
Bulletin économique de la BCE, numéro 1 / 2017
Évolutions économiques et monétaires récentes – Synthèse
lenteur de la mise en œuvre des réformes structurelles et les ajustements des bilans
toujours en cours dans un certain nombre de secteurs. Les risques entourant les
perspectives de croissance de la zone euro demeurent orientés à la baisse et
reflètent principalement des facteurs mondiaux.
Selon Eurostat, la hausse annuelle de l’IPCH dans la zone euro s’est établie à 1,1 %
en décembre 2016, en hausse après 0,6 % en novembre. Cette évolution traduit
principalement une forte augmentation des prix de l’énergie en rythme annuel, alors
qu’aucun signe convaincant de remontée de l’inflation sous-jacente n’est observé
jusqu’à présent. Sur la base des prix actuels des contrats à terme sur le pétrole,
l’inflation totale devrait continuer de s’accélérer à court terme, reflétant
essentiellement l’évolution du rythme annuel de variation des prix de l’énergie. Les
mesures de l’inflation sous-jacente devraient toutefois progresser plus graduellement
à moyen terme, confortées par les mesures de politique monétaire de la BCE, la
reprise économique attendue et la résorption progressive correspondante de la
sous-utilisation des capacités productives.
Bien que l’évolution du crédit bancaire continue de refléter le décalage avec le cycle
économique, le risque de crédit et l’ajustement en cours des bilans dans les secteurs
financier et non financier, les mesures de politique monétaire en place depuis
juin 2014 créent des conditions d’emprunt très favorables pour les entreprises et les
ménages et stimulent, ainsi, les flux de crédits dans la zone euro. L’enquête sur la
distribution du crédit bancaire dans la zone euro menée au quatrième trimestre 2016
montre, globalement, une stabilisation des critères d’octroi de crédits aux
entreprises, alors que la demande de prêts a poursuivi son expansion à un rythme
soutenu pour l’ensemble des catégories de prêts. La croissance des prêts au
secteur privé a donc poursuivi son redressement progressif. De plus, le coût nominal
total du financement externe pour les sociétés non financières devrait, selon les
estimations, avoir légèrement diminué en décembre.
Lors de sa réunion du 19 janvier 2017, au terme de l’examen régulier de la situation
économique et monétaire, le Conseil des gouverneurs a décidé de laisser les taux
d’intérêt directeurs de la BCE inchangés. Le Conseil des gouverneurs continue de
prévoir que les taux d’intérêt directeurs de la BCE resteront à leurs niveaux actuels
ou à des niveaux plus bas sur une période prolongée, et bien au-delà de l’horizon
fixé pour les achats nets d’actifs. En ce qui concerne les mesures non
conventionnelles de politique monétaire, le Conseil des gouverneurs a confirmé,
d’une part, que l’Eurosystème poursuivra ses achats au titre du programme d’achats
d’actifs (asset purchase programme – APP) au rythme mensuel actuel de
80 milliards d’euros jusque fin mars 2017 et, d’autre part, qu’à partir d’avril 2017, les
achats nets d’actifs devraient continuer à hauteur de 60 milliards d’euros par mois
jusque fin décembre 2017 ou au-delà, si nécessaire, et, en tout cas, jusqu’à ce que
le Conseil des gouverneurs observe un ajustement durable de l’évolution de
l’inflation conforme à son objectif. Les achats nets s’effectueront en parallèle avec
des réinvestissements des remboursements au titre du principal des titres arrivant à
échéance acquis dans le cadre de l’APP.
Pour la période à venir, le Conseil des gouverneurs a confirmé qu’une orientation
très accommodante de la politique monétaire était indispensable pour renforcer les