ARTICLE ORIGINAL Progrès en Urologie (2001), 11, 458-465 Evaluation de la tolérance de la BCG thérapie endovésicale en France: analyse des évènements indésirables graves notifiés sur une période de trois ans Henri DEBOIS (1), Elisabeth LOUPI (2), Pierre SALIOU (1), Hugues BLANGY (3), Damien LOEUILLE (3), Pierre GILLET (3) (1) Aventis Pasteur, Département Affaires Médicales, Lyon, France, Pasteur, Département Central de Pharmacovigilance, Lyon, France, (3) Laboratoire de Pharmaco-Toxicologie et Centre de Pharmacovigilance, CHU Nancy, France (2) Aventis RESUME Buts : La BCG thérapie endovésicale reste le traitement prophylactique de première intention des récidives de tumeurs superficielles de la vessie. Il est cependant nécessaire d'évaluer dans le même temps la tolérance de ce médicament dont le développement a montré le risque potentiel de complications. Matériel et Méthodes : A partir du recueil spontané des évènements indésirables rapportés selon les bonnes pratiques de pharmacovigilance et dans le cadre d’une enquête menée conjointement avec les Autorités de Santé, une analyse des évènements indésirables reçus par le fabricant au cours d'une période de trois ans a été conduite. Une synthèse des évènements indésirables graves (EIG) a été élaborée et des hypothèses sur les facteurs favorisant leur apparition ont été discutées. Enfin des recommandations pratiques pour le praticien en ont découlé. Résultats : Au cours de cette période, 97 EIG ont été rapportés spontanément. Parmi ces 97 EIG, 12 sont locaux, 12 sont régionaux et 73 sont systémiques. Parmi les 73 EIG systémiques, 46 ont une origine infectieuse à BCG suspectée, 18 ont une origine dysimmunitaire et pour 9 d’entre eux, il n’a pas été possible de trancher. Plusieurs hypothèses sont émises sur les circonstances ayant favorisé l’apparition de ces EIG. Des recommandations sont proposées. Conclusion : L’activité de pharmacovigilance a permis de mieux connaître la tolérance du BCG-IT utilisé en France en terme quantitatifs et qualitatifs. Des hypothèses sur les facteurs favorisant une intolérance ont été décelées et des recommandations émises. Poursuivre cet effort de collaboration entre les praticiens, les Autorités de Santé et le fabricant s’avère indispensable pour une utilisation optimale de ce médicament. Mots clés : BCG, immunothérapie, cancer de vessie, sécurité. La BCG thérapie endovésicale pour le traitement des tumeurs superficielles de la vessie est une alternative thérapeutique originale en urologie. Dès 1975, l'Institut Pasteur Production commercialisait le premier BCG à usage immunothérapeutique (BCG-IT) [24]. Son administration se faisait alors par scarification. Un an plus tard, Morales publiait ses premiers résultats d'efficacité dans le traitement des tumeurs superficielles de la vessie en instillant le BCG directement dans la vessie. C'était le début de la BCG thérapie par voie endovésicale. Depuis lors, cette voie d'administration a large- ment fait ses preuves en matière d'efficacité et représente aujourd'hui le traitement prophylactique de première intention pour les récidives de tumeurs superficielles (Tis, Ta et T1) [15]. En 1996, la société Pasteur Vaccins, héritière des activités de l'Institut Pasteur Production, produisant et commercialisant le BCG-IT Manuscrit reçu : décembre 2000, accepté : février 2001. Adresse pour correspondance : Dr. H. Debois, Aventis Pasteur, Département Affaires Médicales, 2, avenue Pont Pasteur, 69367 Lyon Cedex 07. 458 H. Debois et coll., Progrès en Urologie (2001), 11, 458-465 (souche Pasteur), décidait d'arrêter sa production en faveur du BCG-IT (souche Connaught) qui présentait plusieurs avantages. Le BCG-IT (souche Connaught) était en effet déjà enregistré, entre autres en France, aux Etats-Unis et au Canada, dans l'indication bien particulière de la thérapie endovésicale. Par ailleurs ce produit lyophilisé autorisait un délai de conservation de deux ans, contre 6 mois pour le BCG-IT (souche Pasteur) non lyophilisé. Le BCG-IT (souche Connaught) a donc été commercialisé en France pour la première fois en septembre 1996 et le BCG-IT (souche Pasteur) arrêté en décembre 1996, ce qui, compte tenu de la durée de péremption de ce produit, permet de dire que le BCGIT (souche Connaught) a été le seul BCG administré par voie intravésicale en France à partir de juin 1997. qualifié de grave s'il remplit une des conditions suivantes : entraîne ou prolonge une hospitalisation, entraîne une incapacité permanente ou significative, met en jeu le pronostic vital, entraîne le décès. Un événement ou une réaction indésirable est qualifié d'attendu s'il est décrit dans le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP) et sera considéré inattendu dans le cas inverse. Selon le décret n° 95-278 qui régit les activités de pharmacovigilance en France, le fabricant est tenu de déclarer à l'Agence du Médicament (Agence Française de Sécurité Sani taire des Produits de S anté ou AFSSAPS), immédiatement, tout événement