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des prochaines années. Avant la réunion du mois de mars,
les experts étaient d’avis que la Fed réviserait ses prévisions
defaçon à suggérer trois ou quatre hausses en 2017. Mais
cen’est pas ce qui s’est produit.
Soudainement, les taux de rendement réels ont de nouveau
chuté, à l’instar du dollar américain et du nombre de hausses
prises en compte selon la courbe des taux à terme des
fonds fédéraux. Contrairement aux craintes du marché, les
hausses médianes établies pour les années 2017 et 2018 sont
demeurées exactement aux mêmes niveaux qu’en décembre.
En conséquence, bien que les commentaires précédents de
M. Dudley aient entraîné une réévaluation à la hausse de la
politique de resserrement de la Fed, nous sommes revenus
austatu quo, qui prévoit deux ou trois hausses en 2017.
Avec sa hausse accommodante en mars, la Fed semble
avoir tout simplement profité de l’occasion d’adopter une
hausse pendant que les esprits animaux2 le lui permettaient.
Maintenant que cela est fait, le taux de rendement des bons
du Trésor américain à 10 ans s’est replié après avoir de nouveau
frôlé son sommet de 2,64 % enregistré en décembre 20163.
Plus important encore, le dollar américain suit une nouvelle
tendance baissière; selon l’indice du dollar US, il a reculé
de 102 $ à 99 $ sur une période de trois semaines en mars.
Le résultat des élections aux Pays-Bas, favorable à l’euro,
aégalement contribué au recul du billet vert. L’élection en
France n’a pas encore eu lieu, mais il s’agissait d’un pas dans
la bonne direction, éliminant une source potentielle de risque
pour l’économie européenne.
Les actions des marchés émergents se sont redressées
depuis leur brève correction, et l’indice des prix des matières
premières industrielles (Raw Industrials Index) du Commodity
Research Bureau – un bon indicateur de la croissance
mondiale– atteint de nouveaux sommets cycliques. Cela
soutient ma thèse, selon laquelle nous connaissons depuis
unan une reprise synchronisée de l’économie mondiale.
L’indice n’a pas fléchi durant les mesures correctives du marché
des dernières semaines, réussissant à conserver ses gains tandis
que les autres produits de base se repliaient. Nous reviendrons
à la convergence mondiale plus tard.
Progression cyclique et actions américaines
Le mouvement de reflation aux États-Unis semble avoirrepris
de la vigueur, ce qui indique un regain d’optimisme de la
part des investisseurs quant à la capacité des politiques de
l’administration Trump à stimuler l’inflation et la croissance
au pays. Et la Fed ayant pour le moment libéré la voie, nous
pouvons recommencer à surveiller les données économiques
afin de déterminer à quel moment le marché est susceptible
d’atteindre un pic de la reflation. À cette fin, nous devrons
évaluer la vigueur des indicateurs économiques à haute
fréquence, notamment les indices des directeurs d’achats
(indices PMI). Lorsqu’ils atteindront un sommet, nous pourrons
nous attendre à un pic de la reflation. Nous devons alors nous
poser la question suivante : quelles seront les conséquences
pour les actions américaines?
J’ai effectué une analyse pour voir ce qui avait tendance
à survenir sur le marché boursier lorsque les indices PMI
(baromètres de la croissance économique) atteignaient leur
sommet initial (voir le Tableau 1). L’indice de diffusion PMI
del’Institute for Supply Management (ISM) atteint un sommet
expansionniste (qui tourne habituellement autour de 60)
après s’être redressé par rapport à des niveaux indiquant une
contraction économique (moins de 50). Mon objectif n’est pas
d’identifier un revirement dans le cycle global avec exactitude,
mais de comprendre ce qu’il advient des actions lorsque
l’économie atteint son pic de progression.
Il importe de noter qu’un pic de progression de l’économie
nesignale pas toujours le sommet d’un cycle économique,
bien au contraire. Rappelez-vous que la progression mesure
le rythme du changement et non pas sa direction (croissance
ou contraction). Dans certains cas, le pic de progression a bel
et bien constitué le sommet absolu de ce cycle (par exemple,
en 1961, 1972, 1987, et 1999). Mais dans beaucoup d’autres cas,
l’économie a continué à croître longtemps après avoir atteint
son pic, quoiqu’à un rythme généralement plus modeste.
Comme l’indique le tableau, il y a eu plusieurs résultats
cycliques après les différents pics.
Ainsi, j’ai constaté que lorsque l’indice ISM se rapproche d’un
pic de la reflation, le marché boursier tend à enregistrer des