L
es ruptures du supra-épineux sont les ruptures les plus
facilement accessibles à une réparation chirurgicale, avec
de bonnes chances d’obtenir un résultat satisfaisant et
durable (1). Toutefois, plusieurs impératifs sont nécessaires pour
l’obtention d’un tel résultat :
–la réparation doit être faite coude au corps, sans tension exces-
sive sur le muscle supra-épineux ;
–l’os doit être avivé pour obtenir une cicatrisation ;
■
La rupture de la coiffe des rotateurs, que l’on devrait plu-
tôt qualifier de perforation trophique, associe une perte de
substance et une rétraction.
■
Le principe de la réparation chirurgicale à ciel ouvert est
d’isoler complètement le tendon du muscle supra-épineux,
pour qu’il ne soit pédiculé que sur son muscle.
■
Il est primordial d’éviter toute tension postopératoire sur
la réinsertion tendineuse.
■
La rééducation doit être essentiellement passive, sans
exercice de renforcement musculaire et sans travail actif de
la coiffe des rotateurs, jusqu’à l’obtention de la cicatrisation
(quarante-cinquième jour postopératoire).
■
Il faut réaliser une analyse minutieuse de tous les para-
mètres (socioprofessionnels, cliniques, radiographiques, etc.)
pour poser la bonne indication thérapeutique.
Mots-clés : Rupture de la coiffe - Technique chirurgicale -
Cicatrisation.
Keywords:
Rotator cuff tear - Suture techniques - Wound
healing.
Points forts
* Orthopédie 1, CHU Trousseau, Tours.
–tous les éléments de la fixation (fils, nœuds, etc.) sont importants ;
–le maintien d’une position d’abduction est un élément essentiel
de la cicatrisation.
RAPPELS ANATOMIQUES
ET PHYSIOPATHOLOGIQUES
Le muscle supra-épineux s’insère dans la fosse supra-épineuse.
Il est innervé par le nerf supra-scapulaire. Son tendon d’insertion
humérale ne peut pas être individualisé du reste de la nappe tendi-
neuse, formée par l’ensemble des tendons de la coiffe des rotateurs
et venant recouvrir la tête humérale (figure 1). Sa face profonde est
accolée à la capsule articulaire, et sa face superficielle au feuillet
profond de la bourse sous-acromiodeltoïdienne (figure 2). Son
bord antérieur, fibreux, est bien individualisé (2). Il est en lien étroit
avec le ligament coraco-huméral (figure 1).
La rupture du tendon débute souvent dans l’épaisseur même de
celui-ci, provoquant une sorte de dissection lamellaire qui va s’ou-
vrir soit à la face profonde, soit à la face superficielle du tendon,
puis la rupture va devenir transfixiante. Elle siège le plus souvent
immédiatement en arrière de la gouttière du long biceps et s’étend
progressivement au fil du temps vers l’arrière pour atteindre
l’infra-épineux, et vers l’avant, mettant à nu la longue portion du
biceps.
Cette rupture, que l’on devrait plutôt qualifier de perforation tro-
phique, associe donc une perte de substance et une rétraction.
Comment réparer chirurgicalement
une rupture transfixiante du sus-épineux ?
How to repare a tear of supra spinatus?
●L. Favard*
Figure 1.Vue anatomique supérieure après résection de l’acromion et de
l’extrémité latérale de la clavicule.
COMMENT TRAITER UNE RUPTURE DE LA COIFFE DES ROTATEURS
La Lettre du Rhumatologue - n° 316 - novembre 2005
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