des patientes dont la maladie n’était
pas active cliniquement depuis plu-
sieurs mois ou années. Le clomiphène,
de par son activité antiestrogénique,
pourrait entraîner une libération de
cytokines pro-inflammatoires, à
l’image des phénomènes constatés
dans le post-partum (10). Ces observa-
tions restent toutefois isolées et ne
permettent pas pour le moment de tirer
des conclusions plus générales sur la
stimulation ovarienne dans la SEP.
Grossesse
L’influence de la grossesse sur le cours
évolutif de la SEP a longtemps été
sujet à controverse. Les séries de cas
publiées étaient plutôt en faveur d’un
effet délétère de la grossesse. L’étude
européenne PRIMS a permis de
mettre un terme au débat. Deux cent
cinquante-quatre patientes porteuses
de SEP ont été suivies de façon pros-
pective pendant 296 grossesses et
l’année qui suivait l’accouchement.
Une diminution du taux de poussée a
été observée pendant la grossesse et
particulièrement au cours du troisième
trimestre (0,2 poussée/an/femme) par
rapport à l’année précédant la gros-
sesse (0,7 poussée/an/femme). Il sem-
blait ensuite exister un effet “rebond”
dans les trois premiers mois du post-
partum (1,2 poussée/an/femme), puis
un retour à la fréquence de poussées
d’avant grossesse. Par ailleurs, la pro-
gression du handicap n’a pas été
influencée par les fluctuations d’acti-
vité de la maladie (11) (figure). Ces
constatations cliniques ont été corro-
borées par la disparition de l’activité
IRM pendant cette période (12). La
diminution du taux de poussée pen-
dant cette période est telle qu’aucun
traitement, à ce jour, n’égale cet effet.
Une étude vient d’être rapportée sur
l’usage d’estriol (hormone sécrétée
par l’unité fœto-placentaire pendant la
grossesse), administré à des doses
comparables à celles de la grossesse
(8 mg par jour), pendant 6 mois chez
12 patientes porteuses de SEP. Une
diminution significative des taux
d’IFNγ, ainsi que du volume et du
nombre de lésions prenant le gadoli-
nium lors du suivi IRM mensuel a été
observée (13). Cela pourrait être envi-
sagé comme une nouvelle stratégie
thérapeutique dans l’avenir.
Ménopause
Aucune donnée n’est actuellement
disponible concernant la ménopause et
les traitements hormonaux substitutifs
dans la SEP. Toutefois, l’apparente
innocuité des contraceptifs oraux sur
la maladie et l’effet plutôt bénéfique
des hormones sexuelles, notamment
au cours de la grossesse, nous confor-
tent dans leur utilisation en postméno-
pause. Ce d’autant plus que les
patientes présentent le plus souvent un
risque élevé d’ostéoporose du fait des
cures de corticoïdes administrées à
répétition.
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Sclérose en plaques
98
Figure. Taux de poussée par femme et par an pour chaque trimestre avant, pendant et
après la grossesse (d’après [11]).
Taux de poussée
par femme et par an
1,6
1,4
1,2
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0 1 2 3 4 1 2 3 1 2 3 4
avant la grossesse pendant la grossesse après la grossesse
Accouchement
Trimestres
Sclérose en plaques
.../...
Act. Méd. Int. - Neurologie (4) n° 4, mai 2003