LETTRE N°121 – 09 MAI 2016
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LETTRE HEBDOMADAIRE
ÉCONOMIE ET MARCHÉS
ÉCONOMIE ET MARCHÉS
Le marché de l'emploi reste l’élément central à toute décision de relèvement des taux directeurs par la Fed lors de
sa prochaine réunion de juin. Les données mensuelles de l'emploi pour le mois d'avril, publiées vendredi 6 mai,
ont déçu avec seulement 160 0000 créations. Cependant on constate une remontée du rythme de progression des
salaires, ce qui témoigne tout de même de l’amélioration progressive du marché du travail. Pour que le dollar
reprenne son chemin haussier, il sera nécessaire que les indicateurs économiques confirment une accélération
de la croissance aux Etats-Unis, après un T1-2016 faible. En parallèle, la batterie de publications des indices PMI
pour le mois d’avril en Chine n’ont pas été de nature à améliorer sensiblement le niveau de confiance.
Les grands événements de la semaine
Aux Etats-Unis, les chiffres de l’emploi alimentent l’idée que la croissance peine à rebondir
La publication de nombreuses statistiques économiques pour le mois d’avril révèle des signaux mitigés quant à la
vigueur de la croissance américaine pour le second trimestre, après le coup d’arrêt observé au T1-2016. Alors que
l’indice ISM manufacturier a reculé en avril à 50,8 contre 51,8 le mois précédent, l’indice ISM non-manufacturier a
poursuivi son rebond ce mois-ci pour atteindre 55,7 points contre 54,8 en mars. Cette appréciation tient
essentiellement à un accroissement des nouvelles commandes et des embauches. Principal pourvoyeur d'emplois,
l'embellie du secteur des services est une excellente nouvelle pour le marché du travail aux Etats-Unis.
Pour autant, les données du marché du travail pour le mois d’avril n’ont guère brillé. Le nombre de créations
d’emplois a été limité à 160 000. Ceci se compare à 208 000 en mars. Le taux de chômage est resté inchangé à
5,0%. En revanche, deux éléments moins visibles mais plus positifs sont à noter :
- d’une part, le rythme de progression de salaires horaires a augmenté, à +2,5% (+2,3% le mois précédent, et
un enchaînement de trois mois de ralentissement depuis le mois de janvier) avec en parallèle un peu plus
d’heures travaillées ;
- par ailleurs, l’indice de sous-emploi (U6) a repris son orientation à la baisse, et revient sur les points bas
récents, à 9,7%. Ceci tient certes à la rechute du taux de participation (62,8% vs 63,0%), mouvement qui met
un terme (au moins temporaire), à la remontée enregistrée depuis octobre 2015, mais ne peut qu’alimenter
l’intensification des pressions salariales si la tendance se confirme.
En Chine, les indices d’activité pointent vers une stabilisation du rythme de croissance économique
Les différentes publications d’indices PMI pour le mois d’avril pointent la stabilisation du rythme de croissance à un
niveau très probablement inférieur aux 6-7% annoncés par le gouvernement, mais sans ralentissement marqué
(hard landing) non plus. Alors que l’indice PMI manufacturier officiel est ressorti quasi-stable et au-dessus du seuil
critique des 50 (50,1 en avril contre 50,2 en mars), l’indice PMI Caixin manufacturier s’est légèrement contracté à
49,4 en avril contre 49,7 le mois précédent, en lien avec le recul de la composante « nouvelles commandes à
l’export ». Ce dernier, censé mieux refléter la situation des entreprises de taille moyenne, indique qu’elles subissent
toujours le ralentissement de l’activité économique, entraînant une baisse importante de la demande pour les biens
industriels. Dans le secteur des services, les indices PMI demeurent au-dessus du seuil des 50 en avril mais
témoignent d’une légère inflexion par rapport au mois dernier (indice PMI officiel : 51,8 contre 52,2 en mars, indice
PMI Caixin : 53,5 contre 53,8 le mois dernier).
Dans ce contexte, les risques de ralentissement additionnels de la croissance persistent alors que les autorités
chinoises tentent de poursuivre leurs réformes structurelles afin de piloter au mieux leur transition vers une
économie de services, à l'égard de la suppression récente de la taxe professionnelle au profit d'une taxe sur la
valeur ajoutée dans le secteur des services. Cette stabilisation de la croissance économique s’opère également
grâce à de lourdes dépenses publiques qui continuent d’aggraver la problématique d’endettement. D’ailleurs,
l’agence de notation S&P a récemment mis en garde quant à de possibles révisions à la baisse des notes de crédit
des pays émergents.