indésirable grave qui lui a été notifié sur le sol français et tous les évènements graves et inattendus rapportés dans les pays en dehors de l'Union Européenne. Périodiquement, le détenteur de l’AMM doit également rédiger un rapport de pharmacovigilance présentant à la fois les cas graves et non graves qui lui ont été notifiés. Par ailleurs, l'AFSSAPS informe le fabricant des cas graves qui lui sont notifiés par les Centres Régionaux de Pharmacovigilance (CRPV). L'objectif final de ce dispositif étant d'améliorer la tolérance du médicament auprès des patients par une meilleure connaissance du produit et une meilleure information des médecins prescripteurs à l'aide de l'actualisation du RCP. Dès le début du développement du BCG dans cette indication, certains auteurs ont attiré l'attention sur la tolérance de ce produit. En 1985, STEG décrivait les complications systémiques de la BCG thérapie endovésicale [25] qui ont été régulièrement reprises depuis dans des publications françaises soit en description de cas individuels soit en présentation de série de cas. Dans le même temps aux Etats-Unis, LAMM publiait une revue d'évènements indésirables (EI) liés à la BCG thérapie endovésicale portant sur plus de 2600 patients inclus dans des études d'efficacité utilisant différentes souches de BCG alors disponibles dans le monde dans cette indication. Il établissait ainsi le tableau comparatif selon les souches du profil de tolérance du produit, ne montrant pas de différences significatives au niveau des souches elles mêmes, mais plutôt au niveau des schémas d'utilisation et des pratiques de notification des évènements indésirables selon les pays [16]. Plus récemment un travail original français est venu confirmer cette absence de différence du profil de tolérance entre les souches Pasteur et Connaught [5]. Notre travail a donc consisté à analyser tous les EI rapportés selon les bonnes pratiques de pharmacovigilance décrites ci-dessus. Une fois ce travail d’analyse effectué, il a été décidé, d’un commun accord avec les Autorités de Santé, de ne pas inclure pour le travail de synthèse les évènements ou réactions indésirables non graves. Ces derniers en effet, présentaient le même profil que les EIG, et ne permettaient pas de dégager des éléments d'information différents. En outre, pour ce qui est des données quantitatives, nous avons supposé que le degré de sous-notification de la part des médecins prescripteurs du BCG-IT (souche Connaught) était plus faible pour un EIG que pour un événement ou une réaction non grave, ou a fortiori attendu, ne serait-ce qu’en raison des demandes de renseignements concernant la conduite à tenir en cas d'EIG. L'objectif de cet article est de présenter les données françaises de pharmacovigilance du BCG-IT (souche Connaught) sur les cas graves rapportés spontanément au département central de pharmacovigilance de la société Aventis Pasteur produisant et commercialisant ce médicament et sur les cas publiés dans la littérature médicale, au cours d'une période de 3 ans, du 1er septembre 1996 au 31 août 1999. Une fois ce travail de synthèse réalisé, nous avons souhaiter décrire les circonstances ayant présidé à l’apparition des ces EIG. Ces circonstances sont parfois explicites, mais peuvent aussi relever d’une hypothèse plausible qui a été discutée avec les membres du groupe de travail désignés pour conduire l’enquête de pharmacovigilance. MATERIEL ET METHODES En pharmacovigilance, on appelle événement indésirable (EI), tout événement de nature médicale fortuit, pour lequel la causalité avec le médicament est suspecté mais pas nécessairement prouvée (ICH E2A1994). On appelle réaction indésirable toute réponse fortuite et nocive liée au médicament administré dans les conditions décrites dans l'Autorisation de Mise sur le Marché (AMM). Un événement ou une réaction indésirable est Enfin, à l’issue de cette étape, nous avons mis à jour les précautions d’emploi ou contre-indications du médicament, la liste de ses évènements indésirables attendus ainsi que leur prise en charge thérapeutique. 459 H. Debois et coll., Progrès en Urologie (2001), 11, 458-465 RESULTATS Tableau I. Répartition des évènements indésirables graves selon leur localisation. Au cours de cette période de trois ans, 159 évènements indésirables (EI) ont été notifiés au département central de pharmacovigilance d'Aventis Pasteur. Parmi les 159 EI, 97 rentraient dans la définition de gravité, ce qui représente 61% des cas. La suite de l'analyse porte uniquement sur ces 97 EIG. Parmi ces 97 EIG, 78 cas graves, attendus ou inattendus ont été notifiés en France et 19 cas graves et inattendus proviennent de pays hors Union Européenne ; les cas européens n'étant pas requis par l'Agence Française qui reçoit l'information directement de la part de ses homologues de l'Union. En France, pendant cette même période de trois ans, le nombre de patients ayant reçu du BCG-IT (souche Connaught) a été évalué à 22.600 sur l'hypothèse de 6 instillations par patient. Le taux d'EIG par patient en France selon les données du département central de pharmacovigilance d'Aventis Pasteur peut donc être estimé à 0,35 EIG pour 100 patients. Localisation de l’EIG Nombre de cas (total = 97) Attendus/ Inattendus EIG locaux (dysurie, cystites, hématuries, rétraction vésicale...) 