Calcul matriciel
Chapitre 10
1 G´en´eralit´es 2
1.1 D´enitions....................... 2
1.2 Matrices carr´ees particuli`eres . . . . . . . . . . . . 3
2 Op´erations sur les matrices 4
2.1 L’espace vectoriel Mnp(R).............. 4
2.2 Produit de deux matrices . . . . . . . . . . . . . . 5
2.3 Transpos´ee d’une matrice . . . . . . . . . . . . . . 7
3 Cas des matrices carr´ees 8
3.1 Puissance d’une matrice carr´ee . . . . . . . . . . . 8
3.2 Matrices carr´ees inversibles . . . . . . . . . . . . . 11
4 Matrices et syst`emes lin´eaires 12
4.1 ´
Ecriture matricielle d’un syst`eme . . . . . . . . . . 12
4.2 Calcul de l’inverse d’une matrice . . . . . . . . . . 14
Introduction
Une matrice est un tableau de nombres r´eels permettant la repr´esentation de vecteurs des espaces vectoriels de
dimension finie, la repr´esentation des applications lin´eaires entre deux espaces vectoriels de dimension finie ou
la repr´esentation des syst`emes d’´equations lin´eaires. Les matrices interviennent dans de nombreux domaines
des math´ematiques, par exemple en analyse pour l’´etude de suites r´ecurrentes ou en probabilit´e pour l’´etude de
chaˆınes de Markov.
On donne ici les diff´erentes op´erations possibles sur les matrices (la somme, le produit par un scalaire, le
produit de deux matrices et la transposition). On d´efinit ensuite, dans le cas particulier des matrices carr´ees,
la puissance d’une matrice et l’inverse d’une matrice.
Dans la derni`ere section, on explicite le lien entre les matrices et les syst`emes lin´eaires, et en particulier, entre
les matrices inversibles et les syst`emes de Cramer. On termine est donnant une m´ethode, bas´ee sur l’algorithme
du pivot de Gauss, pour obtenir l’inverse d’une matrice carr´ee.
Anthony Mansuy - Professeur de Math´ematiques en sup´erieures ECE au Lyc´ee Clemenceau (Reims)
ECE1 Lyc´ee Clemenceau, Reims
1 G´en´eralit´es
1.1 D´efinitions
efinition.
Soient net pdeux entiers 1.
On appelle matrice `a nlignes et pcolonnes ou matrice n×ptout tableau de np nombres r´eels
rang´es sur nlignes et pcolonnes. Les ´el´ements constituant une matrice n×psont appel´es coefficients
de la matrice et les entiers net psont les dimensions de la matrice.
Si Aest une matrice n×p, on note ai,j le coefficient de la i-i`eme ligne et de la j-i`eme colonne et on
´ecrit:
A= (ai,j )1in
1jp
=
a1,1a1,2··· a1,p
a2,1a2,2··· a2,p
.
.
..
.
..
.
.
an,1an,2··· an,p
S’il n’y a pas d’ambigu¨ıt´e sur le nombre de lignes et le nombre de colonnes, on pourra noter plus
simplement A= (ai,j ).
L’ensemble des matrices `a nlignes et pcolonnes est not´e Mn,p(R). Si n=p, cet ensemble est not´e
Mn(R) et ses ´el´ements sont alors appel´es matrices carr´ees d’ordre n.
Exemples. A=1 0 2
31 5 ∈ M2,3(R), B=
35
2
2 0
1 ln(2)
∈ M3,2(R), C=2 0
π2∈ M2(R).
La matrice Aest de dimension 2 ×3, la matrice Best de dimension 3 ×2 et la matrice Cest une matrice carr´ee
d’ordre 2. Pour ces matrices, on a par exemple:
a1,2= 0, a2,3= 5, b2,2= 0, b3,1=1, c1,1=c2,2= 2.
efinition.
Toute matrice n×1 est appel´ee matrice colonne et toute matrice 1 ×pest appel´ee matrice ligne.
On identifie les matrices 1 ×1 et les r´eels.