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Les bourses cette semaine
Semaine du 2 au 6 mai 2016
Alors que le printemps s’installe, enfin, sur le pays, les marchés financiers sont d’humeur automnale. Un sentiment
qui faute de nouvelles susceptibles d’orienter les investisseurs, pourrait durer quelque temps.
EN EUROPE, les marchés font grise mine. Tous les marchés sont dans le rouge cette semaine, l’Italie perdant 4%
(valeurs bancaires). La forte aversion au risque s’exprime prioritairement sur les grandes valeurs qui en moyenne
abandonnent -2,5%. Les valeurs petites ou moyennes résistent un peu plus. Les valeurs de croissance performent
mieux que les valeurs décotées. On notera que sur les grandes valeurs de la Zone Euro, le poids des dividendes
versés représente -0,53% de performance sur la semaine (-1,2% depuis le début d’année). Au niveau sectoriel, les
valeurs bancaires ont perdu entre -7% et -8% les valeurs bancaires. Les produits de base, l’immobilier,
l’alimentation, la consommation et les médias ont corrigé de 1% . Les volatilités se retendent un peu mais sans
excès. Les publications de résultats trimestriels sont plutôt bonnes dans la mesure elles n’amènent pas de
révisions en baisse des prévisions. Cela devrait porter un peu les valorisations mais les perspectives de Brexit
continuent d’alimenter les inquiétudes alors que le dollar surprend par sa faiblesse et que le baril reprend de
l’altitude suite aux coupes d’investissement dans l’amont plus quelques ruptures d’approvisionnement temporaires.
AUX ÉTATS-UNIS, tendance baissière à Wall Street, malgré une dernière séance qui finit dans le vert. Le SP&500
perd 2,15% depuis son point haut du 20 avril, termine la semaine en recul de 0,40%. Le Dow Jones affiche lui aussi
un score hebdomadaire négatif de -0,19% tandis que le Nasdaq cède 0,82%.
L’absence de nouvelles, comme chaque année au mois de mai, pèse sur un marché qui vient de rebondir de 12,5%
par rapport à son point bas de février. La pression est d’autant plus forte que les dernières statistiques, en particulier
celles de la croissance au T1-16, étaient plutôt mitigées. Le marché a besoin d’être rassuré pour aller plus loin.
C’est dire que les chiffres mensuels de l’emploi, publiés ce vendredi, étaient très attendus par les investisseurs.
Hélas, elles n’ont pas été déterminantes. Elles ont à la fois déçu, car les 160 000 créations d’emplois d’avril sont
moins nombreuses qu’attendues, et réconforté parce que la croissance des salaires horaires continue d’accélérer.
Elles ont donc été interprétées différemment et n’ont pas réussi à orienter les investisseurs.
Du côté des entreprises, alors que 85% d’entre elles ont déjà publié leurs résultats, les annonces se raréfient.
Quelques entreprises se sont quand même distinguées cette semaine. C’est le cas de l’éditeur de jeux Activision
Blizzard, rendu célèbre par Word of Warcraft et Call of Duty, qui gagne 8,5% après avoir annond’excellents
résultats pour le premier trimestre et revu en hausse ses perspectives 2016. C’est le cas aussi des fabricants de
produits alimentaires Kraft et Whole Foods Market, qui gagnent respectivement 3,8% et 5,9%.
AU JAPON, deux séances seulement à la bourse de Tokyo cette semaine : lundi marqué par une nette baisse de
3,11% en sympathie avec le recul des bourses mondiales sur la dernière séance d’avril et vendredi, jour de
réouverture après 3 jours de fête, les actions ont reculé de 0,25%. Difficile de conclure sur l’orientation et
l’humeur du marché dans ce contexte, si ce n’est que l’appréciation continue du yen contre le dollar est un véritable
frein pour la progression des indices. Au total sur la semaine, le Nikkei cède en deux séances 3,36% et le Topix
3,15%.