12 12 attendus EIG régionaux (épididymites, orchites, prostatites, abcès rénal...) 12 11 attendus et 1 inattendu EIG systémiques 73 64 attendus et 9 inattendus les 3 autres cas. Dans 5 cas, l'évolution finale est inconnue. En dehors de l’abcès périnéal, ces EIG régionaux sont tous attendus. EIG systémiques Types de pathologie rencontrée La répartition des EIG systémiques selon le type de pathologie est présentée dans le Tableau II. La répartition du type d'événement ou de réaction selon l'organe atteint est présentée dans le Tableau I. Quarante-six EIG (63% des EIG systémiques) correspondent à une réaction indésirable de nature infectieuse. La preuve d'un mécanisme infectieux dont l'origine est le BCG est apportée dans 14 cas (30% des cas); dans 7 cas, il s'agit d'une preuve indirecte par la présence de lésions granulomateuses à la biopsie (hépatique, médullaire ou pulmonaire); dans 5 cas, il s'agit d'hémocultures positives à BCG et dans deux cas, le BCG est retrouvé ailleurs que dans le sang (prélèvements péritonéaux ou pulmonaires). Cinq cas parmi ces 46 EIG correspondent à des cas de fièvre modérée ou de résolution rapide ayant entraîné une hospitalisation pour surveillance uniquement. Il peut y avoir dans ces cas des symptômes vésicaux associés, mais pas d'autres manifestations systémiques. L'évolution de ces 46 EIG s'est faite vers la guérison complète pour 27 patients, dans 10 cas l'évolution finale reste inconnue, et 9 patients sont décédés. Parmi les 9 décès enregistrés, 4 sont survenus en France. Le premier correspond à un choc septique environ 24 heures après la 4ème instillation, mais la première instillation avait été pratiquée la même semaine que la résection transurétrale. Ce cas a par ailleurs été publié dans la littérature [17]. Le deuxième correspond à un choc septique survenu environ 2 heures après une instillation qualifiée de traumatique par le notificateur. Le troisième cas correspond à une miliaire à BCG survenue plusieurs mois après une instillation. Le traitement spécifique antituberculeux a été instauré environ 10 jours après le début de l'hospitalisation à la réception des résultats bactériologiques positifs. Le quatrième cas correspond à une hépatite cholestatique sévère survenue 5 semaines après une 6ème instillation. On notait dans les antécédents de la EIG locaux Parmi les 12 EIG locaux, 6 cas de pathologie inflammatoire attendue après la BCG thérapie (dysurie, pollakiurie, hématurie…), et 6 cas de cystite chronique dont 2 avec rétraction vésicale ont été notifiés. L’analyse anatomopathologique des cas de cystite chronique montre, lorsqu’elle est disponible, une paroi vésicale fortement inflammatoire avec un aspect granulomateux, typique d'une infection à mycobactéries. Les cultures urinaires en revanche sont le plus souvent stériles en ce qui concerne les bacilles acido-alcoolo-résistants. Sur ces 12 EIG locaux, l'évolution s'est faite vers la cystectomie dans 2 cas (pour rétraction vésicale), dans 5 cas l'évolution finale reste inconnue, dans les 5 autres cas les patients ont guéri complètement après un traitement symptomatique, associé le cas échéant à un traitement spécifique antituberculeux. Tous ces EIG locaux sont attendus c'est à dire déjà mentionnés dans le RCP du BCG-IT (souche Connaught). EIG régionaux Les 12 EIG régionaux correspondent à des réactions de nature infectieuse par dissémination régionale du BCG à partir de la vessie. Epididymites, orchites, prostatites, avec parfois deux localisations concomitantes, ont été rapportées dans 8 cas. Trois cas d'abcès rénaux et 1 cas d'abcès périnéal viennent compléter cette série d'infections régionales à BCG. L'évolution de l'EIG s'est faite dans 7 cas vers la guérison, soit après chirurgie dans 4 cas (orchidectomie) soit après traitement médical dans 460 H. Debois et coll., Progrès en Urologie (2001), 11, 458-465 patients ont guéri complètement de cet épisode et pour 5 patients, l'évolution finale reste inconnue. Tableau II. Répartition des 73 évènements indésirables graves (EIG) systémiques selon leur localisation. EIG systémiques Neuf patients ont présenté des EIG systémiques inattendus. En réalité, pour 4 d'entre eux, il s'agit d'un événement dont rien ne permet de suspecter un lien direct entre le symptôme rapporté et la BCG thérapie. En effet, le diagnostic final correspond pour ces cas à un épisode de maladie de Waldenström, un abcès cérébral dont l'examen bactériologique a permis d'éliminer le BCG, un accident vasculaire cérébral, et un épisode d'ataxie. Un épisode de bronchospasme et de dyspnée ont été rapportés chez deux autres patients. L'un des deux patients a guéri, l'évolution reste inconnue