ECOLE DOCTORALE "Médicament, Toxicologie, Chimie, Imageries"
- UNIVERSITE PARIS DESCARTES
Proposition de sujet de thèse à l’appui d’une demande de contrat doctoral 2016-
2017
(l'ensemble de cette fiche ne doit pas dépasser 1 page)
Nom, prénom du directeur de l'unité de recherche : Daniel SCHERMAN
Numéro de l'unité de recherche (et établissement de rattachement) :
UMR 8258 CNRS - UMR-S 1022 Inserm – Paris 5 – Chimie ParisTech
Nom, prénom du responsable de l'équipe d'accueil (EAD) : Virginie ESCRIOU
Nom, prénom du directeur de thèse : Virginie ESCRIOU
Titre du sujet de thèse proposé : Stratégies de vectorisation de petits ARN interférents pour
le traitement de la fibrose hépatique
Contenu scientifique du programme de la thèse
Contexte : La stéato-hépatite non alcoolique (NASH) est une hépatopathie chronique dont la
prévalence augmente dans le monde, et qui toucherait près de 2 à 5% des individus dans les
pays industrialisés. Elle touche à la fois des patients présentant un syndrome métabolique
associé à une obésité et des patients dont l’indice de masse corporelle est normal. Elle conduit
progressivement à une fibrose hépatique, pouvant aboutir à une cirrhose voire à un carcinome
hépatocellulaire. Le diagnostic est souvent tardif, et aucun traitement contre la fibrose
hépatique n’existe. Il est nécessaire et urgent de proposer de nouvelles stratégies
thérapeutiques. Dans cette optique les petits ARN interférents (siRNA) présentent un intérêt
majeur. Depuis la découverte de l’ARN interférence en 1998, ils se sont imposés comme un
outil indiscutable pour éteindre un gène à condition de les associer à un vecteur
d’administration. La fibrose hépatique correspond à une accumulation excessive de protéines
de la matrice extracellulaire due à un déséquilibre entre synthèse et dégradation. Les cellules
stellaires sont particulièrement impliquées dans la réponse fibrogénique. En effet, les lésions
et l’inflammation chroniques du foie activent ces cellules qui se dédifférencient en
myofibroblastes, majoritairement responsables de la synthèse d’un tissu cicatrisant. Elles
représentent donc une cible de choix pour le traitement de la fibrose hépatique.
Projet : La première étape de ce projet sera de concevoir des vecteurs de siRNA capables
d’atteindre et de cibler les cellules stellaires hépatiques afin d’inhiber spécifiquement les cibles
protéiques choisies et exprimées par ces cellules. L’équipe d’accueil a conçu de nouvelles
formulations de siRNA, très efficaces in vivo sur différents modèles de maladies. Ces
nanoparticules seront modifiées par greffage d’un ligand spécifique des cellules stellaires
(comme le mannose-6-phosphate). Afin d’augmenter leur temps de circulation le greffage d’un
polyéthylène glycol en surface de la particule sera réalisé. Les tests de transfections seront
réalisés sur des cellules primaires au laboratoire à partir de foie de souris et sur des lignées
murines et humaines commerciales (HSC-T6 et LX2). Une localisation préférentielle dans les
cellules stellaires in vivo sera étudiée grâce à un modèle de dissociation enzymatique in situ
du foie (déjà établi au laboratoire), suivie par analyse en cytométrie. Les cibles thérapeutiques
visées par les siRNA seront des protéines impliquées dans la fibrogénèse comme Col1A1 ou
TGF et également les inhibiteurs d’apoptose comme bcl2.
La deuxième étape du projet de thèse consistera à mettre en place un essai thérapeutique
pré-clinique pour les cibles choisies. Pour cela, nous travaillerons sur le modèle murin de
fibrose hépatique métabolique mis en place récemment au laboratoire. Il s’agit d’un modèle
représentatif des mécanismes physiopathologiques observés chez le patient atteint de NASH.
L’efficacité des vecteurs sera évaluée par suivi des marqueurs conventionnels d’inflammation
et de fibrose mais d’autres méthodes sont aussi envisagées comme la caractérisation
morphologique des fibres de collagène sur coupes de foie en imagerie multiphonique de sde
harmonique (Collab service Imagerie Institut Pasteur) ou l’imagerie non invasive de la fibrose
hépatique par Elastographie par Résonance magnétique (Collab CNRS-CREATIS UMR5220,
Inserm U1206). La toxicité induite par le traitement sera également évaluée.
Les compétences de l’équipe d’accueil, allant de la conception de vecteurs d’acide nucléique
jusqu’à l’évaluation de ces vecteurs sur des modèles animaux, permettront la réalisation de ce
projet qui s’inscrit dans le projet global du laboratoire. Ce projet permettra à terme de
déboucher sur de nouveaux candidats thérapeutiques avec un possible transfert vers des
essais cliniques.