MARCHES ÉMERGENTS. Mauvaise semaine sur les bourses émergentes, l’indice MSCI EM représentatif des
actions émergentes affiche sa troisième baisse hebdomadaire consécutive avec un recul de 4,15%, dans une
volatilité accrue, au plus haut depuis 2011. Les devises émergentes suivent le même chemin avec un repli de
l’indice de 1,4% sur la semaine. Certains pays affichent des reculs beaucoup plus significatifs comme le rand Sud-
africain -4,5%, la livre turque (-4,7%) ou le rouble (-1,8%), pénalisés par des stocks mondiaux de pétrole,
dangereusement en hausse pour un pays qui tire 60% de ses recettes d’exportations des ventes de pétrole et de
gaz. À côté de la Russie, les bourses des autres pays producteurs de matières premières pâtissent du recul des
prix des matières premières depuis quelques jours. On notera, à cet égard, le cas du cuivre dont le prix est
aujourd’hui proche de son plus bas de 2011, alors que les nécessaires ajustements des surcapacités tardent à se
faire.
Les investisseurs s’inquiètent pour la croissance des mois à venir dans le monde émergent alors que les dernières
statistiques en provenance des deux plus grandes économies du monde (États-Unis et Chine) envoient des signaux
mitigés. Une inquiétude encore renforcée par le rapport sur l’emploi américain, publié en fin de semaine. De fait, le
sentiment des investisseurs semble se retourner et l’appétit pour le risque est moins fort.
Cette semaine on retiendra la mauvaise tenue de la bourse d’Istanbul, qui signe sa pire performance hebdomadaire
depuis 2013 sur fonds de tensions politiques internes. Alors que le président Erdogan poursuit ses manœuvres
pour détenir le pouvoir exécutif constitutionnellement dévolu au premier ministre, l’ISE 100 abandonne 9% en cinq
séances et le taux des emprunts souverains à dix ans grimpe de 0,54 point de pourcentage.
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La Semaine sur les taux
Ce que nous retenons sur les taux souverains sur la période écoulée
Les inquiétudes quant à la vigueur de la croissance américaine entraînent l’ensemble des taux souverains à la
baisse sur la semaine, malgré la stabilisation du cours du pétrole sur des points hauts depuis le début d’année.
Aux Etats-Unis, l’accumulation des statistiques économiques mitigées pour le mois d’avril alimente les craintes
quant à la capacité de l’économie américaine à progresser, comme en témoigne la chute récente du taux
d’anticipation de l’inflation américaine à 5 ans dans 5 ans passant de 2,13% à 2,06% en fin de semaine. La
mauvaise orientation des statistiques du nombre de créations d’emplois n’ont pas eu d’impact sur les taux. En effet,
la baisse du taux de sous-emploi plus large (U6) et la remontée du rythme de progression des salaires après trois
mois de baisse permettent de relativiser la déception. Ces pressions baissières se reflètent également sur les taux
souverains longs des pays « sûrs » de la zone euro. Les menaces d’interventions additionnelles de la part des
autorités japonaises via le gouverneur de la Banque centrale mais aussi le Premier ministre menace d’ajouter
encore de la liquidité, et par ricochet de pressurer les taux souverains plus à la baisse encore.
Le billet de l’ISR
Selon l’OIT le réchauffement climatique affectera fortement la productivité des économies
émergentes.
Selon une étude réalisée conjointement par l’Organisation Internationale du travail (OIT), le Programme
des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le
Climate Vulnerable Forum (groupe de 43 pays particulièrement vulnérables au changement climatique),
la baisse de la productivité liée au réchauffement du climat serait à l’horizon 2030 de l’ordre de 2 000
Md$ par an.
En effet, en raison de la hausse des températures, les conditions de travail se détériorent, obligeant les
personnes travaillant en extérieur à ralentir les cadences ou à allonger les pauses.
Dans le monde, 1 milliard de travailleurs seront particulièrement touchés en Asie, en Afrique et en
Amérique latine. Dans les cas extrêmes tels que les Maldives ou le Cambodge, la perte de productivité
serait de l’ordre de 20%. Du fait des chaleurs extrêmes, l’Inde a déjà perdu 3% d’heures de travail
diurne, et pourrait en perdre 8% d’ici 2085.
Ce document a été produit à titre d’information seulement. Il ne constitue pas un conseil en investissement. CM-CIC AM et son
personnel ne sauraient être tenus responsables de toute décision prise ou non sur la base d’une information contenue dans ce
document, ni de l’utilisation qui pourrait en être faite par un tiers. Ce document ne peut pas être reproduit, distribué ou publié, en
totalité ou en partie, sans l’autorisation préalable écrite de CM-CIC AM. Les informations qui y sont contenues ont été puisées aux
meilleures sources mais cette précaution n’exclut pas que des risques d’erreurs se soient glissés dans les chiffres indiqués ou les
faits que cette lettre relate.
