Sur quelques propriétés des corpuscules de spin 1/2 h/2π dans les champs électromagnétiques Gérard Petiau To cite this version: Gérard Petiau. Sur quelques propriétés des corpuscules de spin 1/2 h/2π dans les champs électromagnétiques. J. Phys. Radium, 1948, 9 (6), pp.218-224. <10.1051/jphysrad:0194800906021800>. <jpa-00234122> HAL Id: jpa-00234122 https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00234122 Submitted on 1 Jan 1948 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of scientific research documents, whether they are published or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. QUELQUES PROPRIÉTÉS DES CORPUSCULES SUR DANS LES CHAMPS DE SPIN $ 1/2 h/203C0 ÉLECTROMAGNÉTIQUES Par GÉRARD PETIAU. Institut Henri-Poincaré. Sommaire. L’introduction dans de l’électron de Dirac, représentant, d’une d’un terme d’interaction électromagnétique s’exerçant façon générale, les corpuscules de directement par les champs et non plus seulement par les potentiels, permet de représenter un corpuscule possédant un moment magnétique propre non lié à l’existence de la charge. Nous examinons ici quelques propriétés de ce corpuscule que l’on peut déduire de l’équation d’ondes. Après avoir défini un opérateur vitesse généralisé, nous montrons comment l’introduction d’un tenseur 2014 l’équation d’ondes spin $$I/2.h/203C0 d’impulsion généralisé permet d’étudier les forces résultant de l’action du champ sur le corpuscule, celles-ci se décomposant en une force correspondant à la force de Lorentz classique et en une force due au moment électromagnétique propre ou force de spin dont nous discutons la possibilité de mise en évidence. Les résultats obtenus sont ensuite retrouvés dans l’étude de l’approximation non relativiste de l’équation d’ondes considérée, d’abord dans le cas du champ électromagnétique quelconque puis, plus en détail, dans le cas du champ électrique central. ’ 1. La théorie de l’électron relativiste de Dirac représente l’état du de corpuscule .2’ = / - du représentant un système quatrième rang, telles que de auquel correspond l’énergie potentielle en 2 l’absence de champ extérieur par les fonctions d’ondes §g (k 1, 2, 3, 4), solutions du système d’équations linéaires aux dérivées partielles du premier ordre : oc, oc4 propre en les matrices vecteurs de désignant par x et, composantes A B quatre matrices Cependant, W. Pauli a montré (1) que l’expression invariante (4) pouvait également être introduite directement dans l’équation d’ondes (1) qui s’écrit alors - , solutions représentent les états d’un corpuscule non chargé mais possédant un moment magnétique propre po. Cette équation a été considérée depuis par de nombreux auteurs pour représenter le proton ou le neutron selon que l’on tient compte, simultanément ou non, des deux termes d’interaction (2) et (4). En particulier, cette équation a été utilisée dans des travaux récents de Caldirola (2), G. Breit (3), R. G. Sachs (4). Signalons, en outre, que H. Bethe (5) s’en est servi pour représenter le neutrino dans l’hypothèse où ce corpuscule non chargé, de masse et dont les Lorsque ce corpuscule portant une charge s se trouve placé dans un champ électromagnétique caractérisé par les champs électrique et magnétique E, H et par les potentiels scalaire et vecAo, A, l’équation d’ondes déterminant les Ulk se déduit de (1) en remplaçant les opérateurs po, p par po ~- ~ Ao, p + § A, ce qui revient à compléter l’équation (1) par l’expression teur fonctions invariante dans 1 une transformation de Lorentz , , et à écrire celle-ci sous la forme L’interprétation ’ attribuer propre ou au de conduit à moment cinétique moment électromagnétique cette corpuscule spin et un un équation (1) W. PAULI, Handbuch der Physik, 24/1, p. 233. (2) CALDIROLA, Relativistic correction in calculating the magnetic moment of deuteron. Phys. Rev., 1946, 69, p. 608. (3) G. BREIT, Relativistic corrections to magnetic moments of nuclear particles. Phys. Rev., gl~~, 71, p. 00-402. (4) R. G. SACHS, On the magnetic moment of deuteron. Phys. Rev., 1947, 72, p. 91-98. (5) H. BETHE, Ionisation power of a neutrino with moment magnetic. Proceed. Cambridge Phil. Soc., 1935, 31, p. 108- 115. Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0194800906021800 219 petite, serait susceptible de provoquer une ionisation des atomes par l’action directe d’un moment électromagnétique propre sur les électrons très Or, intraatomiques. En présence de ces travaux, il nous a semblé qu’il serait utile de préciser quelques-unes des propriétés que l’on peut déduire directement de l’équation d’ondes du corpuscule considéré. Nous nous proposons d’exposer ici les résultats que nous avons nous avons, en D’autre part, considérée, l’absence de type d’interaction que soit le quel champ extérieur, nous avons obtenus. Combinant cette relation 2. Nous considérons le corpuscule dont les fonctions (que nous écrirons simplement ’~ à l’avenir) sont solutions dans le champ électromagnétique Ao, A, E, H de l’équation d’ondes r ~ 1 - g et i -. , .....r A . A avec (10), nous en dédui- sons -1 l étant deux constantes caractérisant les inter- actions. A l’équation (6); nous associons l’équation conjuguée (8) et (13) généralisent (11), le teur no, 11 correspondant au vecteur p, p v de la Mécanique ondulatoire sans spin. Les relations vec- = Multipliant ces équations par nous en déduisons la relation 3. Nous II dans p~ rencontré le quadrivecteur no, précédent (6) où nous avons étudié comme cas particulier les équations d’ondes du second ordre correspondant à l’équation (6). avons un déjà travail Par itération de celle-ci, Tenant compte de la condition de nullité des limites du domaine d’intégration et de l’hermiticité des opérateurs, cette relation se réduit à on obtient facilement aux Cette équation, dans laquelle x,= ) en posant De même, nous en multipliant .(6) et (7) nous avons posé I~ n’est pas hermitienne, mais par multiplication par C(4’ elle devient hermitienne et s’écrit par obtenons, par combinaison, la relation intégrale Introduisant dans cette et (14) de 110 (6) G. PETIAU, et 11, J. de équation nous les expressions (9) obtenons, après division Physique, 194" 8, p. i34-i3g. 220 intégrale par 2mo, ~ i Cette équation met en évidence, d’une part l’interaction électromagnétique due à la charge électrique et au spin Si nous tenons celle-ci devient et, d’autre part, deux termes d’énergie correspondant à l’interaction en f , l’un compte de cette relation dans (19), potentielle classique : l’autre purement quantique et caractéristique des mélanges d’états à énergies positives et négatives. Mais, d’autre part, les définitions (9) et (14) de IIo 4. L’équation (6) écrite et II et l’identité vectorielle la forme sous permet de calculer la dérivée par rapport au temps des grandeurs caractéristiques du corpuscule au moyen de la formule de dérivation quantique nous nous donnent Par A étant à la grandeur considérons l’opéra- l’opérateur correspondant suite, la relation (21) s’écrit encore considérée. En teur particulier, si nous p + gA ayant la variance de la composante xt d’un tenseur du second ordre, lement la relation nous obtenons faci- Cette relation dans le cas de et Le premier terme du second membre peut transformer en utilisant les équations (6) et multipliées par --- généralise celle que l’on obtient (1) l’équation de Dirac usuelle où l’on a qui s’écrit se (7) - et par On obtient alors, par combinaison, la relation (’) G. PETIAU, C. R. Acad. Sc., Paris, 1948, 226, p. 313-3 4. 221 mettant en évidence au second membre la force de Lorentz classique et la force électromagnétique due à l’existence du spin ou force de spin correspondant à l’énergie électromagnétique propre Néanmoins, l’équation (23) qui met en second membre la force de Lorentz représentée par l’opérateur au et la force de + même, nous introduisons le dual de évidence généralisée Or, par combinaison de (6) et (7) multipliées par obtenons la relation intégrale nous H.