pour le deuxième. Deux cas d'insuffisance rénale aiguë ont été rapportés aux décours d'instillations endovésicales de BCG-IT (souche Connaught). L'un après la 1ère instillation, l'autre après la 3ème. On ne connaît pas l'évolution finale pour ces deux patients. Le dernier cas correspond à deux épisodes de convulsions après deux instillations différentes chez un patient fébrile de 70 ans. Les éléments de diagnostic complémentaire et l'évolution finale sont insuffisamment documentés pour pouvoir se prononcer sur le lien avec la BCG thérapie. Nombre de cas (total = 73) EIG de type infectieux 46 - Hépatite 16 - Septicémie 14 - Fièvre 12 - Miliaire pulmonaire 11 - Pneumonie interstitielle 7 - Infection granulomateuse la moelle 4 - Péritonite 2 - Ostéomyélite 1 - Infection de prothèse vasculaire 1 (total > 46 car un EIG peut intéresser plusieurs localisations) •EIG intéressant la sphère rhumatologique (syndrome de Fiessinger Leroy Reiter...) 18 • EIG inattendus 9 Hypothèses sur les facteurs favorisant la survenue de ces réactions patiente, des séances de radiothérapie vésicale une dizaine d'années avant la BCG thérapie. Il n'y a pas eu de biopsie hépatique permettant de se prononcer sur un lien formel avec la BCG thérapie. Les 5 autres décès rapportés à l'étranger correspondent à 3 cas de septicémie, un cas de miliaire pulmonaire et un cas d'ostéomyélite chez un patient pour lequel la nature exacte du BCG administré n'est pas connue. Ce dernier cas a également été publié dans la littérature [26]. Une des tâches de la pharmacovigilance est de documenter chaque cas spontanément notifié le mieux possible, afin de dégager d'éventuelles explications à ces évènements ou réactions indésirables. Un des paramètres systématiquement demandé est le nombre d'instillations endovésicales pratiquées avant l'apparition de l'EIG. La répartition du nombre d'EIG par rang de l'instillation est présentée dans le Tableau III. Si l'on considère les 76 EIG pour lesquels le rang de l'instillation précédant l'événement est connu, 92% des EIG surviennent après l'une des 9 premières instillations, c'est à dire pendant le traitement d'induction et 75% des EIG surviennent au cours de la première série de 6 instillations. Dix-huit EIG correspondent à une réaction de type rhumatologique. Il s'agit de patients présentant des polyarthralgies, voire des polyarthrites avec souvent des symptômes oculaires associés : iritis, iridocyclites, uvéites ou conjonctivites. Ces symptômes correspondent au syndrome de Fiessinger Leroy Reiter, pour lequel les patients porteurs de l'antigène tissulaire HLA B27 sont particulièrement à risque (5 patients sur 18 étaient HLA B27 positifs dans notre série). Treize Parmi les 41 EIG où une origine infectieuse est fortement suspectée (si l'on omet les 5 EIG correspondant à des épisodes de fièvre modérée associée ou non à des Tableau III. Répartition du nombre d’EIG par rang d’instillation. 461 H. Debois et coll., Progrès en Urologie (2001), 11, 458-465 Tableau V. Conduite à tenir en fonction des évènements indé sirables observés. Tableau IV. Causes suspectées pour expliquer la survenue de l’EIG. Cause suspectée Nombre de cas (total > 23 un EIG pouvant présenter plusieurs causes possibles) Cathétérisme traumatique 9 Schéma d’administration des instillations (schéma accéléré) 7 Prise en charge thérapeutique de l’EIG défectueuse ou retardée 6 Infection urinaire concomitante 3 Vessie radique 1 1ère instillation dans la semaine de la résection transuréthrale 1 symptômes locaux), 25 cas présentent une bonne "informativité" (la qualité du dossier recueilli permet au fabriquant de réaliser une évaluation du cas sur la relation causale entre l'instillation de BCG et l'événement) et 16 cas manquent d'informativité (sur les circonstances des instillations, les examens complémentaires réalisés lors de l'hospitalisation, la prise en charge thérapeutique, l'évolution finale du patient). Parmi les 25 dossiers bien documentés, 23 dossiers présentent une cause possible pouvant expliquer la survenue de cet EIG. Le Tableau IV. dresse un bilan des causes possibles d'EIG. Symptôme, signe ou syndrome (1) Symptôme d’irritation vésicale d’une durée inférieure à 48 heures Traitement Traitement symptomatique (2) Symptôme d’irritation vésicale d’une durée supérieure ou égale à 48 heures Suspendre le traitement par BCG-IT (souche Connaught) et commencer un traitement par quinolones. Si la résolution complète n’intervient pas après 10 jours de traitement par quinolones, administrer de l’isoniazide (INH)* pendant 3 mois. En cas d’utilisation d’antituberculeux, le traitement par BCG-IT (souche Connaught) est définitivement arrêté. (3) Infection bactérienne concomitant des voies urinaires Reporter la suite du traitement par BCG-IT (souche Connaught) jusqu’au terme du traitement antimicrobien et obtention d’une culture urinaire négative. (4) Autres évènements indésirables génito-urinaires : prostatite granulomateuse symptomatique, épididymo-orchite, obstruction