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Les auteurs ont effectué une étude prospective auprès de personnes ayant subi une fracture de la hanche admises à l’unité de
réadaptation de l’Hôpital Parkwood. Leur étude portait sur les hommes et les femmes admis dans les trois à sept jours suivant la
fracture en prévision d’un séjour de trois à quatre semaines, entre septembre 2001 et septembre 2003. Le groupe étudié comptait
174 patients âgés en moyenne de 83 ans, dont 78 % étaient des femmes, chez qui l’on a diagnostiqué et traité une fracture de la
hanche et qui ont été suivis pendant un an après avoir obtenu leur congé. Au moment de la fracture, très peu de femmes et aucun
homme ne prenaient les éléments du traitement recommandé. Sept participants seulement (les plus jeunes et les plus autonomes)
ont subi le test d’ostéodensitométrie. Le groupe étudié recevait des soins de 57 médecins de première ligne. Tous ces médecins
avaient reçu les recommandations formulées dans les lignes directrices de pratique clinique et répondu au questionnaire sur leur
perception de l’état de leurs connaissances sur la prise en charge de l’ostéoporose.
Six semaines après avoir reçu leur congé de l’unité de réadaptation, tous les participants prenaient du résidronate, mais plusieurs
avaient cessé la prise de calcium (36 %) et de vitamine D (28 %). Douze mois plus tard, moins de la moitié des patients, soit 81 sur
174, prenaient du résidronate, 31 patients prenaient de la vitamine D et seulement 5 du calcium, et ce, malgré les consultations
périodiques auprès des médecins de première ligne dont les connaissances et l’assurance étaient élevées d’après leur autoévaluation.
Comme il fallait s’y attendre, la densité minérale osseuse était beaucoup plus élevée chez les patients fidèles au traitement que
chez les autres.
Petrella et Jones proposent trois hypothèses pour expliquer le traitement lacunaire de l’ostéoporose. Il y aurait d’abord l’interruption
de la continuité clinique entre les médecins qui traitent les fractures symptomatiques et les médecins de première ligne qui
s’occupent de la prise en charge continue des patients. Les auteurs sont convaincus que tout système de santé qui ne prévoit
pas de mécanismes précis pour relier la prestation des soins de courte durée et celle des soins de première ligne, court le risque
d’offrir une prise en charge sous-optimale de l’ostéoporose. Par ailleurs, d’autres études démontrent que les médecins sont réticents
à modifier un traitement, même si l’état de santé du patient a changé. Enfin, les patients ne saisissent peut-être pas l’importance
du traitement permanent d’une maladie chronique, donc la nécessité d’y être fidèle.
Selon les auteurs, la publication de recommandations thérapeutiques et la diffusion didactique de lignes directrices ne réussiront
pas à elles seules à améliorer la prise en charge de l’ostéoporose. Ils préconisent la mise en œuvre d’interventions multiples,
novatrices, fondées sur la concertation entre le système de santé, les services de première ligne, les services de réadaptation et
les patients.
Référence
Petrella RJ and Jones TJ. 2006. “Do patients receive recommended treatment of osteoporosis following hip fracture in primary care?”
BMC Family Practice; 7(31): online publication doi: 10.1186/1471-2296-7-31. (en anglais seulement)
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Veuillez noter que ce résumé est une interprétation et n’est pas nécessairement approuvé par les auteurs des travaux cités.