COMMENT TRAITER UNE RUPTURE DE LA COIFFE DES ROTATEURS
La Lettre du Rhumatologue - n° 316 - novembre 2005
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tion osseuse par ancre (228 ± 26 N versus 210 ± 22 N avec une
Revo screw ; 230 ± 57 N versus 168 ± 46 N avec une Bio-statak).
Le point en U est également supérieur au point simple.
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●Placer les nœuds à la face latérale du trochiter (au lieu de les
nouer sur le tendon) évite leur abrasion par l’acromion et permet
de rétablir le caractère lisse de la coiffe supérieure.
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●Les forces d’arrachement sur l’ancre sont minimes, car elles
sont orientées à 90° par rapport à la direction des ancres. Cette
fixation latérale est aussi séduisante, car elle augmente le bras de
levier de l’insertion du supra-épineux par rapport au centre de
rotation de l’humérus.
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●Finalement, le placement des ancres à la face latérale du trochi-
ter, au niveau de l’os cortical (solide), permet une meilleure tenue
qu’au niveau de l’os spongieux décortiqué.
Rossouw et al. (12) ont montré récemment que le placement des
sutures à la face latérale de l’humérus permet de doubler les forces
d’arrachement par rapport à leur placement au niveau de la face
supérieure du trochiter (363 ± 120 N versus 147 ± 74 N). Cela est
d’autant plus important que, d’une part, le trochiter est très souvent
ostéoporotique ou géodique à cause de l’âge des patients et, d’autre
part, que la rupture de coiffe engendre une ostéopénie localisée par
absence d’utilisation (13).
Le PDS II (monofilament de polydioxanone) a été communément
utilisé pour ce type de réparation, car il possède une très bonne résis-
tance à la traction (aussi bonne que l’ÉthibonTM,voire supérieure,
à dimension équivalente : 109 ± 15 N versus 82±3N) (11),mal-
gré une élasticité plus importante (trois fois supérieure à celle de
l’ÉthibonTM). Mais il n’est pas démontré qu’une certaine élasticité
soit néfaste pour la cicatrisation. Il est même probable que, comme
pour la consolidation osseuse, la fixation tendineuse doive être à
la fois rigide et élastique.
Pour les ancres, notre choix s’est porté sur les PanolokTM RC (PLA),
pour leurs qualités de résorption et leurs effets de bascule permet-
tant un appui sur l’os cortical lorsqu’elles sont implantées à la face
latérale de l’humérus. Les études ayant testé la résistance de ce
type d’ancre à la face supérieure du trochiter ou en os spongieux
sont de notre point de vue biaisées, car ces ancres sont destinées à
être implantées en zone corticale, et non en zone spongieuse. Enfin,
la rupture des ancres résorbables se faisant au niveau de l’œillet (14),
on peut se demander s’il est logique de combiner une suture non
résorbable, très rigide, et une ancre résorbable.
Cette technique de haubanage tendineux (4) nous donne entière-
ment satisfaction depuis cinq ans que nous l’utilisons, et nous n’en
avons d’ailleurs jamais changé depuis. Elle peut en outre être combi-
née à une technique “double rangée”, dans laquelle on rajoute des
ancres (ou des rivets) à la face supérieure du trochiter, au ras du
cartilage.
En plus de la technique, nous pensons que les bons résultats rap-
portés ici sont en rapport avec d’autres facteurs qu’il ne faut pas
négliger. D’une part, nous sélectionnons les patients et n’essayons
pas de réparer la coiffe lorsque l’espace acromio-huméral est pincé
(< 6 mm sur la radio de face en rotation neutre) et que les muscles
de la coiffe sont devenus graisseux (stade 3 ou 4). D’autre part,
nous essayons de contrôler au mieux l’antalgie en postopératoire,
grâce à des cathéters interscaléniques laissés en place 24 à 48 heures.
Enfin, nous protégeons les réparations tendineuses par une attelle
d’abduction et nous encourageons les patients à faire de l’auto-
rééducation pendant les trois premières semaines. Nous n’avons
eu à déplorer qu’une seule raideur de l’épaule.
Au final, la réparation arthroscopique de la coiffe des rotateurs
par la technique du “haubanage tendineux” permet d’obtenir des
résultats fonctionnels et anatomiques équivalents à ceux obtenus
avec les techniques ouvertes ou “mini-open”, ce qui nous encou-
rage à poursuivre les réparations de la coiffe des rotateurs sous
arthroscopie en utilisant cette technique.
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