1 ESPÉRANCE CONDITIONNELLE 2
généralement l’étude de processus aléatoires, indéxés sur un ensemble dénombrable à valeur dans un
espace mesurable (E, E).
Exemple. On a quelques exmples issus de la vie courante, comme le CAC (mais impossible à modéliser),
le relevé d’un sismographe, le casino, qui peut être modélisé via une sur-martingale (que nous verrons
dans la troisième partie de ce cours), le relevé d’une bouteille à la mer, les pages web internet, ou encore
le mélange d’un jeu de cartes.
Exemple. On a aussi des exemples plus mathématiques, comme l’étude d’une suite de varaiables aléa-
toires indépendantes, à veleur dans Ret considérer la suite des sommes partielles, une marche aléatoire
dans un graphe, dans un groupe, ou encore l’étude du processus de branchement de type Galton-Watson.
1 Espérance conditionnelle
1.1 Préambule
Définition 1.1.1. Soit (E, E)un espace mesurable. Une filtration de (E, E)est une suite croissante
(Fn)de sous-tribus de E. L’espace (E, E,(Fn)) est appelé espace mesurable filtré et si Pest une
probabilité sur Ω, on dit que (Ω,E,(Fn),P)est une espace de probabilité filtré.
Exemple. On considère l’espace mesurable (E, E) = ([0,1],B([0,1])) que l’on muni de la filtration
dyadique donnée par F0={∅,[0,1]},F1={∅,[0,1
2],[1
2,1],[0,1]}...
1.2 Espérance conditionnelle
On fixe (Ω,F,P)un espace de probabilité.
Théorème 1.2.1. Soient Xune variable aléatoire dans L1(Ω,F,P)et Gune sous-tribu de F. Alors il
existe une uique variable aléatoire Zdans L0(Ω,G,P), telle que Zest dans L1(Ω,G,P)et :
∀B∈ G,E[X1B] = E[Z1B].
Zest appelée espérance conditionnelle de Xsachant Get on la note E[X|G].
Remarque. De manière équivalente, E[X|G]est l’unique variable aléatoire dans L1(Ω,G,P)telle que, pour
tout Yvariable aléatoire G-mesurable bornée, E[XY ] = E[E[X|G]Y].
Cette propriété est appelée propriété caractéristique de l’espérance conditionnelle. On notera
que l’espérance conditionnelle est une variable aléatoire, et que si Xest déjà G-mesurable, alors on a la
relation E[X|G] = X.
Définition 1.2.1. Avec les mêmes notations, si (Yi)est une famille de variables alétoires, on pose
E[X|(Yi)] := E[X|σ((Yi))] .
On peut interpréter E[X|Y]de la manière suivante : Si ωest un point de Ω, choisi au hasard, dont
la seule information que l’on dispose est la valeur Y(ω), alors E[X|Y](ω)est la valeur moyenne de Xen
prenant compte de l’information Y(ω), comme déterminer la température moyenne d’un lieu en prenant
compte de son altitude.
Définition 1.2.2. Soit A∈ F, on pose P(A|G) := E[1A|G]que l’on appelle probabilité conditionnelle
de Asachant G.
Exemple. Si Ωest la population Française et Gest la tribu engendrée par l’ensemble B1des personnes
qui vivent en Île de France et B2l’ensemble de celles qui vivent dans le Rhône, en notant Tle temps
moyen de transport par jour, alors E[T|G] = 1B12h+1B21h+1Ω−B1∪B215min.
Exemple. Si fest une fonction L1sur ]0,1],Gnest la filtration dyadique, et si l’on pose In,i :=] 1−i
2n,i
2n],
alors E[f|Gn] =
2n
X
i=1
2nZIn,i
f1In,i . Cela approxime la fonction f par des rectangles.
Pour pouvoir démontrer ce théorème, nous allons dans un premier temps démontrer une version L2
du théorème de l’espérance conditionnelle.