urétérale ou abcès rénal Arrêter le traitement par le BCG-IT (souche Connaught). Administrer INH* et rifampicine* pendant 3 à 6 mois selon la sévérité. En cas d’utilisation d’antituberculeux, le traitement par BCG-IT (souche Connaught) est définitivement arrêté. (5) Fièvre inférieure à 38°5C, d’une durée inférieure à 48 heures Traitement symptomatique (6) Eruption cutanée, arthralgie, arthrite réactionnelle ou syndrome de Reiter Administrer des antihistaminiques ou des antiinflammatoires non stéroïdiens. En l’absence de réponse, admi nistrer INH* pendant 3 mois. En cas d’utilisation d’antituberculeux, le traitement par BCG-IT (souche Connaught) est définitivement arrêté. Arrêter définitivement le traitement par BCG-IT (souche Connaught). Prévoir une consultation chez un spécialiste des maladies infectieuses. Administrer un traitement anti-tuberculeux associant trois produits pendant 6 mois (INH, rifampicine, éthambutol). DISCUSSION Analyse quantitative (7) Réaction systémique au BCG sans signes de choc sepique Le taux de 0,35 EIG pour 100 patients présenté dans les résultats, reste compatible avec les données du RCP du BCG-IT (souche Connaught). Le taux annoncé est en effet de 1%, et si l'on tient compte de la sous-notification inhérente à l'activité de pharmacovigilance, ce taux observé concorde avec les données de la littérature [16] et avec les observations du développement clinique du BCG-IT (souche Connaught). (8) Réaction systémique au BCG avec signes de choc septique Bien qu'il soit difficile de comparer l'activité sur plusieurs années l'environnement global de la pharmacovigilance ayant nettement évolué entre temps, le département central de pharmacovigilance d'Aventis Pasteur a toutefois retenu comme un signal, la différence quantitative entre ce qui avait été notifié au cours de la commercialisation du BCG-IT (souche Pasteur) et ce qui a été notifié dès le début de la commercialisation du BCG-IT (souche Connaught). Il s'agissait d'un produit nouveau en France, offrant aux patients une plus grande concentration de produit actif dans la vessie du fait Arrêter définitivement le traitement par BCG-IT (souche Connaught). Administrer en urgence une trithérapie antituberculeuse (INH, rifampicine, ethambutol) associée à une corticothérapie à forte dose et à courte durée d’action. Prévoir l’avis d’un spécialiste des maladies infec tieuses. * Attention les BCG-IT (y compris la souche Connaught) sont sensibles à tous les traitements antituberculeux actuellement utilisés, à l’exception du pyrazinamide. En cas de nécessité d’une triple antibiothérapie antituberculeuse, l’association hab ituellement recommandée est INH, rifampicine et éthambutol. 462 H. Debois et coll., Progrès en Urologie (2001), 11, 458-465 de la lyophilisation. Il était nécessaire d'anticiper le fait que tolérance mais aussi efficacité allaient s'e n trouver modifiées. Plusieurs actions ont donc été menées de front dès avant, puis tout au long de la commercialisation du BCG-IT (souche Connaught). Tout d'abord des ressources humaines formées à la pharmacovigilance ont permis de recueillir, grâce à un contact étroit avec les médecins prescripteurs, les informations nécessaires à une meilleure connaissance de ce médicament. Au vue des premières notifications qui mettaient l'accent sur une réactogénicité locale et/ou régionale du BCG-IT (souche Connaught), une lettre rappelant les principes d'administration et la conduite à tenir en cas de mauvaise tolérance endovésicale du BCG-IT (souche Connaught) a été envoyée fin mai 1997 à tous les médecins prescripteurs. En novembre de la même année, un symposium intitulé "risques et bénéfices de la BCG thérapie endovésicale dans les tumeurs superficielles de la vessie" était organisé au sein des journées de l'Association Française d'Urologie. Les minutes de ce symposium ont été publiées en novembre 1998 [8]. En décembre 1998, une plaquette intitulée "traitement des effets secondaires de la BCG thérapie" était éditée par le Comité de Cancérologie de l'A ssociation Française d'U rologie et diffusée auprès des prescripteurs par Aventis Pasteur. Au même moment, en collaboration avec l'A gence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS), une enquête de pharmacovigilance était conduite par le Centre Régional de Pharmacovigilance de Lorraine sur les syndromes de Fiessinger Leroy Reiter après B CG-IT (souche Connaught). Cette enquête allait être étendue au cours de l'été 1999 à tous les autres EIG. Les résultats de cette enquête ont permis une modification en profondeur du RCP, dans le but d'une meilleure information du prescripteur. En avril 2000, les conclusions de l’enquête et les modifications des recommandations d’utilisations du produit qui en découlaient (Tableau V) ont été diffusées à tous les prescripteurs et utilisateurs de BCG-IT (souche Connaught). Schématiquement on peut classer ces EIG en deux grands mécanismes pathogéniques [22]: un mécanisme infectieux où le BCG, produit