CHAPITRE 1. CONVEXITÉ 2
Exemple 1.3 On a vu en première année la notion d’espérance d’une variable aléatoire réelle Xdéfinie
sur un espace probabilisé fini. Elle est donnée par
E(X) = X
ω∈Ω
P({ω})X(ω).
Puisque Pω∈ΩP({ω})=1, on reconnaît dans l’espérance le barycentre des (X(ω))ω∈Ωaffectés des poids
(P({ω}))ω∈Ω.
1.1.2 Partie convexe
Définition 1.2 Une partie Ad’un espace vectoriel réel est convexe si et seulement si :
∀(x, y)∈A2∀λ∈[0,1] (1 −λ)x+λy ∈A.
Dorénavant lorsqu’on parlera de la convexité/non-convexité d’une partie Ail sera sous-entendu qu’il s’agit
d’une partie d’un espace vectoriel réel.
Exemple 1.4 Tout sous-espace vectoriel d’un espace vectoriel réel est convexe.
Exercice 1.1 Si φest une forme linéaire sur l’espace vectoriel réel Eet si aest un réel, les ensembles
{x∈E;φ(x)≥a}et {x∈E;φ(x)> a}sont des parties convexes. Si φest non nulle, on parle de
demi-espace fermé et ouvert.
Exemple 1.5 Les parties convexes de Rsont les intervalles.
En effet, si est un intervalle, si xet ysont dans I, avec x≤ysans perte de généralité, si λest dans [0,1]
et si z= (1 −λ)x+λy, alors x≤z≤ydonc zest dans Ipar définition d’un intervalle.
Réciproquement soit Iune parte convexe (non vide) de R. On rappelle que Iest un intervalle si et seulement
si pour tout (x, y)de I2avec x<ytout zde Rtel que x<z<y appartient I.
Or un tel zpeut s’écrire
z=y−z
y−xx+z−x
y−xy= (1 −λ)x+λy
avec λ=z−x
y−x∈[0,1].zappartient bien à Ipar convexité de I.
Cette écriture barycentrique d’un élément de Inous servira ultérieurement.
Proposition 1.1 Une partie Aest convexe si et seulement si tout barycentre poids positifs d’un système
d’éléments de Aest dans A.
La condition est suffisante car si λappartient à [0,1] et xet ysont dans Aalors (1 −λ)x+λy est un
barycentre de xet yà coefficients positifs.
Pour établir la réciproque on montre par récurrence sur nque si Aest convexe, si (x1, . . . , xn)sont dans
A, si (λ1, . . . , λn)sont des réels dont la somme est non nulle alors le barycentre des (x1, . . . , xn)affectés
des poids (λ1, . . . , λn)est dans A.
Le résultat est vrai pour n= 1 car le barycentre de (x)affecté du poids (λ)avec λ6= 0 est x.
On le suppose vrai à l’ordre n−1, avec n≥2. Soit (x1, . . . , xn)dans Anet (λ1, . . . , λn)dans R+navec
S=Pn
k=1 λk6= 0.
Deux cas ont possibles, si g=1
Pn
k=1 λk.Pn
k=1 λk.xkest le barycentre des (x1, . . . , xn)affectés des poids
(λ1, . . . , λn):
–λn=SDans ce cas ∀k∈[1, n −1] on aura λk= 0 (car tous les λi,1≤i≤nsont positifs). Par
conséquent g=xnest bien dans A.