Soit A= (ai,j ) une matrice n×p. Alors:
Si i[[1, n]], la matrice ligne (ai,j )1jp=ai,1ai,2. . . ai,p est la i-i`eme ligne de A.
Si j[[1, p]], la matrice colonne (ai,j )1in=
a1,j
a2,j
.
.
.
an,j
est la j-i`eme colonne de A.
efinition.
Si A= (ai,j ) une matrice carr´ee n×n, les coefficients ai,i, c’est-`a-dire a1,1, a2,2, . . . , an,n, sont appel´es
coefficients diagonaux de Aet l’ensemble {a1,1, a2,2, . . . , an,n}est appel´e diagonale de A.
Les coefficients ai,j tels que i > j sont donc situ´es en dessous de la diagonale de Atandis que les coefficients
ai,j tels que i<jsont situ´es au dessus de la diagonale.
efinition.
La matrice nulle A= (ai,j ) de Mn,p(R) est la matrice dont tous les coefficients sont nuls, c’est-`a-dire
d´efinie par:
(i, j)[[1, n]] ×[[1, p]], ai,j = 0.
Cette matrice est not´ee 0n,p ou 0nsi n=p.
2
ECE1 Lyc´ee Clemenceau, Reims
efinition.
Deux matrices A= (ai,j ) et B= (bi,j ) sont ´egales si elles ont mˆemes dimensions n×pet si:
(i, j)[[1, n]] ×[[1, p]], ai,j =bi,j .
Dans le cas contraire, on dira que les matrices Aet Bsont distinctes.
Exemples.
1
20
3 (1)2=2
20
3 1 ,1 2
1 1 6=
1 2
1 1
0 0
,103
2106=104
210
1.2 Matrices carr´ees particuli`eres
efinition.
Une matrice A= (ai,j ) de Mn(R) est dite diagonale si pour tout i6=j,ai,j = 0.
Une matrice diagonale dont tous les coefficients diagonaux sont ´egaux est dite matrice scalaire.
Exemples. Les matrices D1et D2suivantes sont diagonales. La matrice D3est scalaire:
D1=0 0
0 2 , D2=
100
020
003
, D3=
200
020
002
.
efinition.
La matrice identit´e d’ordre nest la matrice diagonale de Mn(R) dont tous les coefficients diagonaux
sont ´egaux `a 1. Cette matrice est not´ee In.
Exemples.
I2=1 0
0 1 ∈ M2(R), I3=
100
010
001
∈ M3(R)
efinition.
Une matrice A= (ai,j ) de Mn(R) est dite triangulaire sup´erieure si, pour tous iet jtels que i>j,
ai,j = 0, c’est-`a-dire si tous les coefficients situ´es en dessous de la diagonale sont nuls.
Une matrice A= (ai,j ) de Mn(R) est dite triangulaire inf´erieure si, pour tous iet jtels que i<j,
ai,j = 0, c’est-`a-dire si tous les coefficients situ´es au dessus de la diagonale sont nuls.
Exemples. Les matrices Aet Bsuivantes sont respectivement triangulaire sup´erieure et triangulaire inf´erieure:
A=
131
01 5
002
et B=
1 0 0
3 2 0
1 5 1
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2 Op´erations sur les matrices
2.1 L’espace vectoriel Mnp (R)
Addition des matrices
efinition.
Si A= (ai,j )1in
1jp
et B= (bi,j )1in
1jp
sont deux matrices de Mn,p(R), la matrice C= (ci,j )1in
1jp
d´efinie
par:
(i, j)[[1, n]] ×[[1, p]], ci,j =ai,j +bi,j ,
est appel´ee somme des matrices Aet Bet on note C=A+B. L’op´eration d´efinissant la somme de deux
matrices de Mn,p(R) est appel´ee l’addition des matrices dans Mn,p(R).
Remarque. L’addition de deux matrices de dimensions diff´erentes n’est pas d´efinie.
Exemple.
