En thérapie manuelle, l'étirement ligamen-
taire de Cathie, notamment vulgarisé par A. Be-
nichou (2) nous a semblé intéressant.
Par exemple pour étirer le L.I.L. droit : le
patient est en décubitus, le genou droit fléchi;
le M.K. place sa cuisse caudale dans le creux
poplité et sa main caudale à la face interne de
la cuisse; l'autre main réalise un point fixe au
niveau de l'angle ilio-lombo-sacré (3 travers de
doigt au-dessus de l'épine iliaque postéro-
supérieure) ; puis le M.K. tracte dans l'axe du
membre inférieur en amenant la cuisse du
patient en rotation externe et abduction de 15
à 20°.
L.I.L. ET MUSCLE PYRAMIDAL
Le L.I.L. est traité par M.T.P. et U.S. comme
précédemment.
Le pyramidal quant à lui peut être abordé de
plusieurs façons :
- d'abord et prioritairement par massage à
partir de pressions statiques profondes et!ou de
frictions; le patient est installé en procubitus ou
en latérocubitus, le genou du côté lésé fléchi;
le massage est réalisé soit avec la paume de la
main soit avec le poing voire avec le coude; des
mouvements de rotation interne/rotation
externe et une légère abduction permettent de
mieux localiser le massage sur le muscle
pyramidal.
- ensuite par étirement musculaire.
Le patient est installé en décubitus ou assis et
le membre inférieur du côté lésé est amené en
flexion de hanche, adduction et rotation interne;
si le sujet est assis, le bras du côté opposé au côté
lésé est placé sur la face externe du genou fléchi,
et pousse celui-ci vers l'adduction.
La mise en position d'étirement doit être
progressive et l'étirement doit être maintenu au
moins 20 secondes; une contraction isométrique
de 5 à la secondes préalable à l'étirement
améliore encore plus l'efficacité de la manœuvre.
- Lorsque l'équipement le permet une immer-
sion en piscine d'une vingtaine de minutes
associée à un massage au jet donne également
d'excellents résultats.
- En thérapie manuelle, plusieurs techniques
sont applicables mais notre préférence va à «la
Ann. Kinésithér., 1994, t. 21, nO 4 203
méthode fonctionnelle »(3). Le patient est en
décubitus, jambes légèrement écartées, le talon
du côté lésé au bord de la table; le M.K. place
une main sur l'épine iliaque antéro-supérieure
opposée et l'autre sur le bord externe du pied
du côté lésé. Le patient fait alors une rotation
externe résistée; à «l'accumulation des ten-
sions »il expire ce qui permet d'aller plus loin
en rotation externe; le rééducateur place alors
sa main supérieure sur l'épine iliaque antéro-
supérieure côté lésé et, tandis que le sujet inspire,
fait une rotation interne.
L.I.L. ET D.l.M.
Comme nous l'avons déjà dit l'échec du
traitement du syndrome ilio-lombaire doit faire
reposer le diagnostic du syndrome de Maigne
et vice versa.
Le traitement numéro un est la manipulation
vertébrale; les manipulations avec mobilisation
passive forcée telles que celles décrites par
Maigne (12), sont réalisées par un médecin.
Le kinésithérapeute ne serait-ce que pour des
raisons déontologiques préfère utiliser la mé-
thode de thérapie manuelle, à savoir : sans
mouvement forcé.
Bien que plusieurs techniques existent (4),
deux nous paraissent intéressantes:
- la méthode du Joug (Benichou),
- la méthode de Sutherland.
Nous ne prétendrons pas décrire ces manœu-
vres, rappelons simplement que très schémati-
quement :
- la méthode du Joug se réalise sur un sujet
assis; le M.K. est debout derrière le sujet;
l'avant-bras du M.K. est placé sur les épaules
du sujet, deux doigts immobilisent l'apophyse
épineuse de LI ; le M.K. (par exemple pour une
lésion droite) réalise une inclinaison et une
rotation droite; à l'accumulation des tensions
le patient inspire puis expire lors du retour à
la verticale.
- la méthode de Sutherland est très utilisée
car elle s'adresse à tous les niveaux vertébraux
et ce, quelles que soient les lésions. Toutefois,
elle est particulièrement intéressante au niveau
dorsal. Un seul mouvement est nécessaire pour
la correction : une poussée antéro-supérieure