Dans ces problèmes où l'enfant est confronté à des nombres écrits, il doit nécessairement
passer à la désignation orale des nombres. En effet :
a) Quand l'enfant doit écrire le nombre d'objets d'une collection donnée :
L'enfant compte les objets, il se dit le nombre d'objets et doit savoir écrire ce nombre. En fait
il résoud 2 problèmes :
1) se dire le nombre d'objets d'une collection donnée
(correspondance collection → nombre dit)
2) écrire un nombre dit (ce que l'on appelle "dictée de nombres")
(correspondance nombre dit → nombre écrit)
b) Quand l'enfant doit construire la collection connaissant le nombre par écrit :
L'enfant doit lire le nombre écrit, et construire une collection correspondant à cette
désignation orale. En fait, l' enfant résout 2 problèmes :
1) Lire un nombre par écrit
(correspondance nombre écrit → nombre dit)
2) Construire une collection dont il s'est dit le nombre
(correspondance nombre dit → collection)
Quand l'enfant échoue, l'enseignant ne sait pas d'où vient l'erreur, du dénombrement, du
prélèvement, ou du passage nombre dit ↔ nombre écrit.
D) Connaissances mises en place :
D-1 Dans les situations d'autocommunication, quand l'enfant se met à compter le nombre
d'objets de la collection de référence pour aller chercher le même nombre dans la réserve
d'objets, c'est qu'il met en oeuvre implicitement la propriété fondamentale :
Quand deux collections sont équipotentes, (la consigne dit "un par pot et un seul") alors elles
ont le même nombre, et ceci dans une activité bien précise. Il n'est pas sûr que ce
comportement soit stable en particulier si les paramètres de la situation prennent d'autres
valeurs (nombre plus grand, objets de formes différentes, de tailles différentes, etc.).
Les enfants qui ne comptent pas n'ont pas cette connaissance de la propriété fondamentale. Ils
devront nécessairement se l'approprier pour réussir dans les situations d'autocommunication (à
condition que l'enseignant propose une situation où la correspondance terme à terme n'est plus
possible) et dans les situations de communication orale.
D- 2 Dans les situations de communication écrite, quand 1' enfant n'écrit pas le nombre, mais
dessine les objets, il met en oeuvre implicitement la transitivité de l'équipotence car il passe
par une collection intermédiaire, celle des dessins.
Quand au lieu de faire les dessins d'objets, il fait une simple marque (| | | | |) il met en oeuvre
en plus une propriété d'invariance: l'équipotence entre deux collections ne dépend pas de la
nature des objets (principe d'abstraction).