Les services de première Ligne offrent

publicité
Compilation de ressources portant sur la
gestion pour assurer la qualité et la sécurité
Les services de première ligne offrent-ils le
traitement recommandé pour l’ostéoporose aux
patients ayant subi une fracture de la hanche?
Voici le résumé d’un article rédigé par Robert J. Petrella et Tim J. Jones.
•
L’étude menée auprès de 174 personnes souffrant d’ostéoporose et ayant subi une fracture de la hanche révèle que la
plupart de ces patients ne se conforment pas au traitement médicamenteux et à la supplémentation recommandés
12 mois après avoir reçu leur congé du programme de réadaptation de l’Hôpital Parkwood de London, en Ontario.
•
Les auteurs sont d’avis que le traitement lacunaire de l’ostéoporose tient, en partie, au manque de communication entre les
médecins de première ligne et ceux œuvrant en milieu de soins de courte durée qui traitent les fractures ostéoporotiques.
L’ostéoporose est une affection chronique et progressive, qui entraîne une baisse de la masse osseuse et, par le fait même, fragilise
les os. Des études démontrent que la combinaison de calcium, de vitamine D et de résidronate, un médicament qui inhibe la
destruction osseuse, accroît la densité osseuse et diminue ainsi le risque de fractures. Les lignes directrices de pratique clinique
sur le diagnostic et la prise en charge de l’ostéoporose, qui offrent des directives aux fournisseurs de soins, recommandent un
traitement, qui comprend ces suppléments et ces médicaments, pour les personnes atteintes d’ostéoporose.
Les chercheurs de l’Université Western Ontario ont entrepris d’étudier le traitement offert aux patients ayant subi une fracture
de la hanche ostéoporotique et de vérifier dans quelle mesure ces patients respectent le traitement recommandé dans les lignes
directrices pendant l’année suivant le congé de l’hôpital. Ils avaient pour principal objectif de détecter les lacunes du traitement
en établissant le lien entre les caractéristiques des patients et le degré d’observance thérapeutique d’une part, et les connaissances
et le degré d’assurance des médecins de première ligne d’autre part.
Avant l’étude, les auteurs ont remis un feuillet d’information, contenant notamment les recommandations formulées dans les
lignes directrices de pratique clinique, à tous les médecins de première ligne du réseau desservi par l’Hôpital Parkwood à London,
en Ontario. Ils ont demandé aux médecins d’indiquer leur degré de connaissances sur la prise en charge de l’ostéoporose et leur
niveau d’assurance dans le traitement des personnes atteintes de cette affection. Pour quantifier ces données, ils ont employé
une échelle visuelle analogique allant de 0 à 10, ce dernier désignant le degré d’assurance et de connaissances maximal.
Les auteurs ont effectué une étude prospective auprès de personnes ayant subi une fracture de la hanche admises à l’unité de
réadaptation de l’Hôpital Parkwood. Leur étude portait sur les hommes et les femmes admis dans les trois à sept jours suivant la
fracture en prévision d’un séjour de trois à quatre semaines, entre septembre 2001 et septembre 2003. Le groupe étudié comptait
174 patients âgés en moyenne de 83 ans, dont 78 % étaient des femmes, chez qui l’on a diagnostiqué et traité une fracture de la
hanche et qui ont été suivis pendant un an après avoir obtenu leur congé. Au moment de la fracture, très peu de femmes et aucun
homme ne prenaient les éléments du traitement recommandé. Sept participants seulement (les plus jeunes et les plus autonomes)
ont subi le test d’ostéodensitométrie. Le groupe étudié recevait des soins de 57 médecins de première ligne. Tous ces médecins
avaient reçu les recommandations formulées dans les lignes directrices de pratique clinique et répondu au questionnaire sur leur
perception de l’état de leurs connaissances sur la prise en charge de l’ostéoporose.
Six semaines après avoir reçu leur congé de l’unité de réadaptation, tous les participants prenaient du résidronate, mais plusieurs
avaient cessé la prise de calcium (36 %) et de vitamine D (28 %). Douze mois plus tard, moins de la moitié des patients, soit 81 sur
174, prenaient du résidronate, 31 patients prenaient de la vitamine D et seulement 5 du calcium, et ce, malgré les consultations
périodiques auprès des médecins de première ligne dont les connaissances et l’assurance étaient élevées d’après leur autoévaluation.
Comme il fallait s’y attendre, la densité minérale osseuse était beaucoup plus élevée chez les patients fidèles au traitement que
chez les autres.
Petrella et Jones proposent trois hypothèses pour expliquer le traitement lacunaire de l’ostéoporose. Il y aurait d’abord l’interruption
de la continuité clinique entre les médecins qui traitent les fractures symptomatiques et les médecins de première ligne qui
s’occupent de la prise en charge continue des patients. Les auteurs sont convaincus que tout système de santé qui ne prévoit
pas de mécanismes précis pour relier la prestation des soins de courte durée et celle des soins de première ligne, court le risque
d’offrir une prise en charge sous-optimale de l’ostéoporose. Par ailleurs, d’autres études démontrent que les médecins sont réticents
à modifier un traitement, même si l’état de santé du patient a changé. Enfin, les patients ne saisissent peut-être pas l’importance
du traitement permanent d’une maladie chronique, donc la nécessité d’y être fidèle.
Selon les auteurs, la publication de recommandations thérapeutiques et la diffusion didactique de lignes directrices ne réussiront
pas à elles seules à améliorer la prise en charge de l’ostéoporose. Ils préconisent la mise en œuvre d’interventions multiples,
novatrices, fondées sur la concertation entre le système de santé, les services de première ligne, les services de réadaptation et
les patients.
Référence
Petrella RJ and Jones TJ. 2006. “Do patients receive recommended treatment of osteoporosis following hip fracture in primary care?”
BMC Family Practice; 7(31): online publication doi: 10.1186/1471-2296-7-31. (en anglais seulement)
Pour plus de renseignements sur la série Info-Thème ou pour obtenir les autres numéros, veuillez communiquer avec la Fondation, à [email protected].
Veuillez noter que ce résumé est une interprétation et n’est pas nécessairement approuvé par les auteurs des travaux cités.
1565, avenue Carling, bureau 700, Ottawa (Ontario) K1Z 8R1
Tél. : 613-728-2238 * Téléc. : 613-728-3527
Téléchargement