vrÉurornn - unBlog.fr

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@ Masson, Paris, 2005
J. Réadapt. Méd., 2005, 25, n"
I,
pp. 22-31
vrÉurornn
L'aphasie en rééducation: analyse comparée de la sémiologie diagnostique
et de la sémiologie fonctionnelle
J.-M. WIROTIUS
Service de Médecine Physique et de Réadaptation, Centre Hospitalier, 19100 Brive.
Nous proposons, en prenant l'exemple de l'aphasie en
rééducation, une analyse comparée de la sémiologie diagnostique (soit le modèle médical) et de la sémiologie
fonctionnelle (soit le modèle du handicap et de la réadaptation). Ces deux regards sur les dysfonctionnements du
corps sont différents par leurs objectifs et par les systèmes
d'analyse, par les sémiologies, qu'ils mettent en jeu.
Lorsque I'OMS (Organisation Mondiale de la Santé)
a proposé de créer à côté de la CIM (Classification internationale des maladies), une CIH (Classification Internationale des Handicaps), elle n'a pas pour autant précisé
les systèmes de signes qui allaient être opératoires dans
ce nouveau champ, Si à la CIM correspond une sémiologie médicale largement décrite et enseignée, celle des
livres de clinique médicale, la CIH n'a pas cette même
référence à une liste de signes disponibles et explicites,
pour lire sur le plan fonctionnel, le handicap. Le projet
est très différent : il ne s'agit plus d'empiler des formes
stables, figées (la sémiologie médicale) et qui peuvent
aboutir à une structure (voir ici la représentation des formes anatomo-cliniques des aphasies), mais d'aborder les
fonctions du corps comme une praxis, comme un discours
du vivant, dont la sémantique relève, non plus d'oppositions discrètes (un signe identifié, nommé, qui est présent
ou absent) mais de différences tensives et graduelles [1]
dont la transcription dans la langue est difficile (voir ici la
représentation de la notion de gravité et d'efficacité de la
communication dans l'aphasie) (tableau I).
TABLEAU I.
La classification internationale des maladies et la
classification internationale des handicaps.
-
crM
(10)
LA MALADIE
LE MODÈLE MEDICAL
LA SÉMIOLOGIE DIAGNOSTIQUE
LA SEMIOLOGIE FONCTIONNELLE
LE MODÈLE DE LA RÉA»APTEUON
LE HANDICAP
CIH (1), CIF (CIH 2)
[CIM: classification internationale des maladies, 10e version ; CIH (1) : première version de la classification internationale des handicaps ; CIF: classification internationale du fonctionnement, seconde version de la CIH.
22
Notre propos sur la comparaison des deux sémiologies, diagnostique et fonctionnelle, concerne la patholo-
gie du langage telle que nous l'observons dans
les
services de Médecine Physique et de Réadaptation. Nous
abordons un exemple de pathologie commune en réadaptation et très emblématique du champ de la rééducation neuropsychologique : l'aphasie acquise de l'adulte.
LE LANGAGE EN NÉÉOUC.+.TION
En réadaptation, le langage occupe une grande place
pour plusieurs raisons
:
LA RÉÉDUCATION EST POUR
UNE PART IMPORTANTE UN DISCOURS
C'est le « langage de la rééducation » avec la description d'une sémiotique en réadaptation, de la question du
sens au quotidien. Quelques exemples parmi d'autres :
1. Les institutions de « réadaptation » produisent des ensembles signifiants très complexes. On y retrouve le langage des
professionnels, des institutions, du corps handicapé,.. .
2. Discipline << ouverte >> au regard des divers acteurs, tout
est donné à I'observation et tout peut faire sens.
3. Le langage est le médiateur principal des relations dans
toutes les interactions avec les patients, les familles, au
sein des équipes,...
4. La doxa a une grande influence dans les interactions
professionnelles : certains mots, certains termes professionnels ont fonction d'emblème, de symbole (comme la
globalité, la fonction, la polydisciplinarité, la plasticité,... ),
et certains récits déifiant les soins (et les soignants,...) ont
un statut de conte (le contrôle de la spasticité, de la force
musculaire, de la maîtrise de la récupération, du geste
dans ses composantes anatomiques,...).
Ces récits mythiques véhiculent des valeurs professionnelles et jouent un rôle dans la construction des identités professionnelles.
DES TROUBLES DU LANGAGE
ET DE LA COMMUNICATION SONT OBSERVÉS
EN RÉADAPTATION
C'est << la rééducation du langage » qui connaît différents supports théoriques en linguistique.