~) pour coefficient d’une façon additive, les et, .par suite, (28) devient 2 Mo et - le, n’est pas complètement 2. mo satisfaisante. En effet, l’opérateur p + gA peut être complété par des opérateurs de même variance construits au moyen des grandeurs du champ et des matrices caractéristiques du corpuscule. En particulier, nous pouvons compléter cet opérateur f (E A lx) en considérant pour par l’expression tenseur d’impulsion totale l’expression moments De conduits ici à introduire le vecteur dual spin d’opérateur grad(E.1t avec, nous sommes . , , Complétant (23) - cette avec obtenons finalement la dérivée de ralisée (25). expression, nous l’impulsion géné- Afin d’examiner les modifications que le choix de cette expression entraîne dans la représentation des forces appliquées au corpuscule, nous devons dériver l’opérateur [E A ~,]. En utilisant les équations (6) facilement la relation intégrale ° et (7) on obtient « Nous voyons apparaître au second membre deux forces de Lorentz » duales l’une de l’autre, asso- ciées, l’une à la charges Remarquant que charge f nous avons / l’autre (g déduire peut à de la une cons- = 2 n;¡C2 f . Mais la seule qui correspond à la spin charge vraie, c’est-à-dire à la constante g, résultat en accord avec celui que nous déduisons de l’équation d’ondes du second ordre (16) où le terme tante L B~ fictwe s que l’on par la relation 12’ force de .J (26) devient est alors celle d’énergie potentielle dû propre ne dépend que de Remarquons seur que si au magnétique moment la constante g. nous posons g’ c le d’impulsion généralisé intervenant (33), s’écrit encore au ten- premier membre de _1 ) Alors que, dans (21), nous avions introduit Dans le un cas où le champ extérieur est uniquement du temps, les champ magnétique indépendant 222 f ormules (33) a ou (24) Nous retrouvons encore ici une des conclusions du rapport cité de M. W. Pauli (1). On sait, par ailleurs, que 1VI. J. Thibaud (1°), ’ étudiant le comportement de certains rayonnements (3 réduisent à se ...~- r n -1 dans des Dans cas, à côté de la force de Lorentz ce pro- prement dite, les forces én g et i correspondant moment magnétique au propre interviennent d’une façon additive. Si l’on examine les conditions dans lesquelles on la force de Lorentz représentée par peut évaluer l’opérateur . -. - - voit que cette évaluation exige la mesure simultanée du champ gH et de la vitesse. (p + gA) on m 0 Or, d’après la théorie générale de la a été 5. Nous allons retrouver les résultats précédents examinant l’approximation non relativiste correspondant à l’équation (6). Pour cela, suivant le procédé introduit par W. Pauli et repris par R. G. Sachs, nous allons utiliser la représentation donnée par Dirac pour les matrices oc en écrivant (8), on sait que si deux grandeurs physiques observables sont représentées par les opérateurs linéaires et hermitiens A et B, champs magnétiques inhomogènes conduit à admettre l’existence de particules très pénétrantes caractérisées par un moment électromagnétique important et qu’il a désignées sous le nom d’électrinos: Si l’on admet que ces particules satisfont à l’équation d’ondes de Dirac, la considération d’une interaction magnétique directe en i [analogue à celle introduite par H. Bethe (~) dans le cas du neutrino] donnant un moment magnétique prépondérant devant celui en 9 permettrait d’examiner indépendamment l’action de la force de Lorentz et celle de la force de spin correspondant au moment magnétique en i et de justifier, par un équilibre entre ces forces, les répartitions corpusculaires observées. mesure en on a " le commutateur de A et B àB les écarts quadratiques définis par a-aPu [A, B, représentant et Appliquant ce théorème, I les f7 et les p étant deux systèmes de trois matrices à deux lignes et deux colonnes, indépendantes, tels que une erreur ~.