Buchs, C. (2014b). Préparer les apprenants à coopérer : Favoriser un climat de classe positif. In Apprendre (par) la
coopération. Manuscrit en préparation. [Extrait adapté].
PREPARER LES APPRENANTS A COOPERER :
FAVORISER UN CLIMAT DE CLASSE POSITIF
Howden et Martin (1997) rappellent que l’enseignant doit veiller à certaines conditions afin
d’éviter le sentiment de menace que le travail avec un pair peut générer. Il nous semble important
de mettre l’accent sur la qualité des apprentissages et des relations sociales dans la classe, de
justifier la mise en œuvre de la coopération au service des apprentissages scolaires et de
construire la coopération pour bien travailler ensemble. Il s’agit d’expliciter ce qui est attendu
dans la classe en termes de comportements scolaires et sociaux, de relations aux autres et de créer
les conditions favorables pour que les élèves puissent travailler ensemble. Trois besoins sont
fondamentaux pour l’implication scolaire, à savoir l’autonomie, le sentiment d’appartenance et de
compétence (Deci & Ryan, 1985). Abrami et al. (1996) soulignent que la capacité des élèves
d’assimiler et de traiter l’information nouvelle est considérablement réduite si leurs besoins ne
sont pas satisfaits.
a) Un accent sur la qualité des apprentissages
Mettre l’accent sur la compréhension et les efforts nécessaires pour améliorer les apprentissages
est particulièrement important pour créer une orientation positive de la part des apprenants visant
à maitriser les contenus plutôt qu’à mettre en avant les réponses correctes (Meece, Anderman, &
Anderman, 2006). Il s’agit d’orienter les apprenants vers des buts de maitrise plutôt que des buts
de performance (Darnon, Buchs, & Butera, 2006). Cette orientation vers la maitrise est renforcée
lorsque l’enseignant structure la tâche de manière à réduire la comparaison sociale, délègue une
partie de l’autorité en associant les apprenants à certaines décisions, favorise la reconnaissance de
tous les élèves (et pas seulement de ceux qui donnent les bonnes réponses), valorise leurs efforts,
regroupe les apprenants en stimulant l’entraide entre élèves, évalue et traite les erreurs et gère le
temps en limitant le stress (Galand, Philippot, & Frenay, 2006; Sarrazin, Tessier, & Trouilloud,
2006).
La posture d’observateur de l’enseignant lors des travaux de groupe lui offre la possibilité
d’entendre les élèves en cours d’apprentissage et lui permet de pouvoir réguler l’activité, soit sur
le moment, soit en collectif après celle-ci. Ce procédé permet d’utiliser les mauvaises
compréhensions et les erreurs pour apporter des compléments pertinents et valorise les
contributions de tous les élèves. L’enseignant oriente ainsi les apprenants vers les apprentissages
et leur permet de se sentir en confiance pour apprendre par la coopération.
b) Un accent sur la qualité des relations sociales
Prendre le temps d’introduire des activités orientées sur la communication, la connaissance
mutuelle, le respect, l’entraide, le soutien et la confiance contribue à créer un climat positif au
sein de la classe (Stevahn, Bennett, & Rolheiser, 1995). De plus, il convient de s’assurer que les
membres sont prêts à travailler ensemble au moment où ils doivent le faire. Introduire des
activités centrées sur les relations sociales (visant à briser la glace, créer un climat de confiance,
établir des normes et des objectifs de fonctionnement, Abrami et al., 1996) peut s’avérer utile
pour créer un esprit d’équipe avant d’entrer dans l’activité scolaire, d’autant plus si la tâche est
longue et complexe. Il est important que les activités de climat proposées intègrent tous les élèves
en permettant à chacun de participer activement par un apport significatif.
Activités destinées à briser la glace
Il s’agit de créer des situations confortables et sécurisantes pour la découverte les uns des autres,
sans recours à des habiletés ou connaissances spécifiques pour que tous prennent plaisir à
participer. Le but est de permettre aux apprenants de se connaitre et de découvrir leurs similitudes
et complémentarité. Les élèves pourront alors plus facilement s’appuyer les uns sur les autres en