Celle-ci témoigne alors d’une réaction inflammatoire du tissu
sain périlésionnel (20).
Il est habituel d’évaluer une nouvelle méthode diagnostique
en mesurant son impact sur la prise en charge thérapeutique
des patients et de déterminer sa place dans les stratégies dia-
gnostiques en la confrontant aux autres modalités, notamment
dans des études de coûts. Ce type d’approche a démontré l’im-
mense intérêt de la TEP au FDG dans la prise en charge de
nombreuses pathologies tumorales (poumon, sein, mélanome,
lymphome, etc.). Le FDG a donc obtenu une autorisation de
mise sur le marché (AMM) pour explorer un certain nombre
de ces cancers. Celle-ci ne couvre actuellement pas, en France,
les tumeurs des os et des tissus mous, car cette indication est
encore en cours d’évaluation. Les bénéfices attendus devraient
concerner le diagnostic initial, le bilan d’extension, et surtout
l’étude de la réponse thérapeutique des tumeurs osseuses.
Lésions osseuses bénignes
L’accumulation du FDG s’observe, bien sûr, dans les cellules
tumorales, mais également dans les cellules inflammatoires
activées. Pour cette raison, il a été proposé d’utiliser le FDG
comme un traceur de l’infection (21). Les premières études
réalisées sont encourageantes au niveau de l’os (22). Le FDG
semble être un marqueur sensible pour diagnostiquer une
ostéomyélite aiguë ou chronique, notamment au niveau du
squelette axial. Ainsi, à partir d’une série de 60 patients, de
Winter et al. rapportent une sensibilité de 100 % et une spé-
cificité de 88 % (23).Pour faire le diagnostic positif d’une pro-
thèse infectée, la TEP au FDG paraît, de même, plus perfor-
mante que la scintigraphie aux polynucléaires marqués, avec
notamment une spécificité de 73 % en cas de prothèse du
genou (24). Toutefois, si, dans ce contexte, une scintigraphie
osseuse est également réalisée, la combinaison scintigraphie
osseuse-polynucléaires marqués reste un outil diagnostique
plus puissant que la TEP seule ou qu’une interprétation com-
binée TEP-scintigraphie osseuse.
CONCLUSION
Un certain nombre d’études cliniques ont montré que la TEP au
18F ou au 18FDG a un rôle important à jouer dans l’évaluation des
lésions osseuses, tumorales surtout, mais aussi bénignes. En
France, cet examen devrait bientôt devenir plus accessible, une
trentaine de centres de médecine nucléaire ayant à ce jour obtenu
l’autorisation d’installer un appareillage adapté pour la TEP. Les
indications devraient également s’élargir au fur et à mesure que
seront menées à leur terme les études économiques sur la place
de la TEP dans les différentes pathologies. En rhumatologie, elle
devrait concerner surtout la caractérisation des tumeurs osseuses
et leur suivi thérapeutique.
"
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La Lettre du Rhumatologue - n° 286 - novembre 2002
15
MISE AU POINT
RÉALISATION D’UNE SCINTIGRAPHIE
AU FDG SUR LE PLAN PRATIQUE
Le FDG, sous l’appellation FLUCIS
®
, dispose d’une
AMM pour :
#le diagnostic différentiel des nodules pulmonaires,
#le bilan d’extension des lymphomes, des cancers du
poumon non à petites cellules, des cancers du rhino-
pharynx et des mélanomes,
#le suivi thérapeutique des lymphomes,
#la recherche de récidives et de métastases des can-
cers colorectaux et des cancers du poumon non à
petites cellules.
En France, et contrairement aux pays anglo-saxons, il
n’existe pas actuellement d’AMM en rhumatologie
pour la scintigraphie au FDG. Les études d’évaluation
en cours devraient toutefois faire évoluer très rapi-
dement les indications de l’examen.
Par ailleurs, cet examen étant très récent, il ne figure
pas dans l’actuelle nomenclature des actes médicaux
(CDAM). La scintigraphie au
18
FDG figure par contre
dans la classification commune des actes médicaux
(CCAM), qui devrait entrer en vigueur d’ici la fin de
l’année 2002. Le coût de l’examen n’est pas encore
connu, mais il sera pris en charge par la Sécurité
sociale. Il est toutefois prévisible que ce coût sera
élevé, car la dose unitaire de FDG par patient est com-
mercialisée actuellement au prix de 458 euros envi-
ron (3 000 F).
L’examen réalisé avec un appareillage spécifique dure
environ 45 minutes (l’enregistrement des images
débute 45 minutes après l’injection du FDG).