1. On peut se placer du côté de l'objet linguistique, dans
une analyse matérielle des productions objectivables : une
séquence sonore enregistrée, un texte écrit,... C'est I'analyse textuelle, I'approche du code linguistique. On aborde
les troubles du langage dans un cadre analytique, en phase
avec la linguistique descriptive des années 60. Cette
démarche est aussi, et c'est important, proche de la représentation du langage pour les patients et leur entourage:
une séquence sonore plus ou moins normée et plus ou
moins difficile à produire.
2. On peut aussi se placer du côté des acteurs et envisager
la communication comme le propose la pragmatique du
langage,... On note alors I'efficacité du langage dans la vie
sociale du côté de l'oral ou de l'écrit.
3. Enfin on peut se placer dans le contexte de la sémiotique des situations ; une situation est une série prédicative,
une stratégie dans l'espace et dans le temps.- On est du
côté de la signification comme élément de première analyse: c'est le cadre de l'énonciation, du discours en acte,
conçu comme une approche d'« ensembles signifiants en
construction et en devenir » (Fontanille, 1998).
Sur un plan pratique, et sans doute trop schématique,
la sémiologie diagnostique de l'aphasie utilise de façon
préférentielle l'analyse de l'objet linguistique (que l'on
peut détacher du corps et figer dans un énoncé intemporel), et la sémiologie fonctionnelle privilégie l'analyse des
situations en devenir.
LA SÉMIOLOGIE DIAGNOSTIQUE
DES
«
APHASIES
»
La sémiologie diagnostique a pour but d'identifier
qu'il s'agit, d'un trouble du langage et non pas d'un trouble de la parole, ni du discours, ni de la communication
sociale,... et que ce trouble est en rapport avec des lésions
cérébrales. C'est la définition de l'aphasie : un désordre du
langage qui renvoie à des localisations cérébrales focales.
Au-delà du cadre générique de l'« aphasie », il y a la possibilité de définir différentes entités anatomo-cliniques :
aphasie de Broca, de Wernicke,... et de préciser encore
davantage les localisations lésionnelles. Même si les progrès et la disponibilité de l'imagerie médicale ont transformé le rôle de l'analyse neuropsychologique l2l, elle
conserve son utilité en clinique comme outil d'évaluation,
d'identification des troubles (tableau
III).
Le diagnostic générique d'aphasie repose sur des éléments cliniques principaux :
1. la production d'erreurs très singulières dans l'énoncé et
2. la coexistence d'autres déficits neurologiques.
On doit alors obtenir pour définir l'aphasie comme
signe, une dichotomie claire : il y a ou il n'y a pas d'aphasie. Etre << un peu >> aphasique n'a pas de sens en terme de
sémiologie diagnostique.
Le cadre syndromique de l'affection neurologique
en cause
LES TROUBLES DU LANGAGE
Lorsque de façon brusque surviennent de façon
conjointe un déficit moteur de l'hémicorps droit et un
LES CIRCONSTANCES D'OBSERVATION
DES TROUBLES DU LANGAGE
Les troubles du langage en rééducation sont observés
au décours de lésions cérébrales focales ou plus diffuses
(accidents vasculaires cérébratx, traumatismes crâniens,
infections, tumeurs,...). De façon usuelle, on va s'intéresser aux troubles de la communication en considérant les
déficits sur le plan neurologique du plus périphérique,
vers le plus central. On note d'abord les troubles arthriques (difficultés motrices pour articuler, produire les sons,
les dysarthrios,...), puis les troubles du langage (comme
l'aphasie,...), enfin les troubles du discours, comme dans
les démences. Ces trois registres sont des dominantes, pertinents sur le plan anatomo-clinique, mais dans la réalité
des situations de communication, il y a volontiers un
mélange des trois aspects (tableau II).
TABLEAU II.
Les troubles de la communication
-(quelques
exemples).
DÉFICIENCE
DÉ,NOMINATION
LA PAROLE
Dysarthrie
LE
LANGAGE
LE
DISCOURS
Aphasie
Démence
trouble du langage, le diagnostic d'aphasie s'impose. Cette
séquence est typique et permet le diagnostic de l'hémiplégie et du trouble du langage. L'imagerie médicale (scan-
ner, IRM) confirme le diagnostic, précise la cause
ischémique ou hémorragique de l'accident vasculaire
cérébral et localise les lésions. Mais le trouble du langage
peut être moins caricatural dans sa survenue et se présenter comme une anomalie isolée, parfois associée à des
troubles du comportement.
