Réglementation des produits phytopharmaceutiques Évaluation sanitaire dans les autorisations de mise sur le marché Nathalie THERRE (Direction générale de l’alimentation /SDQPV) Clermont-Ferrand - 3 mars 2015 1 Plan La protection de la santé des utilisateurs professionnels Dans : 1- Le processus d’autorisation 2- Les évolutions introduites par la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 3- Le projet de plan Ecophyto V2 2 Le cadre réglementaire des PPP Cadre européen : « Paquet pesticides » Règles uniformes / Haut niveau de protection de la santé humaine, des animaux et de l’environnement / Garantie de l’efficacité et de l’innocuité – règlement (CE) 396/2005 - limites maximales de résidus (LMR) – règlement (CE) 1107/2009 - mise sur le marché des PPP – directive 2009/128/CE - utilisation durable des pesticides Cadre national : Code rural et de la pêche maritime – Modifié par la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 et ses textes d’application Complète et précise le règlement UE 3 Définition des PPP Produit sous la forme commerciale destiné à : a) protéger les végétaux ou les produits végétaux contre tous les organismes nuisibles ou prévenir l’action de ceux-ci ; b) exercer une action sur les processus vitaux des végétaux (autres que les substances nutritives) ; c) assurer la conservation des produits végétaux ; d) détruire les végétaux ou les parties de végétaux indésirables ; e) freiner ou prévenir une croissance indésirable des végétaux. 4 Produits concernés • Substances « classiques » • Micro-organismes • Médiateurs chimiques (phéromones et kairomones) • Substances naturelles (végétales, animale ou minérale) AMM Phyto RCE 1107/2009 Macro-organismes : hors champs des AMM Phyto / Réglementation nationale Produits de Biocontrôle 5 Principes généraux • Obligation d’autorisation des PPP • Harmonisation de l’évaluation : - Exigences sur le contenus des dossiers déposés par les firmes - Règles d’évaluation : principes uniformes • Système cyclique : - Durée maximale d’autorisation des PPP - Révision périodique des substances actives et des PPP (10 ans sauf cas particuliers) 6 Depuis 2011 • Champ d’application élargis aux phytoprotecteurs, synergistes, co-formulants et adjuvants • Critères d’approbation mais aussi d’exclusion des substances (annexe II du RUE1107/2009) – CMR 1A et 1B – Perturbateurs endocriniens (en l’absence d’adoption de critères de définition : C2 et R2) – Persistant, bioaccumulateur, toxique 7 Harmonisation des procédures Substance active UE ~ 400 SA Liste positive Évaluation européenne RUE 540/2011 Règles communes d’évaluation PPP AMM ~ 4000 AMM États membres Évaluation zonale 8 Évaluation zonale 3 zones France : zone Sud Évaluation zonale Mesures de gestion nationales possibles 9 Catégories de substances D’après le RCE 1107/2009 entré en vigueur en juin 2011 Subs. de base Subs. à faible risque Subs. classique Candidates à la substitution 10 Substances de base (art. 23) • Substance non préoccupante, sans effet toxique ou perturbateur endocrinien • Denrées alimentaires considérées comme substances de base • Procédure d’approbation simplifiée • Approbation illimitée 11 Substances à faible risque (art. 22) • Substance non classée, non persistante, faible bioconcentration, sans effet perturbateur endocrinien • Procédure d’approbation complète • Approbation pour 15 ans 12 Candidates à la substitution • Substance répondant à certains critères toxicologiques • Évaluation comparative : liste de 77 substances • Approbation pour 7 ans Mise en œuvre en 2015 13 Autorisation d’un PPP Pétitionnaire Dossier Autorité d’évaluation (ANSES-DPR) Évaluation des risques Consultation autres Etats membres MAAF/DGAL Rapport Avis scientifique Décision – AMM A compter du 1er juillet 2015 14 Loi d’orientation agricole 2006 Sur quelles caractéristiques Pour chaque produit/usage PPP efficace ? Risque pour le travailleur ? Risque pour le consommateur ? Risque pour l’environnement ? 15 Des procédures adaptées Avec des délais d’évaluation et de délivrance des AMM raccourcis : - La reconnaissance mutuelle - Les extensions d’usages mineurs Permis de commerce parallèle : - pour introduire en France un produit autorisé dans un autre État membre s’il existe en France un produit autorisé identique => Autorisation dans les mêmes conditions Dérogation 120 jours Situation d’urgence en matière de protection phytosanitaire (art. 53) En vue d’un usage limité et contrôlé et en raison d’un danger qui ne peut pas être maîtrisé par d’autres moyens raisonnables 16 Autres outils réglementaires - Mesures prévues par le L 253-7 du code rural pour la santé publique et l’environnement "l'autorité administrative