La pratique de la médecine générale nécessite un enseignement

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PA R C O U R S D E M É D E C I N S L I B É R AU X
Une
communication
à
l’initiative
du
Ministère
de
la
Santé
et
des
Sports
DOCTEUR JOSÉ GOMES, GÉNÉRALISTE
APPRENDRE, COMPRENDRE,
TRANSMETTRE
L
1952
1980
1982
1985
2003
2008
2010
place avec plusieurs confrères un groupe de réflexion médicale et de formation continue, qui nous permettait de
nous retrouver régulièrement pour discuter sur des sujets
précis, partager des idées, échanger des expériences et ce,
toujours en présence d’experts ».Très inspiré par les modèles
anglo-saxons et notamment par les avancées de la médecine
au Québec, le Dr Gomes n’a jamais cessé d’associer à sa
pratique quotidienne une réflexion sur la profession et son
enseignement. En 1984, le groupe réfléchit à la mise en
place d’un 3e cycle de médecine générale qui voit le jour
un an plus tard à la faculté de médecine de la région. Le
Dr Gomes est alors appelé pour définir les programmes et
donner des cours. En 1986, c’est la création du Collège des
Généralistes Enseignants et Maîtres de Stages COGEMS,
qui initie la première commission régionale de médecine
générale. « Nous agissions au niveau local en suivant ce qui
se faisait au niveau national, ce qui nous a permis de faire
rapidement connaître notre action ». Guidé par cette fibre
pédagogique indéfectible, le Dr Gomes a également mis en
place un diplôme universitaire avec des universités de Québec.
Directeur de thèses, cet érudit organise régulièrement des
congrès ou des séminaires de formation et fait partie des
groupes d’experts qui produisent des recommandations à la
Haute Autorité de Santé (HAS).
Nommé Maître de conférences en 2003, puis Professeur
de médecine générale en 2008, le Dr Gomes rappelle que la
titularisation récente de la profession est une vraie
nouveauté. « Réservée autrefois aux seuls chirurgiens et
spécialistes, la titularisation change radicalement tant la
perception que le statut du médecin généraliste ». Serait-ce
une façon d’attirer les jeunes vers ce métier qui fait encore
trop souvent office de « parent pauvre » de la médecine ? Or
comme le rappelle volontiers le Dr Gomes : « le choix de
faire de la médecine générale en libéral offre, outre la passion
du métier et le contact avec les patients, une vraie dynamique
d’enseignement et de recherche.Nous avons la mission d’attirer
les générations futures en créant des structures qui puissent
les motiver ». Une alternative qui pourrait être offerte par
les maisons de santé pluridisciplinaires, comme celle que le
Dr Gomes a créée avec des confrères de la région après plusieurs
années de réflexion. Ouverte depuis le 1er juillet, cette maison
de santé, qui aspire à devenir universitaire, compte une
équipe de 24 professionnels pour une prise en charge complète
du patient. La médecine de demain est en marche.
Portrait réalisé par Célia Bantu
*Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, « les soins de santé primaires sont des soins de santé
essentiels rendus universellement accessibles aux individus et aux familles au sein de leur communauté
par des moyens acceptables pour eux et à un coût que les communautés et le pays puissent assumer ».
> Retrouvez la semaine prochaine un nouveau parcours de médecin libéral
> www.sante-sports.gouv.fr
“
ph o t o N i co l a s Re it z au m
a formation continue.Le partage des expériences.
L’enseignement. Telles sont quelques-unes
des activités que le Dr Gomes pratique de
façon assidue et engagée, en même temps
que sa profession de médecin. Nous sommes
en présence d’un homme très occupé qui
partage sa vie avec son épouse, elle-même médecin, et leurs
6 enfants. Depuis qu’il a posé la plaque de son cabinet en
1980 dans un village du Sud-Ouest de la France, le
Dr Gomes n’a eu de cesse de donner à la médecine générale
ses lettres de noblesse. Si la reconnaissance de ce que l’on
appelle les soins primaires* et la perception de la médecine
générale en tant que spécialité à part entière ont beaucoup
évolué ces dernières années dans notre pays, le Dr Gomes
y est sans doute pour quelque chose. C’est en tout cas le
Naissance au Portugal
résultat d’un engagement personnel et d’une force de
conviction qui le guident depuis longtemps. Né en 1952 au
Portugal, José Gomes est arrivé en France à l’âge de 11 ans.
Alors que sa famille s’installe dans la banlieue sud de Paris, le
Passe sa thèse
jeune José réalise vite qu’il veut devenir médecin. « Une
et ouvre son cabinet
vraie vocation qui est venue dès l’adolescence, sans doute à
travers certaines lectures, mais la motivation profonde était
déjà là ». Issu d’un milieu modeste, l’étudiant travaille en
même temps dans un hôpital parisien comme infirmier de
Crée un groupe
nuit.À l’époque,la médecine générale n’était pas une spécialité de réflexion médicale
reconnue et il y avait pour ainsi dire deux mondes.À l’issue de et de formation continue
leur 6e année d’études, certains décidaient de passer le
concours pour se diriger vers 3 ans d’Internat, d’autres
choisissaient la médecine générale et suivaient une année de
Enseigne en faculté
stage dit interné.Ceux-là devenaient des médecins généralistes.
e
Les choses ont maintenant changé et depuis 2004,la médecine de médecine le 3 cycle
de
médecine
générale
générale est devenue une spécialité à part entière, enseignée
qu’il a créé
comme telle. « À l’initiative de certains de mes confrères et
de moi-même, des réformes ont eu lieu pour redonner à la
médecine générale sa vraie place, sa pratique justifiant de
plus en plus un enseignement particulier ». On n’imagine pas
Nommé
à quel point ce fût « un travail de longue haleine, presqu’une
Maître de Conférences
lutte corporatiste car il fallait changer les mentalités. La
médecine générale est une discipline qui, plus que les autres,
a besoin de se faire reconnaître ».
Le choix initial de faire de la médecine générale pour
Nommé Professeur
favoriser « la prise en charge globale du patient » incite de médecine générale
le jeune couple Gomes à s’installer en Charente. Le
Dr Gomes termine ses études en 1980, passe sa thèse un
22 octobre et ouvre son cabinet deux semaines plus tard,
alors qu’il est déjà papa de deux jeunes enfants. Très vite, il
Crée une maison
se sent attiré par la formation. « En 1982, nous avons mis en de santé pluridisciplinaire
La pratique
de la médecine générale
nécessite un enseignement
particulier
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