe les souscouches de même nombre quantique n SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 13 1 – Configuration électronique d) Quelques exceptions Cuivre (Z = 29) : [ 29 Cu ] = 1s 2 2s 2 2 p 6 3s 2 3 p 6 3d 9 4s 2 =[18 Ar ]3d 9 4s 2 La configuration 3d104s1 est plus stable que 3d94s2 car la couche 3d est saturée : [ 29 Cu ] =[18 Ar ]3d 10 4 s1 De façon générale : (n-1)d4ns2 → (n-1)d5ns1 semi-remplissage (Chrome Z = 24) (n-1)d9ns2 → (n-1)d10ns1 remplissage total (couche d saturée) SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 14 1 – Configuration électronique e) Configuration électronique des ions Il faut déjà écrire la configuration électronique de l’atome, puis celle de l’ion en enlevant ou rajoutant le nombre d’électrons adéquat. Anion (charge négative) : on place les électrons supplémentaires selon les règles de remplissage Cation (charge positive) : on enlève les électrons des couches les plus externes Exemple : ion Fe2+ Atome de Fer (Z = 26) : [ 26 Fe ] =[18 Ar ]3d 6 4 s 2 Ion Fe2+ (perte de 2 électrons) : [ 26 Fe 2+ ] =[18 Ar ]3d 6 4 s 0 Il est important de bien inverser la 3d et la 4s après remplissage, car en cas d’ionisation, ce sont les électrons 4s qui sont arrachés en premier ! SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 15 Sommaire 1 – Configuration électronique a) Nombres quantiques (rappels) b) Conventions de représentation c) Règles de remplissage d) Quelques exceptions e) Configuration électronique des ions 2 – Méthode de Slater a) Approximations b) Effet d’écran et charge effective c) Rayon de Slater d) Energie d’un atome SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 16 2 – Méthode de Slater a) Approximations Atome polyélectronique : existence de forces de répulsion inter-électroniques Modèle de Bohr non valable Résolution de l’équation de Schrödinger impossible (apparition d’un terme répulsif dans l’expression de l’énergie potentielle) Approximations : Noyau fixe (approximation de Bohr-Oppenheimer) Electrons indépendants (approximation orbitalaire) Effet d’écran (méthode de Slater, 1930) : noyau affecté d’une charge effective Z* SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 17 2 – Méthode de Slater b) Effet d’écran et charge effective L’ensemble des interactions électrostatiques s’exerçant sur un électron i donné (attraction du noyau + répulsion des autres électrons) est assimilé à une seule interaction attractive avec le noyau « écranté » par les électrons situés entre le noyau et l’électron. La charge Z du noyau devient alors une charge effective Z*i relative à l’électron i : Z i* = Z − ∑ σ ij j σij : constante d’écran exercée par l’électron j sur l’électron i Les orbitales atomiques sont séparées en plusieurs groupes de Slater : 1s, 2s2p, 3s3p, 3d, 4s4p, 4d, 5s5p… SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 18 2 – Méthode de Slater b) Effet d’écran et charge effective Règles empiriques de calcul de σ selon l’orbitale occupée par l’électron i (de nombre quantique principal n) : Orbitale 1s : la constante d’écran de l’autre électron 1s est 0,31 Orbitale s ou p : la constante d’écran exercée par un électron j d’une orbitale de nombre quantique principal n’ est σij σij n’ < n-1 n’ = n-1 n’ = n n‘ > n 1 0,85 0,35 0 Orbitales d ou f : généralement (quelques exceptions) Électron j du même groupe que i : σij = 0,35 Électron j d’un autre groupe que i : σij = 1 Les électrons j des groupes supérieurs à celui de i n’exercent pas d’écrantage : σij = 0 SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 19 2 – Méthode de Slater b) Effet d’écran et charge effective Electron j faisant écran Electron étudié i 1s 2s2p 3s3p 3d 4s4p 4d 4f 1s 0,31 0 0 0 0 0 0 2s2p 0,85 0,35 0 0 0 0 0 3s3p 1 0,85 0,35 0 0 0 0 3d 1 1 1 0,35 0 0 0 4s4p 1 1 0,85 0,85 0,35 0 0 4d 1 1 1 1 1 0,35 0 4f 1 1 1 1 1 1 0,35 SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 20 2 – Méthode de Slater b) Effet d’écran et charge effective Exemples : Hélium : [ 2 He] = 1s 2 1 groupe de Slater σ 1s = 0,31 Z1*s = 2 − 0,31 = 1,69 Carbone : [ 6 C ] = 1s 2 2s 2 2 p 2 2 groupes de Slater σ 1s = 0,31 σ 2 s 2 p = 0,85 × 2 + 0,35 × 3 = 2,75 Z1*s = 6 − 0,31 = 5,69 Z 2*s 2 p = 6 − 2,75 = 3,25 Soufre : [16 S ] = 1s 2 2s 2 2 p 6 3s 2 3 p 4 3 groupes de Slater σ 1s = 0,31 σ 2 s 2 p = 0,85 × 2 + 0,35 × 7 = 4,15 σ 3 s 3 p = 1× 2 + 0,85 × 8 + 0,35 × 5 = 10,55 Z1*s = 16 − 0,31 = 15,69 Z 2*s 2 p = 16 − 4,15 = 11,85 Z 3*s 3 p = 16 − 10,55 = 5,45 SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 21 2 – Méthode de Slater c) Rayon de Slater Dans le modèle de Slater, le rayon de l’orbitale atomique occupée par un électron i est : ri : rayon en pm n*i : nombre quantique apparent de l’orbitale Z*i : charge effective relative à l’électron i a0 = 53 pm : rayon de la première orbite de Bohr * ( ni ) 2 ri = a0 * Zi Le rayon de l’atome correspond aux électrons de valence. A partir de la 4ème période, il est nécessaire d’introduire un nombre quantique apparent n* pour rendre compte de la différence entre valeurs expérimentales et calculées (Slater, 1960) n 1 2 3 4 5 6 n* 1 2 3 3,7 4,0 4,2 SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 22 2 – Méthode de Slater d) Energie d’un atome Energie d’un électron i : Ei (Z ) = −13,6 (n ) * 2 i * 2 i Ei : énergie de l’électron i (eV) n*i : nombre quantique apparent de l’orbitale Z*i : charge effective relative à l’électron i Energie totale de l’atome : Et = ∑ pi Ei Ei : énergie de l’électron i i pi : nombre d’électron d’énergie Ei SDM Ph13 - M. Girardot - IPSA 2012/13 - Cours n°4 23