Coup d`oeil - 82 - Évaluation de l`impact des premiers

Coup d’oeil sur la recherche et l’évaluation est un bulletin ponctuel qui présente des informations sur les études effectuées, nancées
ou suivies par la Direction générale adjointe de l’évaluation, de la recherche et de l’innovation.
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Ce bulletin présente l’analyse de
l’évolution de la dispensation des services
médicaux, de l’af liation et de l’utilisation
des services de la clientèle des premiers
Groupes de médecine de famille (GMF)
et de cliniques comparables qui ne sont
pas devenues des GMF. L’étude menée
par une équipe de recherche ministérielle
vise à identi er les changements reliés à
l’organisation des cliniques en GMF. Ces
résultats s’ajoutent à ceux déjà publiés
au MSSS, soit le rapport d’évaluation
des premiers GMF et quatre précédents
numéros du Coup d’œil (47, 51, 58, 80).
Méthode
Coup d’oeil
ÉVALUATION DE L’IMPACT DES PREMIERS GMF
SUR LA DISPENSATION ET L’UTILISATION DES SERVICES
sur la recherche et l’évaluation
L’étude s’appuie sur un devis de
recherche quasi expérimental avec
groupe contrôle et mesures avant et après
intervention. Dans ce modèle, l’évolution
de la pratique et de la clientèle des
médecins de deux groupes de cliniques
de première ligne sont comparés : le
premier constitué d’une quarantaine
de sites formant 21 GMF et le second,
de cliniques comparables n’étant pas
devenues des GMF ou des cliniques
réseau. L’appariement des deux groupes
est basé sur la taille et la localisation
des cliniques de même que sur l’âge
moyen et les niveaux de défavorisation
sociale et économique de la clientèle.
Les données proviennent des chiers
sur la rémunération des médecins de la
Régie de l’assurance maladie du Québec
(RAMQ). Seuls les services payés à l’acte
sont pris en compte, car ce sont les seuls
qui permettent d’identi er la clientèle.
Les mesures couvrent une période
de cinq ans, incluant deux ans avant
l’accréditation des GMF et deux ans après.
Les cliniques ont été reconstituées à
l’aide de diverses sources d’information.
La clientèle d’une clinique est dé nie
comme tous les individus ayant effectué
au moins une visite au cours de l’année à
au moins un médecin de la clinique.
Impact des GMF sur la dispensation des services médicaux
L’effectif médical — L’effectif médical
des GMF comptait, au départ, une
moindre proportion de femmes que
les cliniques comparables. Toutefois,
l’intégration de nouveaux médecins aux
GMF après leur accréditation, en 2005-
2006, a amoindri la différence en même
temps qu’il a creusé un écart d’âge
des médecins entre les deux groupes.
L’augmentation de l’effectif médical
des GMF pendant cette période traduit
l’intérêt des médecins pour cette forme
d’organisation. Le nombre total de
médecins des cliniques comparables a,
quant à lui, diminué.
La clientèle — Avant même d’être
accrédités, les GMF avaient une clientèle
plus âgée que les autres cliniques (36,2%
de 50 ans et plus comparativement à
31,9% en 2001-2002). Cette proportion
s’est accrue dans toutes les cliniques
plus rapidement qu’au sein de la
population qui consulte des médecins
au cours d’une année. Cela suggère que
l’instauration des GMF et des forfaits de
prise en charge, implantés au même
moment, a favorisé la prise en charge en
première ligne de personnes plus âgées.
L’activité des médecins — L’activité des
médecins est estimée par le nombre de
visites, le nombre de patients différents
vus et le nombre moyen de visites par
patient vu. Dans toutes les cliniques, on
constate une tendance historique à la
baisse même si la mise en place des
GMF et des forfaits de prise en charge
a stimulé temporairement l’activité des
médecins. Certaines différences sont
cependant observées : les médecins des
GMF maintiennent une clientèle plus
nombreuse alors que les médecins des
cliniques comparables voient de plus
en plus souvent un nombre réduit de
patients.
À propos du bulletin Coup d’oeil...
