MPSI B Année 2015-2016. DS 10 le 27/05/16 Exercice A b. Montrer qu'il existe un réel λ et des polynômes unitaires A et B tels que F = λ B . Préciser la forme factorisée de A et B . Montrer que 1 1 ··· 1 1 1 1 a +b 2 1 a2 +b2 · · · a2 +bn λ= . . . .. .. .. 1 1 1 · · · an +b an +b1 an +b2 n Soient a1 , · · · , an , b1 , · · · , bn des réels tels que ∀(i, j) ∈ J1, nK2 , i 6= j ⇒ ai 6= aj et bi 6= bj Soit C(a1 , b1 , a2 , b2 , · · · , an , bn ) la matrice n×n (dite de Cauchy) dont le coecient d'indice 1 et c(a1 , b1 , a2 , b2 , · · · , an , bn ) son déterminant. i, j est ai +b j L'objet de cet exercice est d'obtenir, par deux méthodes diérentes une expression factorisée de ce déterminant. c. Comment retrouver la formule de la question 2.d. sans opérations élémentaires ? 1. Calculer 603 c(1, 1, 2, 2, 3, 3). Problème 2. Opérations élémentaires. a. Préciser l'opération élémentaire et les factorisations montrant que 1 a1 − a2 1 c(a1 , b1 , a2 , b2 ) = 1 1 (a1 + b1 )(a1 + b2 ) a2 +b1 a2 +b2 Ce problème1 aborde l'étude des matrices à coecients dans {0, 1} à travers plusieurs thématiques indépendantes. Dans ce texte, n est un entier supérieur ou égal à 2 et on note : Mn = Mn (R) l'ensemble des matrices carrées d'ordre n à coecients dans R, GLn (R) l'ensemble des éléments inversibles de Mn (R), On l'ensemble des matrices carrées d'ordre n à coecients dans R orthogonales c'est à dire les matrices M ∈ Mn telles que tM M = In . Xn l'ensemble des éléments de Mn (R) dont tous les coecients sont dans {0, 1}, Yn l'ensemble des éléments de Mn (R) dont tous les coecients sont dans [0, 1], Pn l'ensemble des éléments de Xn ne contenant qu'un seul élément non nul par ligne et par colonne. On dira que λ ∈ C est une valeur propre complexe de M ∈ Mn si et seulement si En déduire l'expression factorisée de c(a1 , b1 , a2 , b2 ). b. On note Li la ligne i de C(a1 , b1 , a2 , b2 , · · · , an , bn ). Pour i ∈ J2, nK et j ∈ J1, nK, préciser le coecient dans la colonne j de Li − L1 . c. Montrer que 1 1 Qn (a1 − ai ) a2 +b1 i=2 c(a1 , b1 , · · · , an , bn ) = Qn .. . j=1 (a1 + bj ) 1 an +b1 1 1 a2 +b2 ··· ··· .. . 1 an +b2 ··· 22 mai 2017 1 a2 +bn .. . 1 1 ∃X ∈ Mn,1 (C), X 6= 0Mn,1 (C) tq M X = λX an +bn I. Généralités d. Montrer que 1. Justier que Xn est un ensemble ni et préciser son cardinal. Qn (b1 − bj ) i=2 (a1 − ai ) Qj=2 c(a2 , b2 , · · · , an , bn ) c(a1 , b1 , · · · , an , bn ) = Qn n j=1 (a1 + bj ) i=2 (ai + b1 ) Qn 2. Démontrer que | det(M )| < n! pour tout M ∈ Yn . 3. Démontrer que Yn est une partie convexe de Mn (R). 4. Soit M ∈ Yn et λ une valeur propre complexe de M c'est à dire 3. Méthode algébrique. On considére l'application F dénie dans une partie de R par : λ ∈ C, ∃X ∈ Mn,1 (C), X 6= 0Mn,1 (C) tq M X = λX x 7→ F (x) = c(x, b1 , · · · , an , bn ) Montrer que |λ| ≤ n et donner un exemple explicite où l'on a l'égalité. 1 d'après a. Montrer que F est une fraction rationnelle. Préciser son degré et ses pôles. Cette création est mise à disposition selon le Contrat Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/ 1 Math 1 PSI Concours Centrale-Supelec 2016 Rémy Nicolai S1510E MPSI B Année 2015-2016. DS 10 le 27/05/16 5. Étude de Xn0 = Xn ∩ GLn (R). a. Faire la liste des éléments de X20 . b. Montrer que X20 engendre M2 . La propriété Vect(Xn0 ) = Mn est-elle vraie pour n ≥ 2? b. Déterminer des valeurs propres (et les colonnes propres associées) pour une permutation σ quelconque. 5. Une caractérisation des éléments de Pn . On se donne une matrice M ∈ GLn (R) dont tous les coecients sont des entiers naturels et telle que l'ensemble formé par tous les coecients de toutes les puissances successives de M (dans N) soit ni. Montrer que M −1 est à coecients dans N et en déduire que M est une matrice de permutation. Que dire de la réciproque ? II. Maximisation du déterminant 1. Justier l'existence de xn = max {det(M ), M ∈ Xn } 22 mai 2017 yn = sup {det(M ), M ∈ Yn } IV. Matrices aléatoires 2. Montrer que la suite (yk )k≥2 est croissante. 