Le cadre lîngaistique de I'aphasie
L'aphasie répond à certains types d'anomalies
morphologiques dans les énoncés
Le langage de l'aphasique est reconnu lorsque l'on
observe les faits cliniques suivants :
1. Sur le plan analytique :
a) La production d'erreurs caractéristiques dans les énoncés. Ces << erreurs » dites paraphasies sont par exemple
MALADIES
(exemples)
TABLEAU
Parkinson,
syndrome cérébelleux,
Hémiplégie,
AVC,
Alzheimer,
.
III.
-
L'aphasie comme signe.
LE SIGNE: « APHASIE
signifiant (symptôme)
Trouble du langage
»
signifié
(signification pour le médecin)
Lésions cérébrales focales
(cerveau gauche)
23
l'utilisation d'une lettre pour une autre, d'un mot pour un
dans la séquence parlée vont être
par leur présence chez un sujet dont les productions orales
sont altérées et souvent réduites, des éléments privilégiés
du diagnostic d'aphasie.
autre,... Ces
<<
erreurs
TABLEAU IV.
>>
Les paraphasies (d'après X Seron,
P Feyereisen [4]).
PARAPHASIE
CIBLE
Ét'toNcÉ
Phonétique
mercredi
mertedi
Phonémique
tabouret
paturet
Verbale
pied
maln
b) La préservation de
séquences orales précontraintes:
séries dites automatiques, comme de dire les jours de la
semaine, les mois de l'année,... mots initiés par la première ou les premières lettres du mot cible,... ou par le
contexte linguistiq ue....
c) Le respect de la sensation qu'à l'interlocuteur du maintien d'une communication avec la conservation des codes
sociaux régulant les échanges dans la conversation (distances interpersonnelles, mimiques,...).
Divers exemples classiques de paraphasies sont retrouvés
dans la littérature consacrée aux aphasies [3]. Les paraphasies sont dites phonétiques, phonémiques ou verbales
reprenant là les subdivisions communes de la linguistique
-
a) la fluence verbale, soit la quantité d'énoncés produite
par unité de temps; l'aphasie est dite fluente si le sujet
peut produire des sons en quantité, et non fluente si la
production de sons est réduite.
b) la compréhension: le sujet semble comprendre f interlocuteur.
(tableau IV).
c) la répétition: le sujet répète l'énoncé proposé par
2. Sur le plan séquentiel:
Certains troubles sont identifiés par leur séquence:
d) la dénomination: le sujet nomme des images,
l'agrammatisme, le jargon, la dyssyntaxie,...
L'agrammatisme représente, au moins dans une première
analyse sommaire, un langage simplifié où l'énoncé est fait
d'une syntaxe simplifiée: les mots sont mis bout à bout
sans éléments de liaison donnant cette apparence de style
télégraphique qui a longtemps servi à présenter cette production.
Le jargon correspond à un langage suffisamment étrange
pour apparaître loin de la langue d'origine du sujet parlant,
même si l'on reconnaît qu'il s'agit d'un jargon « français ».
Les anomalies dyssyrrtaxiques ne sont pas fréquentes, et
représentent des erreurs avec des énoncés non grammaticaux mais qui conservent un potentiel signifiant suffisant
pour la communication.
In
typologie des aphasies
l'examinateur.
des
objets que l'examinateur lui indique.
Ces critères: fluence, répétition, dénomination, compréhension sont dichotomisés en (+) ou (-). La présentation
de cette typologie des aphasies renvoie à des localisations
lésionnelles différentes (tableau V ).
Cette présentation de la sémiologie diagnostique de
l'aphasie est diverse : soit dans des tableaux avec une hiérarchie parfois proposée des critères et alors la fluence
représente le premier des critères qui différencie le cadre
de l'aphasie de Broca de celui de l'aphasie de Wernicke.
D'autres présentations sont possibles en arbre décisionnel
et l'on précise ou non la localisation des lésions cérébrales
dans cette correspondance anatomo-clinique ( tableau V I ) .
L'important est ici de noter le mode de fonctionnement du système de signes en médecine: les réponses
attendues sont dichotomiques (le sujet comprend le langage ou ne le comprend pas, c'est plus » ou c'est
<<
Une fois le diagnostic d'aphasie établi, il est possible
de préciser plus avant sa typologie en affinant le lien anatomo-clinique.