Des exemplaires imprimés de ce bulletin et sa version électronique sont disponibles au secrétariat de la Direction de la recherche,
de l’innovation et du transfert des connaissances (DRITC, MSSS) auprès de Laurence Savard-Paquet - 418 266-7056 - laurence.savard-
Un accès à la version électronique du bulletin est également disponible sur l’intranet Réseau à l’adresse suivante : http://reseau.msss.
rtss.qc.ca/appl/rtss/coupoeil.nsf/liste?openview
Éditique : Laurence Savard-Paquet, DRITC, MSSS
Coordonnateur du Coup d’oeil : Jacques Rhéaume - 418 266-7067 - [email protected].qc.ca
Conclusion
RÉFÉRENCE: Pour en savoir plus, consulter l’intranet réseau à l’adresse suivante : http://intranetreseau.rtss.qc.ca/index.php?id=283
Les résultats de l’étude sont également disponibles sur demande auprès de la Direction des études et des analyses
L’af liation — L’Usual Provider of
Continuity (UPC), employé pour mesurer
l’af liation, est basé sur le pourcentage
des visites en omnipratique au cabinet
du médecin habituel, soit celui qui a
dispensé la plus grande valeur monétaire
de services médicaux en omnipratique
au cours de l’année. L’UPC ne s’applique
qu’aux individus comptant aux moins
trois visites médicales. Au cours des
années qui ont suivi l’accréditation,
l’af liation de la clientèle des GMF au
médecin habituel a peu changé alors
que l’af liation à la clinique où pratique
ce médecin a augmenté, un changement
qui re ète le développement de la
pratique de groupe en GMF. Dans les
autres cliniques, c’est l’af liation au
médecin habituel qui s’intensi e tandis
que les médecins partagent de moins en
moins leur clientèle.
Un modèle de régression logistique a
mis en relation les caractéristiques de
la clientèle et l’af liation à la clinique.
La variable la plus in uente en GMF et
dans les cliniques comparables y est le
groupe d’âge, les personnes de 70 ans
ou plus étant trois fois plus susceptibles
d’avoir une af liation élevée que les 0 à
14 ans. L’inscription représente le second
facteur en importance, la probabilité
d’une af liation élevée étant 2,2 fois plus
grande lorsqu’une personne est inscrite
en GMF. Dans les cliniques comparables,
la probabilité correspondante est 1,5 fois
plus grande pour les individus inscrits en
tant que vulnérables ou pour un suivi en
périnatalité, soit un impact moindre de
l’inscription.
L’utilisation des services médicaux
La clientèle des cliniques comparables
compte, en moyenne, plus de visites
auprès de médecins omnipraticiens
en cabinet que celle des GMF. L’écart
se chiffre à 0,13 visites (ou 3,2 %) en
2001-2002 et augmente à 0,25 visites
(ou 6,3 %) en 2005-2006. La différence
peut être expliquée par la mise en place
des forfaits de prise en charge à titre de
médecin de famille, qui a eu un impact
plus important dans les cliniques non
GMF et par la possibilité de consulter
l’in rmière du GMF. On note toutefois
une baisse de l’ensemble des visites
médicales pendant la période étudiée,
cette diminution est de 10 %.
Dans toutes les cliniques, le nombre
moyen de visites à l’urgence est demeuré
relativement stable, y compris chez les
personnes ayant des problèmes de santé
chroniques. Le fait d’avoir effectué au
moins une visite auprès d’un médecin
spécialiste multiplie par 2,4 la probabilité
d’avoir recours à l’urgence dans toutes
les cliniques. L’af liation a cependant
un effet plus marqué parmi la clientèle
des GMF : plus l’af liation y est élevée,
plus la probabilité d’effectuer une visite
à l’urgence diminue, une tendance que
l’on ne retrouve pas dans les cliniques
comparables. L’inscription au GMF
semble aussi faire une différence, mais
les résultats sont mitigés.
Malgré une baisse du nombre moyen
de services, le coût moyen par usager
des services médicaux payés à l’acte
est relativement stable au cours des
cinq années. La boni cation de la
rémunération accordée aux médecins
de famille, en GMF ou hors GMF, est un
facteur important ayant contribué à la
hausse du coût unitaire des visites en
omnipratique.
La courte période d’observation après
l’accréditation des GMF, le fait que les
données re ètent uniquement les coûts,
les services et la clientèle lors d’une
visite rémunérée à l’acte et, en n, le
leadership particulier aux médecins des
premiers GMF constituent les principales
limites de cette étude. Malgré cela,
l’analyse des données montre que
l’implantation des GMF a eu des effets
que l’on peut distinguer de ceux qu’on
retrouve dans des cliniques médicales
comparables. Ces effets se rapportent à
l’intérêt que suscitent les GMF chez les
médecins, à l’af liation de la clientèle
à la clinique plutôt qu’à un médecin et
à la dispensation à une clientèle plus
nombreuse d’une quantité moindre de
services médicaux par patient.
RÉDACTION : Vincent Bonneau, Direction des études et des analyses et Anne Gauthier, Direction de l’évaluation, MSSS - Les autres membres de
l’équipe qui ont collaboré à cette étude sont : François Bégin, André Charest, Joanie Gingras et Jenny Tremblay
Impact sur l’af liation, l’utilisation des services médicaux et les coûts associés
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