biologique vivant, peut se retrouver pratiquement dans tous les organes du fait d'une dissémination par voie hématogène. C'est le même mécanisme infectieux qui préside aux réactions régionales de la sphère urologique, voire même locales. C'est plutôt un mécanisme dysimmunitaire qui est suspecté pour le syndrome de Fiessinger Leroy Reiter. Une réaction antigénique croisée entre le BCG (ou certains composés des parois des mycobactéries) et des peptides du cartilage articulaire et/ou de l'antigène tissulaire HLA B27 reste dans ces cas, l'hypothèse la plus probable [7, 22]. Conduite à tenir Ce travail de pharmacovigilance réalisé en collaboration étroite entre les médecins prescripteurs et utilisateurs du BCG-IT (souche Connaught), l'AFSSAPS, le CRPV de Lorraine et le fabricant, a permis de dégager certaines informations essentielles pour l'amélioration de la tolérance de ce médicament. - Un délai minimal de 15 jours, voire 3 semaines (au lieu d'une semaine auparavant) entre la résection transurétrale et la première instillation endovésicale de BCG est maintenant recommandé. En cas de traumatisme lors du cathétérisme, l’instillation devenant contreindiquée, un report du même délai est à respecter. - Une adaptation de la posologie du traitement d'entretien est à réaliser en fonction de la tolérance observée lors des instillations d'induction. En effet, la survenue d'un EIG est souvent précédée d'une mauvaise tolérance lors des instillations précédentes. De plus 7 EIG de cette série ont été observés alors que les patients avaient reçu un schéma d'instillation "accéléré" où les instillations avaient été effectuées dans un intervalle de temps plus court que ce qui est recommandé. Deux d’entre eux ont été publiés [2, 26]. Concernant ce schéma d’induction, BASSI a récemment montré sur 17 patients qu’un intervalle de 2 semaines entre les instillations au lieu d’une, réduit le pourcentage de réactions indésirables mais ne modifie pas par ailleurs l’efficacité du BCG [1]. Analyse qualitative L'étude bibliographique du BCG-IT (souche Pasteur) permet de vérifier ce qu'avait constaté Lamm en 1986 et 1989, à savoir qu'il n'existe pas de différences fondamentales dans la nature des EIG entre les différents BCG utilisés dans les tumeurs superficielles de la vessie. Des cas de septicémie et de dissémination infectieuse de plusieurs organes [9, 13, 28], notamment de miliaires à BCG [14], ou d'infection de matériel prothétique [6], certains avec décès [18]; des cas de syndrome de Fiessinger Leroy Reiter ou polyarthrites apparentées [10, 11, 12, 19, 27, 29]; des cas d'insuffisance rénale aiguë [3, 20] ont aussi été publiés à propos du BCG-IT (souche Pasteur). CHAMPETIER a récemment confirmé cette absence de différence de tolérance selon la souche utilisée [5]. - La réalisation systématique d'un examen cytobactériologique des urines est recommandée avant chaque instillation. L'inflammation de la muqueuse vésicale provoquée par une infection urinaire passée inaperçue peut augmenter considérablement la perméabilité de la paroi de la vessie et favoriser une dissémination par voie hématogène du produit [4, 22]. - Une hyper-hydratation pendant les 48 heures suivant chaque instillation est recommandée en l'absence de contre-indications médicales spécifiques. Cette pratique permet en effet d'éliminer les bacilles en excès 463 H. Debois et coll., Progrès en Urologie (2001), 11, 458-465 ainsi que certaines cytokines produites par la réaction immunitaire déclenchée par le BCG et responsable de réactions indésirables locales [21]. En cas de persistance au delà de 48 heures de ces signes locaux, il est recommandé de suspendre les instillations et d’entreprendre un traitement adapté (Tableau V). été rapporté par ailleurs. La nature de ces évènements est elle aussi comparable avec ce qui est décrit dans la litt érature, not amment avec le BCG-IT (souche Pasteur). Outre cette meilleure connaissance, certaines précautions d'emploi et conduites à tenir en cas de réactions indésirables ont pu être précisées et communiquées. Selon les bonnes pratiques de cette discipline, ces résultats ont pu être obtenus grâce à une totale collaboration entre les médecins prescripteurs et utilisateurs du produit, l'Agence Française du Médicament, le CRPV de Lorraine chargé de l'enquête et le fabricant. Poursuivre cet effort de communication scientifique représente un des atouts majeurs pour l'amélioration de la tolérance de ce médicament dont par ailleurs la seule alternative est le plus souvent la cystectomie. - Les notions de risque d'infections à BCG d'anévrysme ou de matériel prothétique [23], et de risque de syndrome de Fiessinger Leroy Reiter sont maintenant clairement indiquées dans le RCP du produit. Cela implique que chez ces patients à risque, le médecin prescripteur soit encore plus attentif à la tolérance du produit d'une séance à l'autre. - La notion de miliaire à BCG, est rajoutée dans la liste des réactions systémiques au BCG. - Aux contre-indications