Les aphasies en sémiologie diagnostique, dans la clinique médicale sont discriminées par quatre critères :
TABLEAU V.
APHASIE
-
Sémiologie diagnostique des aphasies (d'après JA Rondal, X Seron, 1999 [5]).
FLUENCE
RÉPÉTITION
BROCA
TRANSCORTICALE
MOTRICE
moins ») dans une opposition binaire simple (figure 1).
La représentation en arbre est une représentation
proche de la précédente qui illustre aussi les choix dichotomiques. Est ici ajoutée une hiérarchie des signes, ou au
moins une forme de syntaxe, puisque c'est une séquence
<<
+
DÉNOMINATION
COMPREHENSION
LÉSIONS
CÉRÉBRALES
+
aire de Broca
(F 3)
+
lobe frontal
pré et post Rolandiques
GLOBALE
lobe temporal
WERNICKE
+
CONDUCTION
+
AMNÉSIQUE
+
+
TRANSCORTICALE
SENSORIELLE
+
+
24
+
scissure de Sylvius
+
post Rolandiques
lobe pariétal
inférieur gauche
TABLEAU VI.
APHASIES
-
Sémiologie diagnostique des aphasies [6] (Pillon A, 1999).
FLUENCE VERBALE
REPETITION
DÉNOMINATION
COMPRÉ,HENSION
AUDITruE
NON FLUENTES
Broca
+
Transcorticale motrice
+
+
Globale
FLUENTES
[<<
Wernicke
+
Conduction
+
Amnésique
+
+
Transcorticale sensorielle
+
+
+
>>
: un comportement
normal ou quasi normal ;
<<
+
+
-
+
» : un comportement déficitaire].
TÿroKE
PArEr\r
L-------TJ
I
Naming Tests
Naming
e,ootY
Good
TEST OF AUDITORY COIV]PREHENSION
Aud. Comp.
Good
Repetition
I APHASTA
FIG. 1.
-
I
|
\Problems
Pær
Repetition
BROCA'S APHASIA
TRANSCORTICAL [,4OTOR APHASIA
I anoce's
NoNaming
--\
WERNCKE'S APHASIA
TRANSCORTICAL SENSORY APHASIA
Poor
Repetition
tTRANSCoR-ncArl [wERlilEGs
| r\,4OrOR ApHASta | APHAS|A
|
TRANSCoRIoALI
I l- [,4OTOR
APHAS|A
| |
I
CONDUCTION
APHASIA
La classification des aphasies en sémiologie diagnostique (présentation dichotomique arborescente).
ordonnée de choix qui va aboutir au diagnostic anatomoclinique.
Cette représentation des troubles du langage en
terme de diagnostic est indispensable pour construire
un cadre sémiologique communicable sur la maladie en
cours. Elle n'est pas devenue obsolète et lorsque ses
objectifs sont définis, elle trouve au contraire une place
plus précise et plus forte. Il est sûr que, pour le modèle
médical, vouloir aller au-delà du diagnostic lésionnel est
à la fois périlleux, sans issue et parfois vécu comme
hégémonique par les autres professionnels de santé.
Ainsi, en voulant être l'outil de description de tous les
phénomènes dans l'aphasie, la clinique perd pour certains sa « pertinence dans la pratique clinique contemporaine » (Pillon A,1999).
LA SÉMIOLOGIE FONCTIONNELLE
DES APHASIES
Il y a deux registres sur le plan sémiologique : la
sémiologie diagnostique qui est dans sa partie écrite, une
sémiotique de signes avec cette organisation dichotomi-
que et la sémiologie fonctionnelle où la description en
terme de << signes >> n'est pas disponible (tableauVII).
Pour rendre compte d'une possible analyse de l'aphasie en terme de sémiologie fonctionnelle, nous utilisons la
description de deux notions retrouvées dans la littérature
sur l'aphasie et qui sont en phase avec la fonction: la gravité de l'aphasie et l'efficacité de la communication.
Les propositions de classification de l'aphasie offrent
différents axes de référence qui témoignent des représen-
25
TABLEAU VII.
Les deux sémiologies « diagnostique » et « fonctionnelle ».
