3• Excès de liquide entre
les deux membranes du
péritoine (abdomen).
4• Pour un examen par
Fibrotest, 50 euros sur
90 restent à la charge
du patient. En revanche,
FibroScan est intégrale-
ment pris en charge par
l’hôpital.
lui les marqueurs du Fibrotest et les ALAT
(transaminases) afin de donner un index d’acti-
vité (de A0 à A3). L’utilisation du Fibrotest per-
mettrait d’éviter la biopsie hépatique dans près
de 50 % des cas. Néanmoins, cette technique
nécessite une analyse critique des résultats dans
leur ensemble. L’existence d’une hémolyse
(diminuant le taux d’haptoglobine), d’une mala-
die de Gilbert (augmentant le taux de biliru-
bine), d’une cholestase ou d’une inflammation
aiguë peuvent être à l’origine de faux positifs.
D’autres alternatives ont été proposées : par
exemple le Forns, qui associe l’activité de la
gGT, le taux de cholestérol, le taux de plaquet-
tes et l’âge ; ou l’APRI, qui mesure le rapport
entre l’activité sérique de l’aspartate amino-
transferase et le taux de plaquettes.
䊳
Le FibroScan ou élastométrie
Le FibroScan (EchosensTM) est une approche
physique directe qui permet, à l’aide d’une
sonde d’échographie modifiée,
d’évaluer la fibrose hépatique en
mesurant le degré d’élasticité du
foie : plus le foie est dur, plus la
fibrose est importante. Cette
méthode peu coûteuse est prise
en charge par l’hôpital.
De plus, elle est indo-
lore et rapide : le test
dure cinq minutes
et peut être réalisé
par une infirmière.
Une dizaine de
mesures sont réali-
sées ; la moyenne de
ces mesures donne
le résultat. L’appareil
est désormais présent dans la plupart des centres
hospitaliers.
Quelques réserves cependant : 1 fois sur 30, le
test échoue sans raison déterminée. De plus, le
FibroScan n’est pas probant sur les patients
maigres, obèses ou avec de l’ascite3. En revan-
che, ce test a un intérêt particulier pour poser
l’indication d’un traitement. Et chez les patients
qui suivent déjà un traitement antiviral C, il
peut évaluer la régression de la fibrose même en
l’absence de diminution de la charge virale. Par
ailleurs, il permet d’évaluer la vitesse d’évolu-
tion de la fibrose, ce qui est particulièrement
utile chez les patients co-infectés. Enfin, il a une
excellente performance pour le diagnostic de
fibrose sévère et de cirrhose.
La combinaison des deux approches élastomé-
trie et Fibrotest/Actitest est particulièrement
interessante puisqu’elle offre les meilleures per-
formances, non seulement pour le diagnostic de
fibrose significative (F ≥2), mais aussi de fibrose
sévère (F3 et F4)4.
En conclusion
Ces avancées extrêmement importantes réali-
sées dans la mesure non invasive de la fibrose
hépatique, en particulier chez les patients
atteints d’hépatite C, permettent, dans une très
grande majorité des cas, d’éviter la biopsie
hépatique. En outre, la pratique de ces tests est
d’une grande utilité pour le suivi des patients,
non seulement pour faire le pronostic de la
maladie, mais aussi pour suivre l’impact d’un
traitement sur la régression éventuelle de
fibrose chez les patients sous thérapie antivirale.
Science et médecine
Dossier médical
18
Hémophilie 177
•
Mars 2007
Mesurer la fibrose :
de F0 à F4
La fibrose s’évalue sur une échelle allant
de F0 (pas de fibrose) à F4 (cirrhose).
L’évolution vers la cirrhose – affection grave
du foie entraînant des anomalies de fonc-
tionnement – peut se faire sur vingt à trente
ans. On parle de cirrhose compensée
lorsque le foie continue à assurer l’essentiel
de ses fonctions. En cas de cirrhose
décompensée, des complications impor-
tantes apparaissent (hémorragie digestive,
troubles neurologiques…), et nécessitent
une prise en charge médicale d’urgence.
Le Fibrotest/Actitest
permet d’évaluer le score
METAVIR qui donne une
indication sur l’activité
virale dans le foie (A1, A2,
A3) et sur l’état de fibrose
du foie (F1, F2, F3, F4).
A partir d’une
onde de choc
envoyée
dans le foie,
le FibroScan
mesure son
élasticité.
C’est le principe
de l’élastométrie.