classiques de la BCG thérapie (traitement immunosuppresseur, tuberculose active, antécédent de réaction systémique, fièvre inexpliquée, infection bactérienne des voies urinaires, résection transuréthrale ou traumatisme au cours des semaines précédentes), est rajouté l’antécédent de vessie radique. - Enfin, le tableau des conduites à tenir selon les réactions observées a été mis à jour (Tableau V). CONCLUSION L'activité de pharmacovigilance a permis de mieux connaître la tolérance du BCG-IT (souche Connaught) dès les premiers mois de son utilisation en France. Le taux de notification des évènements indésirables graves au cours de ces trois ans est compatible avec ce qui a 2. BAXTER J.D., HARE G.T. : Chronic disseminated infection and intravesical Bacillus Calmette-Guérin. New Jersey Medicine, 1999, 96, 50-52. 4. BOCCON-GIBOD L. : La prévention des accidents de la BCG thérapie endovésicale. Prog. Urol., 1997, 7, 1-2. 5. CHAMPETIER D., VALIGNAT C., LOPEZ J.G., RUFFION A., DEVONEC M., PERRIN P. : BCG-thérapie intravésicale: comparaison des effets secondaires des souches Connaught (Toronto) et Pasteur (Paris). Prog.Urol., 2000, 10: 542-547. - En aucun cas le BCG-IT (souche Connaught) ne doit être manipulé dans le même local et par les mêmes personnes préparant des médicaments antimitotiques pour administration par voie générale. Aucun autre cas similaire n’a été signalé depuis. 1. BASSI P., SPINADIN R., CARANDO R., BALTA G., PAGANO F. : Modified induction course: a solution to side-effects? Eur. Urol., 2000, 37 Suppl 1: 31-32. 3. BINAUT R., BRIDOUX F., PROVOT F., DANIEL N., FLEURY D., MOUGENOT B., VANHILLE P. : Néphrite interstitielle granulomateuse avec insuffisance rénale aiguë, une complication potentielle de la BCG thérapie intravésicale (Granulomatous interstitial nephritis with acute renal failure, a potential complication of intravesical bacillus Calmette- Guerin therapy). Nephrologie, 1997, 18, 187-191. Après la date de clôture pour l’analyse de ces cas, une série de 6 cas de suspicion d’infections iatrogènes a été notifiée. Il s’agit de 6 cas d’infections systémiques à BCG de souche Connaught, chez des patients immunodéprimés, recevant une chimiothérapie par voie générale, mais n’ayant par ailleurs jamais reçu de BCG thérapie par voie endovésicale. L’enquête conduite dans les centres où ont été déclarés ces cas n’a pas permis de retrouver le mécanisme exact de transmission du BCG. Toutefois, selon le principe de précaution, deux nouvelles recommandations ont été largement diffusées auprès des utilisateurs et prescripteurs de BCG-IT (souche Connaught) : - Les patients recevant du BCG-IT (souche Connaught) ne doivent pas être traités à proximité de patients présentant un déficit immunitaire connu. REFERENCES 6. CHAZERAIN P., DESPLACES N., MAMOUDY P., LEONARD P., ZIZA J.M. : Prosthetic total knee infection with a Bacillus CalmetteGuérin (BCG) strain after BCG therapy for bladder cancer. J. Rheumatol., 1993, 20, 2171-2172. 7. CLAVEL G., GRADOS F., CAYROLLE G., BELLONY R., LEDUC I., LAFONT B., DUCROIX J.P., FARDELLONE P. : Polyarthritis following Intravesical BCG immunotherapy. Report of a case and review of 26 cases in the literature. Rev. Rhum. Engl., 1999, 6, 115118. 8. COLLECTIF. Mise au point sur la B.C.G. thérapie endovaésicale dans les tumeurs superficielles de la vessie : risques et bénéfices. Prog. Urol., 8, sup., 2, 1-32. 9. COUMAU E., ZYLBERBERG H. : Un cas de BCGéite atypique chez un patient diabétique. Médecine thérapeutique, 1996, 2, 815-818. 10. FOND L., BENCHARIF L., GUGLIELMINOTTI C., LAUWERS A., LUCHT F. : Oligoarthrite aiguë chez une patiente traitée par BCG thérapie par carcinome vésical. Presse Med., , 1998, 27, 475-475. 11. GOUPILLE P.H., POET J..L., JATTIOT F., MATTEI J.P., VÉDÈRE V., TONOLLI-SERABIAN I., ROUX H. : Three cases of arthritis after BCG therapy for bladder cancer. Clin. Exp. Rheumatol., 1994, 12, 195-197. 464 H. Debois et coll., Progrès en Urologie (2001), 11, 458-465 12. GOUPILLE P., SOUTIF D., VALAT J.P. : Arthritis after Calmette Guérin Bacillus immunotherapy for bladder cancer. J. Rheumatol., 1992, 19, 1825-1826. 29. XERRI B., CHRÉTIEN Y., LE PARC J.M. : Reactive polyarthritis induced by intravesical BCG therapy for carcinoma of the bladder. Eur. J. Med., 1993, 2, 503-505. 13. HALLE O., NEAU D., MONLUN E., RULLIER E., LONGY BOURSIER M., LE BRAS M. : Tuberculous peritonitis as a late complication of bacillus Calmette- Guerin intravesical therapy in bladder cancer. Rev. Med. Int.,1996, 17, 265-266. Commentaire de Christian Coulange, Service d’Urologie, Hôpital Salvator, Marseille. Il s’agit d’une mise au point sur les effets indésirables graves survenus depuis 3 ans, c’est-à-dire la mise sur le marché de l’Immucyst (1er septembre 1996). Il s’agit des données du Département Central de Pharmaco-vigilance d’Aventis Pasteur estimées à 0,3% d’EIG. Cette analyse quantitative me paraît inférieure à la réalité du fait de la sous-notification inhérente à l’activité pharmaco-vigilance. 