~; ~; 5 à supérieure p; voyons que l’éva- nous luation de la force de Lorentz introduit . aIt- == r = 1&#x3E; ‘’; 3) . et pour lesquels nous prenons la représentation de Pauli : Nous retrouvons ici un résultat qui a fait l’objet de nombreuses discussions (9) d’après lesquelles on conclut généralement que la force de spin ne peut. être mise en évidence par une expérience directe, l’incertitude dans la mesure de la force de Lorentz étant toujours supérieure à la force de spin (ou de moment électromagnétique propre). Mais nous voyons ici que ce raisonnement ne porte que sur la force de spin dépendant du facteur g de la charge si g Si le coefficient = ). d’interaction électromagnétique ( c’est-à-dire c , , supérieur dû à la être mise ~ en 2 mo au moment f c est notamagnétique propre 2013~2013 ~ la force de 2 moc évidence par une Nous avons alors Si, au lieu de repérer les quatre fonctions d’ondes ~/c 1, 2, 3, 4, nous introduisons deux par l’indice k indices = 1, 2, m 1, 2 écrivant tfl,nH l’indice 1 aux matrices OE, l’indice m aux correspondant matrices p, les fonctions tft, tf2 s’écriront les fonctions tf3’ tf~ s’écriront tfl,2. Nous écrirons, dans ce qui suit, 91 pour lui,,, CP2 pour en omettant l’indice 1. En mettant en évidence ces fonctions Oi et u2, = = , directe blement 1 spin pourra expérience directe. r r (1) Voir, par exemple : L. DE BROGLIE, Théorie générale particules à spin, p. 30-32. (1) Voir, par exemple, le Rapport de M. W. PAULI Congrès Solvay de 1980 sur le Magnétisme. des au (1°) 1VI. p. 98j; J. TIiIBAUD, C. R. Acad. Sc., Paris, 1947, 224, p. 739 et 223, 223 l’équation (6) se décompose en donnant le système et l’équation (40) l’énergie massique propre cpo correspondra l’énergie Si, en outre, à mo c2 non séparons écrivant en relativiste. à système (42) correspond non du vecteur En première des équations (36) approximativement nous aux à l’approximation non relativiste II et du tenseur d’impulsion qui correspond nous avons la 1 équations d’ondes relativiste cherchées. l’approximation Ces équations introduisent l’impulsion généralisée Le nous v J L- Si, dans l’opérateur d’énergie cpo, devient effet, - ce dernier s’écrit encore donnera Il nous prenons seulement les termes d’indice 22 == - 1,1 o, p, tenant compte de (P2)22 ce tenseur se réduit à l’expression (43) de P. De même, avec et si en tandis que la seconde des Reportant (37) déterminées par équations (36) s’écrit dans (38), l’équation = les fonctions Cf2 seront les termes d’indices 22 en p nous donnent L’équation (42) considérée comme généralisant l’équation de Schrôdinger introduit les deux moments magnétiques propres en g et f d’une façon additive dans le terme d’énergie potentielle Or, et en nous avons, tenant compte utilisant l’identité de div E = o, l’impulsion généralisée (41) remplaçant l’impulsion p + gA usuelle. 6. Nous allons examiner plus en détail l’approximation de l’équation (6) lorsque le champ extérieur E (r) se réduit à un champ électrique central E en mettant en évidence le couplage spin-orbite. L’équation (6) se réduit alors à = L’équation (39) devient alors La décomposition (36) nous donne ,«,. 1 Posant Nous avons Posant encore en posant 224 Introduisant ces expressions dans l’équation (51), les équations approchées aux différents tirons nous en nous avons ordres Nous retrouvons ici Calculant le l’expression premier terme A 2° l’équation (42). l’approximation suivante : du second membre s’écrit Cette expression ne fait intervenir l’interaction f que dans l’impulsion généralisée P, mais non pas dans le terme de couplage spin-orbite en qui En utilisant les relations vectorielles ne Si ( r) r que du coefficient g. introduisons, au lieu du moment orbital dépend nous le moment orbital généralisé le second terme devient nous avons Or, tenant compte de et le terme cherché nous avons se réduit à d’où Introduisant le moment orbital l’équation approchée (47) Or, nous s’écrit maintenant Introduisant cette devient expression dans (52), cette équation avons, en nous bornant aux premiers termes, TI/ mettant en relativiste orbite en évidence à côté du terme de correction en 2 m , le terme de couplage spin-’ " " " e.,7 Manuscrit reçu le 9 avril 1948.