Hopital_future_FR_bilan.docx
L’hôpital en 2050
Projetons-nous dans le futur: à quoi pourra bien ressembler un hôpital en 2050? Notre hypothèse se base sur
quatre secteurs: le donneur d’ordre («le système de prestations»), l’exploitant («la société hospitalière»), la
structure («le site hospitalier») et les impacts pour l’usager («le patient»).
Itten+Brechbühl AG; Venhoeven CS; BM Baumanagers
Le système de prestations
Les pouvoirs publics se retirent de l’activité d’exploitation hospitalière et se concentrent sur leur rôle de
donneur d’ordre et de régulateur. Les fameux conflits de rôles n’ont plus lieu d’être.
Les pouvoirs publics mettent au concours les prestations, recueillent les offres de réseaux sanitaires opé-
rant de manière intégrale en toute concurrence et octroient des concessions de prestations sanitaires
aux prestataires.
Les réseaux sanitaires ne sont plus payés pour le traitement des pathologies, mais pour la préservation
de la santé de leurs clients. Il s’agit davantage de préserver la santé, et non pas de réparer.
La société hospitalière
Des actionnaires minoritaires entrent dans le capital de certains hôpitaux publics, tandis que d’autres ont
été vendus entièrement à des acteurs privés.
L’immobilier hospitalier est détenu par des sociétés immobilières hospitalières opérant sur le plan natio-
nal, voire international. Certaines d’entre elles sont cotées en bourse.
Les hôpitaux sont affiliés à des réseaux sanitaires nationaux et offrent des prestations intégrées à tous les
niveaux du secteur de la santé.
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Les hôpitaux se centrent sur les traitements ambulatoires. La part ambulatoire des prestations repré-
sente les trois quarts de leur chiffre d’affaires. Les activités stationnaires sont moins rentables que les
activités ambulatoires.
Les sociétés hospitalières locales ne possédant qu’un seul site n’existent plus.
Le site hospitalier
Les sites hospitaliers sont organisés comme des villes (avec des possibilités de séjour, des commerces et
des centres de loisirs).
Des tiers externes (par ex. sociétés logistiques) se disputent une grande partie des prestations d’assistance
encore assumées aujourd’hui par les sociétés hospitalières. Ils livrent sans conducteur jusqu’à l’étage et
jusqu’aux consommateurs à l’aide de systèmes logistiques ultramodernes. Les commandes de matériels
sont lancées, regroupées et livrées automatiquement. Le stockage est confié aux logisticiens, et non pas
aux hôpitaux.
Les hôpitaux dotés de sites de grande envergure se concentrent sur leurs cœurs de métiers et gèrent des
portails proches des lieux d’habitation.
Le nombre de patients et de visiteurs sur le site ne peut être abaissé que par une organisation en réseau.
La densité du trafic sur le site peut être réduite.
Plusieurs prestataires opèrent sur le site hospitalier dans un centre de santé.
L’immobilier hospitalier est occupé par plusieurs utilisateurs. Sur le site hospitalier, l’approche «single te-
nant» (à locataire unique) appartient désormais au passé.
Les sites hospitaliers grandissent en surface, mais sont utilisés de manière multifonctionnelle.
Le patient
Dans l’hôpital pour soins aigus, 90% des chambres sont individuelles.
Les patients peuvent être surveillés à distance en dehors du site hospitalier. Le monitorage est donc indé-
pendant du lieu de séjour.
Grâce à des instruments de communication de pointe, 30% des patients sont traités non pas dans un hô-
pital ni dans une clinique, mais à domicile. Cela permet aux réseaux sanitaires de réduire leurs coûts et
donc de minimiser les primes au profit de leurs clients.
Par voie de conséquence, le nombre de lits a fortement baissé. Seuls les cas graves sont traités dans l’unité
de lits.
Les robots ont comblé le manque chronique de personnel et sont omniprésents.
Il y a moins d’hôpitaux, mais la sécurité des prestations n’en souffre pas grâce aux portails situés à proxi-
mité des lieux d’habitation.
Bilan
Il est difficile de dire à quoi ressemblera le milieu hospitalier en 2050. Néanmoins, une caractéristique déterminante
devrait distinguer les bâtiments hospitaliers: ils doivent être ouverts à plusieurs utilisations et convaincre par leur
flexibilité. Dans la planification des hôpitaux, l’une des tâches essentielles consistera à tester les possibilités de
changements moyennant une flexibilité «intégrée», et à les rendre réalisables.
Comme au théâtre, où dans la mesure du possible l’enveloppe des bâtiments est conservée, mais la scène modifiée
de représentation en représentation, à l’hôpital les locaux seront adaptés d’utilisation en utilisation.
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Pour que l’exécution des prestations soit optimisée, l’hôpital devra inévitablement savoir adapter au mieux ses
bâtiments aux exigences résultant des processus. En 2050, l’immobilier hospitalier devra aussi apporter tout son
soutien à l’hôpital dans ses activités et lui permettre d'exécuter des prestations efficaces.
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