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1959), dominé par le modèle du paternalisme médical, puis à un rapport
entre patient et professionnel, guidé par la recherche d’un équilibre.
Dans nos sociétés contemporaines, en France comme au Québec,
ces mutations profondes de la relation de soins ont conduit à une consé-
cration légale des droits des patients, instaurés dans le double but de
garantir la qualité de sujet de droit du patient et de le rendre acteur de sa
propre santé. Tels sont les objectifs de la loi du 4 mars 2002 relative aux
droits des malades et à la qualité du système de santé, qui tend à établir
une relation de soins égalitaire, fondée sur un équilibre entre les parte-
naires. Le législateur utilise des notions concurrentes afin de désigner le
sujet qui recourt à des soins : tantôt personne de manière générale,
malade, ou usager, il est plus rarement qualifié de patient, même si la
notion n’est pas tout à fait absente de la loi. Pourtant, le terme de patient
semble adapté à la fois dans son domaine et dans son esprit (Rousset,
2009a), puisqu’il permet de désigner la personne souffrante qui se soumet
à un acte médical. Dans tous les cas, il est important de souligner que le
patient est un sujet de droit à part entière. C’est également la conclusion
de l’article écrit par E. Gagnon, M. Clément et M.H. Deshaies, ce qui
démontre que le droit et la sociologie, en empruntant des chemins diffé-
rents, parviennent finalement à une conclusion identique.
L’hésitation quant à l’utilisation de ces différents termes, auxquels il
faut ajouter ceux de client, de consommateur ou de citoyen (Carlin, 2008;
Moquet-Anger, 2004; Pitcho, 2004), est riche d’enseignements quant à la
gêne du législateur dans sa recherche d’équilibre, oscillant entre autono-
mie et protection. S’agit-il d’un équilibre introuvable? La loi du 4 mars
2002 tente d’instaurer une relation égalitaire entre médecins et patients.
Or, il s’agit d’une relation qui, par essence, est marquée par un déséqui-
libre originel manifeste. C’est dans le but vertueux de combler ce déséqui-
libre que l’autonomie du patient est proclamée, à travers l’affirmation de
ses droits. Mais le mouvement de balancier engendré par cette reconnais-
sance ne peut être ignoré,dans la mesure où une autonomie excessive du
patient comporte des risques potentiels de dérives.
Les vertus de l’affirmation de l’autonomie du patient
Le législateur a eu à cœur de proclamer les droits du patient du
point de vue du malade, en le plaçant au centre du dispositif, caractéris-
tique que l’on retrouve dans la législation québécoise. Ces droits sont
orientés vers deux objectifs principaux: assurer la protection de la per-
sonne vulnérable et faire du patient un véritable acteur de sa santé.
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