Actualités des marchés financiers Février 2017
Depuis juillet, l’économie mondiale monte en puissance et le FMI anticipe une
croissance de 3,4 % en 2017. Toutes les données indiquent que le rebond de
la croissance repose sur des conditions macroéconomiques saines et suit une
évolution simultanée entre les grands blocs économiques. Partout dans le
monde, la production redémarre. Les indices des directeurs d’achat (PMI) s'éta-
blissent à des niveaux bien supérieurs à 50 (la frontière entre expansion et
contraction) dans toutes les grandes économies.
Aux États-Unis, le Dow Jones a franchi la barre des 20.000 points et les taux à
10 ans tournent autour de 2,48 %. Les rendements des bons du Trésor amé-
ricain pourraient poursuivre leur trajectoire haussière pour la troisième année
consécutive si la Réserve fédérale relève ses taux à deux ou trois reprises dans
un contexte de croissance tangible (l'indice PMI a atteint 55,1 en janvier). La
confiance des consommateurs, l’un des principaux moteurs de la croissance,
s'établit à un niveau élevé de 98,5 (contre 85,99 pour la moyenne à long terme,
qui remonte à 1952).
En Europe, les anticipations implicites d’inflation augmentent et la BCE nous
semble encline à réduire son programme d’assouplissement quantitatif. La
reprise la plus impressionnante a lieu en France : outre une production manu-
facturière en hausse, la création d’emplois n’y a pas été aussi forte depuis cinq
ans. Même le chômage en Espagne est descendu à son plus bas niveau depuis
7 ans en 2016. En Allemagne, la croissance du secteur privé a montré des
signes d’essouement, mais la production manufacturière reste solide.
Au Japon, l’activité manufacturière est en forte expansion. Les prix à la consom-
mation suggèrent une possible inversion de la stagflation, soutenue par la
hausse des cours du pétrole et des coûts à l’importation sous l’eet de la fai-
blesse du yen. Même la Chine déjoue les pronostics les plus pessimistes : en 2016,
la croissance est ressortie conforme aux attentes, à 6,7 %. L’indice des prix à la
production est orienté à la hausse après avoir évolué en territoire négatif près de
5 années durant jusqu’en septembre 2016 (niveau actuel : 5,5 %). Bien que cette
évolution soit en partie soutenue par les mesures de relance, la consommation se
maintient. Les prévisions de croissance du FMI ont été revues à la hausse, à 6,5 %.
Quelles implications pour les marchés financiers ?
Sur les marchés financiers, la situation semble quelque peu tendue. Les statis-
tiques macroéconomiques dépassent les attentes à un rythme presque trop
régulier, ce qui a contribué aux récents rebonds des actions. Combien de temps
ces jours fastes peuvent-ils encore durer ? Les données subjectives montrent
déjà un optimisme exagéré aussi bien dans le secteur privé que chez les in-
vestisseurs. Les prévisions de hausse des chires d’aaires parmi les petites
entreprises américaines sont cohérentes avec une croissance du PIB nominal
d’environ 7 %. L’indice de volatilité VIX se maintient en dessous de 11, signe d’un
excès de confiance chez les investisseurs. Malgré des perspectives globalement
positives, des corrections tactiques à court terme pourraient survenir alors que
la confiance des investisseurs internationaux atteint des niveaux élevés.
Actions
Aux États-Unis, les investisseurs avec un biais plus baissier craignent que les es-
prits animaux à l'origine du rebond des actions n’opèrent prochainement un revi-
rement. Néanmoins, le secteur de la construction devrait récolter les fruits des
dépenses d'infrastructures promises par Donald Trump. Durant les cinq dernières
années, les entreprises ont cruellement manqué d’investissements et devraient
certainement bénéficier des injections de liquidités. Une tendance similaire de-
vrait s’installer en Europe, où les infrastructures vieillissantes pourraient rede-
venir une priorité avec la fin des économies de bouts de chandelle. Les valeurs
industrielles européennes exposées aux marchés émergents et aux États-Unis
sont intéressantes. Mais pour que cette tendance positive se maintienne, il faut
que les exportations augmentent et que les investissements redémarrent.
Les actifs de qualité sont onéreux en Europe, mais les titres « value » de-
meurent bon marché, à l'instar des valeurs financières. Si une inflation modé-
rée parvient à s'installer, nous pourrions observer une rotation continue en
faveur de ces titres. L’opportunité d'investir dans la robuste croissance alle-
mande est peut-être passée, mais des opportunités pourraient émerger dans
les pays voisins tels que la Pologne, par eet de halo.
Lite
L’économie mondiale entre-t-elle dans une nouvelle ère ?
L’économie mondiale montre des signes de renaissance après des années de croissance
anémique. Mais s’il faut le voir pour le croire, pourquoi le pessimisme ambiant ne s’est-
il pas dissipé dans le sillage du regain d'optimisme des marchés ?
Bank of the Ye ar 2016
LUXEMBOURG