La Lettre du Gynécologue - n° 323 - juin 2007
Le choix du premier traitement dans l’ostéoporose
IP C. Roux*
Chez les
femmes récemment méno-
paues
ayant des raisons cliniques de
recevoir un traitement hormonal, cest-
à-dire des troubles climatériques consi-
dérés comme gênants, voire invalidants,
le traitement hormonal substitutif est le
traitement de première intention. Les
réanalyses centes de l’étude WHI ont
confirmé que l’effet antifracturaire était
indépendant de l’âge et de lancienneté de
la nopause, à l’inverse du risque cardio-
vasculaire, qui dépend clairement de l’an-
cienneté de la ménopause. Par ailleurs,
le risque de cancer du sein et le risque
thromboembolique varient de manière
importante en fonction de la voie d’admi-
nistration des estrogènes et de la nature du
progestatif associé. Avec ces précautions,
le THS peut donc être prescrit chez des
femmes récemment ménopausées ayant
des troubles climatériques, ostéopéniques
ou ostéoporotiques, sans fracture.
Chez les
femmes âgées
, le ranélate de
strontium a fait lobjet détudes spécifiques,
montrant ses capacités de réduction du
risque fracturaire vertébral et périprique
chez les femmes de plus de 80 ans. Il peut
être considéré à cet âge comme un traite-
ment de premre intention, en sachant que
le risédronate a aussi apporté la preuve de
son intérêt dans cette tranche dâge.
Chez les
femmes présentant une
ostéoporose sévère
, le tériparatide peut
être prescrit pour une durée de 18 mois
et remboursé en psence d’au moins
deux fractures vertébrales. Les données
de la littérature suggèrent fortement la
nécessité d’un relai systématique par un
bisphosphonate, afin de prolonger au
maximum le bénéfice densitométrique.
Le plus souvent, le problème est plus
complexe. Le raloxifène a démontré son
efficacité antifracturaire chez les femmes
ostéoporotiques avec ou sans première
fracture vertébrale, mais il n’a pas montré
de bénéfice sur le risque de fracture péri-
phérique. Une étude récente comparant
raloxifène et tamoxifène (molécule de
référence dans la prévention du cancer
du sein) chez près de 20 000 femmes à
haut risque de cancer du sein a montré
l’équivalence des deux produits. Cette
notion de prévention du cancer du sein
peut donc être prise en compte dans
l’indication d’un traitement de première
intention chez les femmes ayant un risque
de fracture périphérique faible (avant l’âge
de 70 ans), notamment s’il existe une
inquiétude quant au risque de cancer du
sein, et qu’il existe des problèmes digestifs
(épigastralgie, etc.).
Dans les
autres cas
, les bisphosphonates
et le ranélate de strontium ont apporté la
preuve de leur efficacité, à tous les stades
de sévérité de la maladie. Il paraît logique
de privilégier le ranélate de strontium s’il
existe une pathologie de l’appareil digestif
supérieur, et les bisphosphonates s’il existe
un risque de thrombose ainsi que chez les
patientes polymédicamentées (compte
tenu de la facilité d’administration de
rythme hebdomadaire ou mensuel).
Ainsi, les possibilis trapeutiques dans
lostéoporose sont aujourdhui suffisamment
larges pour permettre une stragie adaptée
au risque individuel, ce qui permet de choisir
le meilleur traitement de première intention
pour une patiente donnée. n
L
es stratégies thérapeutiques dans
l’osoporose postnopausique
ont é clariées en vrier 2006
par les recommandations de l’Afssaps,
qui reposent sur une analyse des essais
thérapeutiques se conformant au principe
de la “médecine fondée sur les preuves”. Il
nexiste toutefois pas, dans la littérature,
d’études comparatives, ni d’études de stra-
tégies. Le choix du premier traitement va
donc reposer sur trois critères :
l’intitulé d’autorisation de mise sur le
marché et les conditions de rembourse-
ment ;
l’efficacité du traitement, à interpré-
ter en fonction des caractéristiques de
la population étudiée et de l’importance
du risque fracturaire dans les essais thé-
rapeutiques ;
les caractéristiques de la patiente
elle-même, cest-à-dire, essentiellement,
la vérité de l’osoporose, les contre-
indications et l’intolérance éventuelles du
traitement envisagé, l’intérêt ou non de
bénéfices extra-osseux, la prise d’autres
traitements et la présence de pathologies
concomitantes multiples.
La premre étape consiste toujours à
s’assurer que les apports en calcium sont
suffisants et quil nexiste pas dinsuffisance
en vitamine D. Les bisphosphonates et
le ranélate de strontium peuvent être
prescrits dans toutes les situations d’os-
téoporose. On peut isoler toutefois trois
situations particulières.
* Université Paris-Descartes, faculté de médecine ; Assistance
publique-Hôpitaux de Paris, hôpital Cochin, service de rhu-
matologie, Paris.
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