14. ISRAEL-BIET D., VENET A., SANDRON D., ZIZA J.M., CHRETIEN J. : Pulmonary complications of intravesical Bacille CalmetteGuerin immunotherapy. American Review of Respiratory Disease, 1987, 135, 763-765. 15. LAMM D.L. : Preventing progression and improving survival with BCG maintenance. Eur.Urol., 2000, 37 Suppl. 1: 9-15 16. LAMM D.L., STEG A, BOCCON-GIBOD L, MORALES, A, HANNA M.G.Jr, PAGANO F., ALFHAN O., BROSMAN S., FISHER H.A., JAKSE G. : Complications of Bacillus Calmette-Guerin immu notherapy: review of 2602 patients and comparison of chemotherapy complications. Prog. Clin. Biol. Res., 1989, 310: 335-355. Cette enquête a eu le mérite d’édicter de nouvelles recommandations pour l’amélioration de la tolérance de ce médicament. Il serait souhaitable, dans le cadre du CCAFU, de réaliser une enquête sur les évènements indésirables graves de l’Immucyst, ceci permettrait d’avoir des données plus proches de la réalité et non pas celles du fabricant. 17. LE CAM Y., BEUSCART C., LE MOAL S., BOUSSER J., ZIMBACCA F. : Septicémie à BCG : une complication grave de la BCGthérapie intravésicale. Méd. Mal. Infect., 1999, 29, 486. ____________________ 18. LE GRAND J.L., VILLEMINOT J., RODRIGUEZ L., ARNODO P., GARRIGUES B. : Complication systemique lethale d'une immunotherapie intravésicale par le BCG. Rean.Urg., 1996, 5, 45-47. SUMMARY Evaluation of the safety of intravesical BCG therapy in France: analysis of serious adverse events notified over a three-year period. 19. MISSIOUX D., HERMABESSIÈRE J., SAUVEZIE B. : Arthritis and iritis after Bacillus Calmette-Guérin therap y (letter). J. Rheumatol., 1995, 22, 2010-2010. Objectives: Intravesical BCG therapy remains the first-line prophylactic treatment for recurrences of superficial bladder tumours. However, necessary the safety of this medicinal pro duct, for which a potential risk of complications was demons trated during development, needs to be evaluated. 20. MODESTO A., MARTY L., SUC J.M., KLEINKNECHT D., DE FREMONT J.F., MARSEPOIL T., VEYSSIER P. :: Renal complications of intravesical Bacillus Calmette-Guérin therapy. Am J. Nephrol., 1991, 11, 501-504. 21. RISCHMANN P. : Indications et mode de prescription des instillations de BCG pour tumeur superficielle de vessie. Prog. Urol., 1998, Supp.2, 29-32. Material and Methods: Based on spontaneous notifications of adverse events reported according to good pharmacovigilance practice and in the context of a survey conducted jointly with Health Authorities, the authors present an analysis of adverse event notifications received by the manufacturer over a threeyear period. A summary of serious adverse events (SAE) was established and hypotheses concerning factors predisposing to these adverse events were discussed. Finally, practice guide lines were formulated. 22. RISCHMANN P., DESGRANCHAMPS F., MALAVAUD B., CHOPIN D.K. : BCG intravesical instillations : recommendations for sideeffects management. Eur. Urol., 2000, 37 (Supp.1), 33-36. 23. ROZENBLIT A., WASSERMAN E., MARIN M.L., VEITH F.J., CYNAMON J., ROZENBLIT G. : Infected aortic aneurysm and vertebral osteomyelitis after intravesical Bacillus Calmette-Guérin therapy. A.J.R., 1996, 167, 711-713. 24. SALIOU P. : De l'Immun BCG frais Pasteur à l'ImmuCyst R. Prog. Urol., 1998, 8, 3-4. Results: During this period, 97 SAEs were reported sponta neously, including 12 local SAEs, 12 regional SAEs and 73 sys temic SAEs. 46 of the 73 systemic SAEs were suspected to be due to BCG infection, 18 were related to immune disorders and the cause of 9 SAEs could not be determined. Several hypo theses are formulated concerning the circumstances leading to the onset of these SAEs and practice guidelines are proposed. 25. STEG A., SICARD D., LELEU C., DEBRÉ B., BOCCON-GIBOD L. : Systemic complications of intravesical BCG therapy for bladder cancer. Lancet, 1985, 19,2, 899. 26. SCULLY R.E., MARK E.J., MCNEELY W.F., EBELING S.H. : Case 29-1998. Presentation of case. Case Records of the Massachusetts General Hospital, 1998, 339, 831-837. Conclusion: Pharmacovigilance has allowed a better unders tanding of the qualitative and quantitative safety of BCG-IT in France. Hypotheses concerning factors predisposing to adver se effects were formulated and practice guidelines were propo sed. It is essential to continue this collaboration between prac titioners, Health Authorities and the manufacturer to ensure optimal use of this medicinal product. 27. THEPOT C., MARTIGNY J., SIMON L., BELLIN J., LARGETPIET B., CHEVALIER X. : Acute polyarthritis after BCG-therapy for bladder carcinoma in a patient with ankylosing spondylitis. Rev. Rhum. Engl. Ed., 1995, 62, 459-461. 28. VIALLARD J .F., DENIS D., TEXIER-MAUGE IN J., PARRENS M., FAURE I., PE LLEGRIN J.L ., LENG B. : Disseminated infection after Bacille Calmette-Guérin ins tillatio n for treatment of b ladder carcinoma. Clinical Infectious Disease 199 9, 29, 45 1-451. Key-Words: BCG, immunotherapy, bladder cancer, safety ____________________ 465