1 0
2 3
1
25
+
3 1
25
1 0
=
(1) L’addition dans Mn,p(R) est une loi de composition interne, c’est-`a-dire:
(A, B)(Mn,p(R))2, A +B∈ Mn,p(R).
(2) L’addition dans Mn,p(R) est associative, c’est-`a-dire:
(A, B, C)(Mn,p(R))2,(A+B) + C=A+ (B+C).
Ainsi, la somme de trois matrices A, B, C pourra ˆetre not´ee A+B+Csans parenth`eses.
(3) L’addition dans Mn,p(R) est commutative, c’est-`a-dire:
(A, B)(Mn,p(R))2, A +B=B+A.
(4) L’addition dans Mn,p(R) admet pour ´el´ement neutre la matrice nulle 0n,p, c’est-`a-dire:
A∈ Mn,p(R),0n,p +A=A+ 0n,p =A.
Propri´et´e 1 (de l’addition)
efinition.
L’oppos´ee de la matrice A= (ai,j )1in
1jp
est la matrice B= (bi,j )1in
1jp
d´efinie par:
(i, j)[[1, n]] ×[[1, p]], bi,j =ai,j .
On la note B=A.
Une cons´equence directe de cette d´efinition est la propri´et´e suivante:
Pour toute matrice A∈ Mn,p(R):
A+ (A) = (A) + A= 0n,p.
Propri´et´e 2 (Oppos´ee d’une matrice)
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Produit par un scalaire
efinition.
Si A= (ai,j )1in
1jp
est une matrice de Mn,p(R) et si λest un r´eel, la matrice B= (bi,j )1in
1jp
d´efinie par:
(i, j)[[1, n]] ×[[1, p]], bi,j =λai,j .
est appel´ee produit de la matrice Apar le scalaire λet on note B=λA.
Exemple.
3
2
31 0
51
92
=
(1) λR,(A, B)(Mn,p(R))2,λ(A+B) = λA +λB.
(2) (λ, µ)R2,A∈ Mn,p(R), (λ+µ)A=λA +µA.
(3) (λ, µ)R2,A∈ Mn,p(R), λ(µA)=(λµ)A.
Propri´et´e 3 (du produit par un scalaire)
Remarque. La matrice oppos´ee de Aerifie: A= (1)A.
2.2 Produit de deux matrices
efinition.
Soit A= (ai,j )1in
1jp
une matrice de Mn,p(R) et B= (bi,j )1ip
1jq
une matrice de Mp,q(R). La matrice
C= (ci,j )1in
1jq
, ´el´ement de Mn,q(R), d´efinie par:
(i, j)[[1, n]] ×[[1, q]], ci,j =
p
X
k=1
ai,kbk,j ,
est appel´ee produit des matrices Aet Bet on note C=AB. L’op´eration d´efinissant le produit d’une
matrice de Mn,p(R) dans Mp,q(R) est appel´ee produit matriciel.
Remarque.
1. On peut interpr´eter ce produit comme suit: le terme de la i-i`eme ligne et de la j-i`eme colonne de C
s’obtient en sommant les produits des termes de mˆeme rang dans la i-i`eme ligne de Aet dans la j-i`eme
colonne de Bselon le sch´ema ci-dessous o`u l’on a repr´esent´e en gras les coefficients de Aet Butiles au
calcul de ci,j :
a1,1··· a1,k ··· a1,p
.
.
..
.
..
.
.
ai,1··· ai,k··· ai,p
.
.
..
.
..
.
.
an,1··· an,k ··· an,p
b1,1··· b1,j··· b1,q
.
.
..
.
..
.
.
bk,1··· bk,j··· bk,q
.
.
..
.
..
.
.
bp,1··· bp,j··· bp,q
=
c1,1··· c1,j ··· c1,q
.
.
..
.
..
.
.
ci,1··· ci,j··· ci,q
.
.
..
.
..
.
.
cn,1··· cn,j ··· cn,q
2. Pour pouvoir effectuer le produit de Apar B, il faut imp´erativement que le nombre de colonnes de Asoit
´egale au nombre de lignes de B.
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