3. Soit J ∈ Xn la matrice dont tous les coecients valent 1. On pose M = J − In . calculer det(M ) et en déduire que (yk )k≥2 tend vers +∞. A. Génération par une colonne aléatoire Soit p ∈]0, 1[ et X1 , . . . , Xn des variables aléatoires mutuellement indépendantes, dénies sur un espace probabilisé (Ω, P) et suivant la même loi de Bernoulli de paramètre p. 4. Soit N ∈ Yn . Pour (i, j) ∈ J1, nK2 , on note ni,j les coecients de N et supposons que pour un (i0 , j0 ) xé on ait 0 < ni0 ,j0 < 1. a. Montrer qu'en remplaçant ni0 ,j0 soit par 0 soit par 1, on peut obtenir une matrice N 0 ∈ Yn telle que det(N ) ≤ det(N 0 ). b. Montrer que xn = yn . 1. Calculer la probabilité de l'événement (X1 = X2 = · · · = Xn ). 2. Quelle est la loi de S = X1 + · · · + Xn ? On attend une démonstration du résultat annoncé. 3. Soient (i, j) ∈ J1, nK2 . Donner la loi de la variable aléatoire Xi,j = Xi × Xj . 4. Pour ω ∈ Ω, on introduit les matrices X1 (ω) U (ω) = ... ∈ Mn,1 (R), III. Matrices de permutations On note (e1 , · · · , en ) la base canonique de Rn et Sn l'ensemble des bijections de J1, nK dans lui même (permutations). Pour tout σ ∈ Sn , on note Pσ la matrice dont le coecient i, j vaut 1 si i = σ(j) et 0 sinon. On dit que Pσ est la matrice de permutation associée à σ . On note uσ l'endomorphisme de Rn dont la matrice dans la base canonique est Pσ . 1. Soit σ et σ 0 deux permutations, exprimer Pσ Pσ0 et tPσ comme des matrices de permutation. 2. Montrer que si M ∈ On son déterminant vaut +1 ou −1. 3. Montrer que Pn = Xn ∩ On et déterminer son cardinal. 4. Valeurs et vecteurs propres pour une matrice de permutation. a. Soit c la permutation dénie par M (ω) = U (ω) tU (ω) ∈ Mn Xn (ω) L'application M : ω ∈ Ω 7→ M (ω) est ainsi une variable aléatoire. a. Pour ω ∈ Ω, justier que M (ω) ∈ Xn . b. Pour ω ∈ Ω, justier que tr(M (ω)) ∈ J0, nK et que rg(M (ω)) ≤ 1. c. Pour ω ∈ Ω, justier que M (ω)2 = M (ω) et tM (ω) = M (ω) ⇔ S(ω) ∈ {0, 1} c(1) = n, c(2) = 1, · · · , · · · c(n − 1) = n − 2, c(n) = n − 1 5. Donner la loi, l'espérance et la variance des variables aléatoires tr(M ) et rg(M ). 2iπ On note ω = e n . Montrer que ω est une valeur propre complexe de Pc et préciser la colonne non nulle associée. Montrer que toutes les racines n-ième de l'unité (u ∈ Un ) sont des valeurs propres complexes de Pc . Cette création est mise à disposition selon le Contrat Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/ 6. Exprimer M k en fonction de S et M . Quelle est la probabilité pour que la suite de matrices (M k )k∈N soit convergente ? 2 Rémy Nicolai S1510E MPSI B Année 2015-2016. DS 10 le 27/05/16 22 mai 2017 B. Génération par remplissage aléatoire Soit p ∈]0, 1[. On part de la matrice nulle de Mn (R), notée M0 . Pour tout k ∈ N, on construit la matrice Mk+1 à partir de Mk de la manière suivante - on parcourt la matrice en une vague et chaque coecient nul est changé en 1 avec la probabilité p ; - chaque action sur un coecient est indépendante de ce qui se passe sur les autres et des vagues précédentes. Les Mk sont donc des variables aléatoires à valeurs dans Xn et l'on considère qu'elles sont dénies sur un espace probabilisé commun (Ω, P). Voici un exemple de réalisation de cette évolution pour n = 2 M0 = 0 0 0 0 → M1 = 1 1 0 0 → M2 = 1 1 0 0 1 1 1 0 1 1 1 → M4 = → M5 = 1 1 1 → M3 = 1 1 Pour k ≥ 1, le nombre de modications réalisées lors de la k -ième vague est noté Nk . Dans l'exemple ci-dessus : N1 = 2, N2 = 0, N3 = 1, N4 = 1, N5 = 0. On s'intéresse au plus petit indice k pour lequel la matrice Mk ne comporte que des 1 ; on dit alors qu'elle est totalement remplie. Dans l'exemple précédent, ce premier indice vaut 4. On note q = 1 − p et m = n2 . 1. Donner la loi de N1 , puis la loi conditionnelle de N2 sachant (N1 = i) pour i dans un ensemble à préciser. N1 et N2 sont-elles indépendantes ? 2. Soient i, j ∈ {1, . . . , n}. Le plus petit entier k ≥ 1 tel que le coecient ligne i, colonne j de Mk vaut 1 est noté Ti,j (dans l'exemple ci-dessus, T1,1 = 1 et T1,2 = 3). Pour k ∈ N∗ , préciser P(Ti,j = k). 3. Pour un entier k ≥ 1, donner la limite de la suite (P(Ti,j ∈ Jk, sK))s∈N . On admettra que cette limite est P(Ti,j ≥ k). 4. Soient r ≥ 1 un entier et Sr = N1 + · · · + Nr . Que représente Sr ? Donner sa loi. (Utiliser la question précédente) Cette création est mise à disposition selon le Contrat Paternité-Partage des Conditions Initiales à l'Identique 2.0 France disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0/fr/ 3 Rémy Nicolai S1510E