-
SÉ,MIOLOGIE
DIAGNOSTIQUE
FONCTIONNELLE
MODÈLES
DE L'OMS
MEDICAL (CIM)
HANDICAP (CIH, CIF)
Pertinence
-
lésionnelle (cause)
(-+ lésion)
-centripète
fonctionnelle
-(conséquences)
(lésion
- centrifuge
-+)
subiectale
Sémiotique
objectale
Slmptômes
discrets (présents ou absents)
continus, gradués
Signiliés
référentiels
représentationnels
Système
opposition
TERMINOLOGIE
hiérarchique
RÉADAPTATION/
CURATIF/PALLIATIF
COMPENSATION
[OMS : Organisation mondiale de la santé ; CIM : Classification intemationale des maladies ; CIH : Classifiôation internationale des handicaps devenue classification internationale du fonctionnement, CIF].
tations professionnelles actuelles (tableau VIII). Parmi ces
catégorisations possibles, on note le thème de la « sévé-
rité » qui est gradué et que nous pouvons décliner en
efficacité ».
L'évaluation fonctionnelle de l'aphasie est une tâche
difficile, voire impossible. Si les productions orales ou
écrites semblent s'accommoder d'une analyse objective
car matérialisables sur un support physique, la dimension
immanente du langage reste inaccessible à une transcription, tout comme les situations de vie où s'inscrivent les
échanges. Ce que I'on voudrait connaître, pour les fixer à
un moment donné et en apprécier l'évolution, ce sont les
capacités langagières dans leur ensemble. De fait, la seule
chose accessible est l'analyse de productions singulières,
segmentées, tronquées et dissociées de tout contexte. Les
môdèles d'analyse (ceux qui ont un statut de bilan) privilégient l'énoncé sur l'énonciation, le niveau phonologique
et lexical plutôt que le récit ou le discours,...
Les objectifs de l'évaluation du langage pathologique
sont ainsi très limités. On peut en résumer les projets :
évaluer en étendue les troubles du langage (expres-sion, compression, langage oral, écrit, gestuel,...) et les
potentialités de communication disponibles,
terme de
<<
gravité
TABLEAU
VIII.
-
>>
et
d'<<
Classification des aphasies, systèmes et
exemples [7].
EXEMPLES
SYSTÈMES
Sévérité
Discrète, modérée, sévère
2
Modalité
Réception vs expression
3
Comportement
4
Statistique
5
Linguistique
Aphasie sémantique vs aphasie syntaxique
6
Syrrdrome
Aphasie de Broca vs aphasie globale
26
Aphasie simple vs aphasie avec
des troubles visuels
percentile au Porch Index
of Communicative Ability
40e
évaluer l'impact du trouble du langage sur la vie ordi-
-naire du sujet,
les autres composantes cognitives et l'état
apprécier
-intellectuel
sous-jacent.
Certains [8] ont proposé en se référant à l'expression
de données utiles pour un clinicien voulant s'intéresser à
la rééducation,... de classer les sujets aphasiques en 5
sous-groupes
:
« (Jn premier sous-groupe représenté
sévères, patients généralement affectés
par les aphasies
par une aphasie glo-
bale, souvent exclus de la rééducation traditionnelle du langage ;
Un second sous-groupe représenté par les aphasiques
pour lesquels on tend à nier qu'il y ait une indication
à un trairement rééducatif ;
légers,
Un troisième sous-groupe constitué d'aphasiques affectés de troubles isolés de certains sous composants du lan'
écrit;
Un quatrième sous-groupe, auquel appartiennent
gage parlé et/ou
les
aphasiques atteints de troubles diffus du langage parlé et/ou
écrit, correspondant aux formes classiques de I'aphasie (de
Broca, de Wernicke, anomiques, etc.) ;
Et enfin un dernier sou.s-groupe, représenté par les
aphasiques atteints d'autres troubles neuro-psychologsiques,
dans lesquels I'aphasie représente seulement un des symptômes d'un syndrome plus complexe.
"
Cette approche par l'auteur, du champ de la rééduca-
tion de l'aphasie, s'éloigne avec regret et beaucoup de justifications dans l'introduction du texte publié des schémas
cliniques classiques. Elle témoigne de la possibilité de
situer autrement les faits linguistiques et la sémiologie,
lorsqu'une prise en charge en rééducation est proposée.
Notons ici qu'il s'agit d'évidence d'une représentation de
médication [9], et non des autres formes
la rééducation
réadaptation, rééducation
de rééducation-(rééducation
- pourtant aujourd'hui les
socialisation) qui constituent
-champs académiques et institutionnels essentiels de la réadaptation médicale.
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