peut, dans l'intérêt de la santé publique ou de l'environnement, prendre toute mesure d'interdiction, de restriction ou de prescription particulière concernant la mise sur le marché, la délivrance, l'utilisation et la détention des produits... . » - Arrêté comportant des mesures d’ordre général - Contrôles des utilisateurs et des distributeurs de PPP, contrôle des végétaux (respect des LMR, recherche de substances interdites) … évolution réglementaire : la Loi 17 d’avenir Loi d'avenir pour agriculture, l'alimentation et la forêt (LAAAF) Loi 2014-1170 du 13 octobre 2014 Ce qui change à propos des produits phytopharmaceutiques 18 Orientation forte vers l’agro-écologie Extraits article 1 « promouvoir et à pérenniser les systèmes de production agroécologiques » « performance économique, sociale,... environnementale et sanitaire » « autonomie des exploitations agricoles et amélioration de leur compétitivité » → réduire la dépendance aux intrants dont PPP développement des solutions de biocontrôle évaluation et d’autorisation de mise sur le marché de ces produits accélérées 19 Dispositions spécifiques aux produits phytosanitaires Sujets phytosanitaires – articles 50 à 54 Conseil lutte (protection) intégrée Phytopharmacovigilance Biocontrôle et PNPP Traçabilité des PPP Publicité/Agrément/Certiphyto Transfert AMM produits phyto et MFSC Certificats d’économie de produits phyto Mesures protection personnes vulnérables Sanctions produits falsifiés et contrôles 20 Obligations relatives à la lutte intégrée et à la réduction d’utilisation des PPP Article 53 Les entreprises agréées (distribution, application, conseil), les fabricants, les grossistes, les utilisateurs, doivent concourir à la réalisation des objectifs du plan Ecophyto, notamment par la mise en œuvre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures (exigence du Règlement 1107/2009 et de la Directive 2009/128 qui en fixent les principes) Obligation du conseil Les distributeurs ont l’obligation de formuler, à l’attention de leurs clients utilisateurs professionnels de PPP, au moins une fois par an, un conseil individualisé et conforme aux conditions prévues pour la certification. Sauf si tel conseil lorsque ces clients justifient l’avoir reçu d’une autre personne agréée pour la distribution ou le conseil. 21 Promotion de l’usage des produits de biocontrôle Définition : 1- Les macro-organismes ; 2- Les produits phytopharmaceutiques comprenant des microorganismes, des médiateurs chimiques comme les phéromones et les kairomones et des substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale. Exemption d’agrément pour les applicateurs Exemption à l’interdiction de publicité Délais d’évaluation et d’autorisation accélérés 22 Promotion de l’usage des produits de biocontrôle Définition : 1- Les macro-organismes ; 2- Les produits phytopharmaceutiques comprenant des microorganismes, des médiateurs chimiques comme les phéromones et les kairomones et des substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale. Exemption d’agrément pour les applicateurs Exemption à l’interdiction de publicité Délais d’évaluation et d’autorisation accélérés 23 Article 50 Publicité Interdiction de toute publicité pour : – le grand public, – les professionnels hors points de vente et médias spécialisés encadrés par décret Ces publicités doivent mettre en avant les : – principes de la lutte intégrée, – bonnes pratiques dans l’usage et l’application des produits pour la protection de la santé humaine et animale et pour l’environnement, – dangers potentiels pour la santé humaine et animale et pour l’environnement 24 Articles 53 et 54 Certiphyto Exemption agrément applicateur pour les exploitants agricoles titulaires du Certiphyto – en deçà de surfaces minimales (« parcelle de subsistance ») ou – si application seulement de produits de biocontrôle 25 Article 55 Certificats d’économie de produits phytos : Expérimentation à l’appui du plan Ecophyto A définir : 1) les personnes vendant des produits autres que les produits de biocontrôle, qui sont tenues de mettre en œuvre des actions visant à la réduction de l’utilisation des produits, 2) les conditions dans lesquelles ces personnes peuvent satisfaire à ces obligations ; 3) un dispositif de certificats d’économie de PPP qui sont délivrés aux personnes assujetties lorsqu’elles justifient avoir satisfait à leurs obligations à l’instar du précédent sur les certificats d’économies d’énergie. 