PRÉFÉRENCE POUR LES MARCHÉS ÉMERGENTS ET L’EUROPE
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du populisme et de raviver les craintes d’une désintégration
de l’Union européenne. De tels événements présentent
certainement un risque, mais les candidats qui font campagne
en exploitant une plateforme nationaliste sont probablement
moins inquiétants que l’incertitude incommensurable qui
aplané sur la campagne et le résultat de la présidentielle aux
États-Unis ainsi que sur le vote sur le Brexit au Royaume-Uni.
Par ailleurs, la remontée boursière qui a suivi ces deux
événements nous rappelle que pour les marchés, la résolution
d’une incertitude est souvent plus importante que le moyen
utilisé pour la résoudre. Par conséquent, nous estimons être
adéquatement dédommagés pour ces risques politiques
dansle contexte actuel.
Deuxièmement, nous maintenons notre sous‑pondération
de longue date en actions canadiennes pour financer
notresurpondération en actions des marchés émergents.
Comme nous l’expliquions plus tôt, ces deux marchés
offrent des expositions par facteur semblables – ils sont
particulièrement sensibles à la croissance mondiale, à
l’évolution des prix des marchandises et à l’appétit des
investisseurs pour lerisque. Toutefois, les marchés émergents
sont plus abordables et plus diversifiés que le marché canadien;
ils présentent enoutre un meilleur potentiel de croissance
à long terme dufaitde leur situation démographique plus
favorable et de leurs perspectives decroissance de la
productivité. Ainsi, notre équipe de recherche dédiée à l’étude
des facteurs à long terme s’attend àceque les rendements
réels des actions des marchés émergents soient deux fois plus
élevés que ceux des actions canadiennes àlongterme.
Les facteurs à plus court terme semblent également être
favorables aux marchés émergents. Bien que les données
canadiennes à fréquence élevée aient été solides ces derniers
temps, les perspectives cycliques de l’économie intérieure
demeurent fragiles en raison de la dépendance de cette
dernière aux investissements dans le secteur de l’habitation
et de l’endettement des ménages, surtout à la lumière de la
hausse éventuelle des taux d’intérêt à long terme. L’incertitude
entourant les politiques au sud de la frontière risque aussi de
limiter les investissements des entreprises et l’exportation. En
revanche, les économies des marchés émergents, qui ont dans
l’ensemble éprouvé plus de difficultés au cours des dernières
années, devraient pouvoir tirer parti de la diversification
accrue de leurs partenaires commerciaux internationaux et
dela maturité du marché haussier en dollars américains. Cette
performance supérieure des marchés émergents par rapport
au marché canadien concorderait par ailleurs avec la tendance
historique générale voulant que les marchés émergents
gagnent du terrain dans un contexte plus inflationniste tout
en étant moins tributaires de l’économie américaine lorsque
cette dernière se rapproche de la fin de son cycle et perd
delavitesse (voir le Tableau 3).
En conclusion, même si le contexte de fin de cycle appelle
àlaprudence en ce qui concerne la situation de risque générale
de nos fonds canadiens à multiples catégories d’actifs, nous
continuons à trouver des occasions sur les « marchés croisés »
afin degénérer un rendement corrigé du risque.
David Wolf et David Tulk, le 21 avril 2017
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TABLEAU 3 : Les marchés émergents se comportent mieux
durant les périodes de fin de cycle aux États‑Unis
Rendements boursiers annualisés moyens durant les périodes
de fin de cycle* aux États-Unis depuis 1950 (neuf épisodes
totalisant 149 mois)
*Tel que défini par l’équipe de recherche sur la répartition de l’actif de Fidelity.
Sources : MSCI, Haver Analytics et FMR Co.
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É.-U. EAEO Canada Marchés émergents