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ÉCONOMIE ET MARCHÉS
Valeurs au Évolution Valeurs au Évolution Valeurs au
INDICES - CHANGES - TAUX depuis
06/05/2016 hebdo 22/04/2016 31/12/2015 31/12/2015
CAC 40 4 301,24 -2,88% 4 428,96 -7,24% 4 637,06
DAX 30 9 869,95 -1,68% 10 038,97 -8,13% 10 743,01
EUROSTOXX 50 2 936,84 -3,02% 3 028,21 -10,12% 3 267,52
Euro Stoxx Select Dividend 30 1 756,09 -2,21% 1 795,86 -5,00% 1 848,46
STOXX Global Select Dividend 100 2 494,49 -2,99% 2 571,46 -3,23% 2 577,68
S&P 500 2 057,14 -0,40% 2 065,30 0,65% 2 043,94
DOW JONES 17 740,63 -0,19% 17 773,64 1,81% 17 425,03
NASDAQ 4 736,16 -0,82% 4 775,36 -5,42% 5 007,41
Shangaï 2 913,25 -0,85% 2 938,32 -17,69% 3 539,18
Hong-Kong 20 109,87 -4,54% 21 067,05 -8,23% 21 914,40
S&P NIFTY (Inde) 7 733,45 -1,48% 7 849,80 -2,68% 7 946,35
NIKKEI 16 106,72 -3,36% 16 666,05 -15,38% 19 033,71
BOVESPA (Brésil) 51 717,82 -4,07% 53 910,51 19,30% 43 349,96
Santiago (Chili) 4 003,02 0,02% 4 002,07 8,77% 3 680,21
RTS Index (Russie) 912,02 -4,11% 951,11 20,47% 757,04
Volatilité du S&P500 14,72 -6,24% 15,70 -19,17% 18,21
Volatilité du CAC40 23,43 3,43% 22,65 9,49% 21,40
Volatilité des changes 11,10 3,64% 10,71 17,58% 9,44
Volatilité taux US (T-Notes) 4,00 -6,32% 4,27 -26,20% 5,42
Volatilité taux All (Bund) 4,64 16,29% 3,99 -42,07% 8,01
€-$ 1,1404 -0,41% 1,1451 4,95% 1,0866
€-¥ 122,17 0,19% 121,94 -6,46% 130,61
€-£ 0,79 0,89% 0,78 7,20% 0,74
€-CHF 1,11 0,99% 1,10 2,08% 1,09
Or 1 294,90 0,30% 1 291,06 21,91% 1 062,16
Argent 17,53 -1,64% 17,82 26,39% 13,87
Indice CRB 179,91 -2,55% 184,61 2,14% 176,14
Future WTI (New-York) 44,66 -2,74% 45,92 20,57% 37,04
Future Brent (London) 45,37 -5,73% 48,13 21,70% 37,28
iTraxx XOver 331,42 21 bp 310,28 17 bp 314,62
iTraxx Corp 79,43 7 bp 72,90 2 bp 77,27
iTraxx Fin 99,85 11 bp 89,18 23 bp 76,81
iTraxx SubFin 221,37 20 bp 201,09 68 bp 153,51
Taux US 10 ans 1,78 -5 bp 1,83 -49 bp 2,27
Taux JAPONAIS 10 ans -0,11 -4 bp -0,08 -38 bp 0,27
Taux ANGLAIS 10 ans 1,42 -18 bp 1,60 -54 bp 1,96
Taux ALLEMAND 10 ans 0,14 -13 bp 0,27 -49 bp 0,63
Taux FRANCAIS 10 ans 0,52 -11 bp 0,63 -47 bp 0,99
Taux ITALIEN 10 ans 1,49 1 bp 1,49 -10 bp 1,60
Taux ESPAGNOL 10 ans 1,59 0 bp 1,59 -18 bp 1,77
EONIA -0,329 0 bp -0,333 -20 bp -0,127
BCE 0,00 0 bp 0,00 -5 bp 0,05
Euribor 3 mois -0,256 -1 bp -0,251 -13 bp -0,131
Fed Funds 0,50 0 bp 0,50 0 bp 0,50
BBA Libor 3 Mois 0,63 -1 bp 0,64 2 bp 0,61
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