26 Article 53 Obligations relatives à la traçabilité des PPP → Les distributeurs et les applicateurs conservent pendant cinq ans un document mentionnant les quantités, les numéros de lot et les dates de fabrication des produits phytopharmaceutiques qu’ils distribuent ou utilisent. Pour les distributeurs aux utilisateurs professionnels, ces données figurent dans le registre de leurs ventes (1er janvier 2016) → Les agriculteurs qui achètent à l’étranger mentionnent également les quantités, numéros de lot et dates de fabrication dans leur registre d’achat → Les détenteurs d’AMM tiennent à disposition des autorités compétentes les informations relatives aux numéros de lots et dates de fabrication 27 Article 50 Mise en place d’un dipositif de phytopharmacovigilance En complément de la surveillance biologique du territoire prévue à l’article L. 251-1,l’autorité administrative veille à la mise en place d’un dispositif de surveillance des effets indésirables des produits phytopharmaceutiques sur l’homme, sur les animaux d’élevage, dont l’abeille domestique, sur les plantes cultivées, sur la biodiversité, sur la faune sauvage, sur l’eau et le sol, sur la qualité de l’air et sur les aliments, ainsi que sur l’apparition de résistances à ces produits. 28 Phytopharmacovigilance Schéma de principe Agriculture Santé Écologie Travail Sociétés détentrices d’AMM Etudes dans dossier de demande d’AMM et Etudes complémentaires Effets indésirables au titre de l’art 56 du RUE 1107/2009 Finances Fabricants,importateurs, distributeurs, utilisateurs pro, conseillers, formateurs Mesures nationales de gestion du risque Et Négociations communautaires sur les substances actives Effets indésirables OrganismeOrganisme Organisme désigné désigné désigné Autre Autre organisme organisme Données brutes et/ou analysées Interprétation/Production Rapport annuel PPV Evolution des modèles pour l’évaluation des risques Modification des décisions d’AMM Proposition de mesures de gestion 29 Mesures d’urgence Mise sur le marché des produits Articles 51 et 52 phytopharmaceutiques et matières fertilisantes et supports de culture Transfert de missions à l’Anses relatives à la délivrance, à la modification et au retrait des différentes autorisations préalables à la mise sur le marché et à l’expérimentation L’autorité administrative peut, dans l’intérêt de la santé ● publique ou de l’environnement, prendre toute mesure d’interdiction, de restriction ou de prescription particulière concernant la mise sur le marché, la délivrance, l’utilisation et la détention des PPP et des semences traitées par ces produits. 30 Mesures / lieux accueillant des personnes Article 53 vulnérables Interdiction d’utilisation dans les espaces habituellement fréquentés par les enfants ; Utilisation subordonnée à la mise en place de mesures de protection à proximité de ces lieux et des lieux habituellement fréquentés par des personnes vulnérables (telles que haies, équipements pour le traitement ou dates et horaires de traitement pour éviter présence de personnes vulnérable lors du traitement) Si pas de mesures, l’autorité administrative détermine une distance minimale adaptée en deçà de laquelle il est interdit d’utiliser les produits à proximité de ces lieux En cas de construction d’un nouvel établissement à proximité d’exploitations agricoles, le porteur de projet prend en compte la nécessité de mettre en place des mesures de protection physique 31 Article 53 Renforcement des sanctions / produits falsifiés → cinq ans d’emprisonnement et 375 000 € d’amende → En cas de délit commis par une personne agréée, la peine est portée à 7 ans d’emprisonnement et 750 000 € d’amende. 32 2014, une année illustrative d’un bilan contrasté à mi-parcours avec : ● de nombreuses actions structurantes mises en place ● la démonstration que la réduction est possible tout en conservant la compétitivité ● mais un objectif de réduction non atteint 34 En résumé, la nécessité d’une révision du plan Ecophyto ● Une exigence de la directive européenne 2009/128 ● Des enjeux majeurs de santé ● Une dépendance aux PPP persistante ● La stratégie agro-écologique pour la France 35 Un nouveau plan Ecophyto Rapport de Dominique POTIER, remis 23 décembre, après 6 mois de mission ● Propositions du rapporteur, vues en CNOS Ecophyto ● Enjeu majeur nouveau plan : amplification, diffusion ● Le plan doit continuer, avec un engagement financier renforcé et une simplification de sa gouvernance ● 36 7 grands principes / 6 axes Maintenir le cap d'une réduction quantitative en deux temps : - 25% en 2020 et - 50% en 2025 ● Renforcer l'aspect qualitatif : une vigie des impacts à 360° ● ● S’inscrire au cœur du projet agro-écologique ● Replacer l'entreprise au centre du dispositif Jouer collectif : coordination des actions, projets de groupe, bénéfice collectif d'initiatives individuelles ● ● Territorialiser ● Insuffler une culture positive 37 MERCI 44